samedi 16 mars 2013

Cassez ce Mur que je ne saurais voir

13 juillet 2008 : lors d’un Bürgerentscheid (une sorte de référendum local) organisé après des années de polémique, les habitants du district berlinois de Friedrichshain-Kreuzberg rejetaient à 87% le projet «Mediaspree», un programme ambitieux, voire limite mégalomaniaque, de privatisation à tout crin des rives de la Spree et de bétonnage débridé des nombreuses friches urbaines qui avaient vu fleurir, après la chute du Mur de Berlin, toute une scène culturelle et festive «alternative» au fil de l’eau. L’enfilade de boîtes de nuit, de Strandbars («bars-plages»), de parcs, de promenades et de terrains vagues en bordure de rivière, le long du tracé du Mur, était devenue un élément important du cadre de vie des riverains et des Berlinois dans leur ensemble, et attirait chaque année un nombre croissant de touristes européens. Ainsi, par le vote de l’été 2008, la population locale avait clairement signifié son opposition catégorique à la poursuite de la construction de bureaux, d’hôtels, de centres commerciaux et d’appartements haut de gamme sur les quais de la Spree à Friedrichshain et à Kreuzberg.

1er mars 2013 : près de cinq ans après le vote populaire, les autorités de la capitale allemande, qui depuis la réunification n’ont de cesse de transformer Berlin, au grand dam de ses habitants, en une sorte de Dubaï clinquant et sans âme, n’ont tenu aucun compte de l’avis de la population exprimé sans ambiguïté en 2008. Après tout, les terrains avaient déjà été vendus dès les années 90, se défend la municipalité. Ainsi, malgré quelques empêcheurs de tourner en rond, le projet Mediaspree a pu continuer à se concrétiser sans encombre majeure, davantage contrarié par les lointains remous de la crise financière que par l’opposition massive de la population. Les Berlinois, impuissants, ont vu disparaître quelques uns des espaces de liberté et de création les plus emblématiques du secteur : le Bar 25, la plage du Kiki Blofeld ou le club Maria am Ostbahnhof pour ne citer qu’eux, tandis que le Yaam, sauvé de justesse, demeure sur le fil du rasoir. Mais en ce 1er mars, le coup de pioche de trop a été donné : les promoteurs immobiliers ont entrepris, avec la bénédiction des instances dirigeantes, de démolir une portion de l’East Side Gallery afin de débuter les travaux de construction d’un pont piétonnier mais surtout, et c’est là le principal point d’achoppement, d’un immeuble résidentiel de grand standing, une tour de 15 étages où des appartements somptueux seront proposés à la vente pour des prix atteignant jusqu’à 7800 euros le mètre carré ! Ce n’est jamais que trois fois le prix du marché actuel, dans un arrondissement où le revenu net médian des ménages s’élève à 1400 euros par mois.

Bientôt à la place du Mur : le Burj al-Berlin, nouveau soleil dans la capitale.
(Capture d'écran du site de Living Levels)

L’East Side Gallery, faut-il le rappeler, est le nom donné depuis 1990 à la plus longue portion encore debout du Mur de Berlin, qui autrefois encerclait tout Berlin-Ouest sur près de 160 kilomètres. À Friedrichshain, un tronçon de mur longeant la Spree, long d’un kilomètre et demi, a été épargné par l’euphorie post-réunification, ces quelques mois d’ivresse pendant lesquels chacun y mettait du sien et abattait avec entrain les blocs de béton honnis de cette prétendue «barrière de protection antifasciste» qui avait divisé la capitale allemande pendant 28 ans et où 136 fugitifs est-berlinois furent exécutés par les garde-frontière du régime communiste lors de leurs tentatives de défection à l’Ouest. Dès 1990, des artistes berlinois, allemands et internationaux entreprirent de couvrir ce tronçon résiduel du «Mur de la Honte» de larges fresques politiques aux accents rebelles ou aux motifs idéalistes, qui reflétaient la joie et l’espoir nés de cette révolution pacifique inespérée. Depuis 1991, la centaine de peintures murales est inscrite au registre des monuments historiques de la capitale, et est devenue un des plus célèbres symboles de la division puis de la réunification de Berlin ainsi que l’une de ses principales attractions touristiques. En 2009, à l’occasion du Mauerfalljubiläum (la commémoration des 20 ans de la chute du Mur), la coûteuse rénovation du mémorial artistique fit couler beaucoup d’encre et ni les méthodes employées, ni le résultat de ce ripolinage à 2 millions d’euros ne firent l’unanimité.

