En Martinique, on parle le créole qui, comme chacun sait, est la langue maternelle d’une bonne partie de la population. Comparé à d’autres langues régionales de France comme le breton ou l’occitan, le kréyòl martiniquais se porte plutôt bien, n’ayant pas encore été expédié au purgatoire des langues moribondes par les coups de boutoir d’une République vengeresse qui se veut centralisatrice et uniformisante et n’a eu de cesse de terroriser des générations entières d’écoliers afin d’éradiquer définitivement les «patois», dans une absurde bataille contre les cultures régionales.
Mais, bien entendu, les Martiniquais parlent aussi le français, langue de l’éducation, des médias, du commerce et de la République. Comme dans d’autres régions de France et dans les autres territoires de la Francophonie, le français parlé (et écrit) en Martinique compte un certain nombre de savoureux particularismes locaux que les autochtones emploient fréquemment, sans se douter un instant que ces régionalismes sont souvent inconnus au-delà des rivages ensoleillés de leur île. Jusqu’au jour funeste où l’étudiant martiniquais à Paris ou à Bordeaux demande le plus naturellement du monde un «sachet» ou une «timbale» à un commerçant, et ne reçoit pour toute réponse que des yeux de merlan frit (puis une «gentille» remarque sur son accent). Hein? Comment? On cause pas pareil? Eh bien non, pas tout à fait.
Mais, bien entendu, les Martiniquais parlent aussi le français, langue de l’éducation, des médias, du commerce et de la République. Comme dans d’autres régions de France et dans les autres territoires de la Francophonie, le français parlé (et écrit) en Martinique compte un certain nombre de savoureux particularismes locaux que les autochtones emploient fréquemment, sans se douter un instant que ces régionalismes sont souvent inconnus au-delà des rivages ensoleillés de leur île. Jusqu’au jour funeste où l’étudiant martiniquais à Paris ou à Bordeaux demande le plus naturellement du monde un «sachet» ou une «timbale» à un commerçant, et ne reçoit pour toute réponse que des yeux de merlan frit (puis une «gentille» remarque sur son accent). Hein? Comment? On cause pas pareil? Eh bien non, pas tout à fait.