Toute l'élégance de la langue françoise sur le Mur de Berlin...
Courte séquence «venin». Mon avis personnel de Berlinois pure Wurst d’adoption et d’habitant du quartier depuis toujours est que la galerie a été complètement saccagée et disneylandifiée à gogo lors de cette «rénovation». L’optimisme euphorique de 1990, encore palpable à fleur de mur sur les fresques d’origine, a été allègrement dissout au white-spirit et remplacé par des œuvres certes intéressantes, mais bien mièvres et à vocation avant tout commerciale. Désormais, les adresses e-mail et numéros de téléphone des artistes figurent bien en évidence le long du mur, d’une fresque à l’autre. Encore un peu, on aurait carrément droit à des RIB... Bref, le Mur de Berlin, c’était mieux avant. Il fallait que ça sorte. Ouf, je me sens déjà mieux. Fin de la séquence «venin».

Mais quoi qu’on en pense, l’East Side Gallery est depuis 23 ans un mémorial incontournable et hautement symbolique de l’époque de la guerre froide dans une ville qui a payé un tribut particulièrement lourd au totalitarisme. Ce long tronçon de mur bariolé de trois mètres de haut, couvert de graffitis laissés par les visiteurs enthousiastes, est un morceau tangible de l’histoire de la ville, du peuple allemand, et du continent européen jadis divisé par un «rideau de fer» absurde et criminel. Comment est-ce concevable que la municipalité de Berlin, au lieu de valoriser un patrimoine historique d’une telle signification, l’abandonne ainsi au plus offrant et le vende à la découpe pour mieux le noyer, encore et toujours, dans des projets urbanistiques insipides, sans originalité, sans aucun intérêt pour la population locale et au mépris des voix citoyennes qui s’expriment continuellement contre ces projets grandioses et insensés ?

La Une d'un tabloïd berlinois, le samedi 2 mars
Depuis le début des travaux de démolition, la presse berlinoise, allemande, et internationale, condamne unanimement la myopie du gouvernement régional, qui n’a jamais sérieusement considéré d’alternatives. Ainsi, en novembre 2012, alors que le maire du Bezirk (arrondissement) de Friedrichshain-Kreuzberg sollicitait l’aide de la municipalité de Berlin pour proposer des terrains de substitution aux investisseurs, le Finanzsenator Ulrich Nussbaum, un technocrate non élu, parachuté à Berlin en 2009 au terme d’une longue carrière sans éclat en Allemagne de l’Ouest, avait écarté cette solution sans mâcher ses mots. L’East Side Gallery, avait sèchement rétorqué l’apparatchik falot, lœil rivé avidement sur ses courbes de rendement, «n’est pas importante pour la ville dans sa totalité» („hat keine gesamtstädtische Bedeutung). Le Mur n’a pas d’importance pour la ville de Berlin ! On croit marcher sur la tête, mais c’est bien le degré d’aveuglement de la municipalité, dirigée par des mercenaires cooptés, sans mandat électoral et sans attachement durable à la ville qu’ils prétendent gouverner.

La question de ces travaux n’est pas simple. Doit-on reconstruire le Brommybrücke, le pont dynamité sur ordre d’Hitler en 1945 pour retarder l’avancée des troupes soviétiques ? Pourquoi pas. Les ponts, c’est chouette, mais après tout les Berlinois ont parfaitement réussi à se passer du Brommybrücke pendant 68 ans, alors j’ai du mal à comprendre l’urgence d’une reconstruction... Est-il possible de trouver un compromis avec les promoteurs immobiliers ? En théorie, oui, mais de nombreuses incertitudes demeurent. S’agit-il véritablement d’une «démolition» d’une portion du Mur, ou va-t-on simplement la «décaler» de quelques mètres sur le côté ? Les réponses à cette question simple sont contradictoires. D’autres font valoir le fait que l’East Side Gallery soit déjà percée à plusieurs emplacements, et que l’on pourrait simplement «élargir» de quelques mètres l’ouverture la plus proche plutôt que d’en créer une nouvelle pour permettre l’accès au pont et / ou aux immeubles résidentiels prévus.

Il est pas beau notre projet immobilier pour clients fortunés?
Crédit image.
Ce qui me stupéfie le plus dans cette absurde cacophonie, c’est que l’on puisse simplement concevoir la construction d’une tour de 63 mètres de haut (et après quoi, un autre immeuble de 115 mètres de long !) à cet endroit précis, sur un lieu d’histoire et de mémoire unique au monde, pour construire des appartements dont absolument personne n’a besoin, alors que ce ne sont pas les terrains vagues et les immeubles désaffectés qui manquent jusqu’au cœur même de Berlin. Si la ville permet vraiment une horreur pareille, alors sérieusement on n’a plus besoin d’ergoter sur dix ou vingt mètres de Mur en moins. Quelle que soit la longueur de la brèche, le mémorial sera de toute façon complètement banalisé et stérilisé par un tel voisinage. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour dénoncer cette évidence, notamment celle d’Axel Klausmeier, président de la Gedenkstätte Berliner Mauer (le mémorial du Mur de Berlin). Ces voix de la raison pèseront-elles lourd dans la balance ? Rien n’est moins sûr.

Ainsi, le 1er mars, lors d’une petite manifestation improvisée à la dernière minute, les 300 personnes présentes ont hurlé Spartaaaaa! sont parvenues à interrompre la démolition du monument en s’interposant dangereusement entre le Mur et les bulldozers. Grâce à eux, la brèche ne fait qu’un mètre de large pour l’instant. Depuis cet événement, et surtout, depuis la forte mobilisation du 3 mars, où 6000 Berlinois en colère, dont votre dévoué Chroniqueur, ont répondu à l’appel des défenseurs du patrimoine historique, les travaux sont provisoirement à l’arrêt. La trêve des bulldozers est censée durer jusqu’au 18 mars, le temps pour les parties prenantes de «trouver un compromis». La belle affaire ! Le maire de Berlin, Klaus Wowereit, ce vieux renard de la politique au sourire patelin et au parler onctueux, aurait soudainement compris qu’il a fait la courbette de trop devant les vautours de l’immobilier, et voudrait maintenant convaincre ses administrés excédés qu’après 20 ans de désinvolture et d’inaction de la part de la municipalité sur ce sujet, Super «Wowi» trouvera la solution miracle en deux semaines. L’édile social-démocrate, maire-gouverneur de la Hauptstadt depuis 2001, est sur la sellette sur un certain nombre de dossiers brûlants : il ne pouvait pas laisser enfler la polémique sans rien dire. Dos au Mur, Wowi vient de battre son record personnel de retournement de casaque.

À la manifestation pour la sauvegarde de l'East Side Gallery, le dimanche 3 mars.
De toute façon, le soudain regain d’intérêt qu’affiche opportunément le gouvernement régional pour ce vestige du Mur «sans importance» ne risque pas d’apporter les solutions réclamées par les citoyens depuis 2008 : seul le Kulturausschuss (la Commission pour la culture du Land de Berlin) penche ouvertement en faveur d’un moratoire sur les construction afin de préserver le mémorial. Klaus Wowereit, lui, ordonne à l’arrondissement de «collaborer», et entend bien soutenir le projet d’investissement à cet endroit précis, Mur ou pas Mur. Je croyais jusqu’ici que seule la Chine était capable de faire preuve d’autant de mépris pour son héritage culturel et pour l’avis des populations concernées au nom de la «modernité», mais je m’étais bien trompé. Pékin, Berlin, même combat.

En attendant que Berlin ne se transforme vraiment en une sorte de Dubaï informe, sans histoire et sans culture, avec en prime un ciel perpétuellement gris et un supplément de saucisses, il ne nous reste plus qu’à nous mobiliser encore avant que la construction ne débute pour de bon et que des dégâts irréparables ne soient causés à ce patrimoine historique unique. Une nouvelle manifestation est prévue ce dimanche 17 mars. Venons nombreux défier le froid et les projets insensés de cette clique de gestionnaires ! Il paraît même que David Hasselhoff, grand germanophile, sera de la partie...

Comme le scandait la foule lors de la manifestation du 3 mars : „Herr Wowereit, das Denkmal bleibt!“ (littéralement : «Monsieur Wowereit, le monument demeurera»). On touche du bois pour que cela soit vrai, même si je n’y crois pas trop.

Pour finir, quelques images de la manif du dimanche 3 mars à l’East Side Gallery.

Un des artistes de l’East Side Gallery lit aux manifestants un texte poignant qui relate les détails de la noyade de Çetin Mert, un enfant turc de Kreuzberg, côté Ouest, tombé accidentellement dans la Spree, en face du Mur, alors qu’il jouait au ballon. C’était le jour de son cinquième anniversaire. Il n’a pas pu être secouru car à cet endroit, la Spree relevait de Berlin-Est sur toute sa largeur, et toute personne qui s’y introduisait sous quelque prétexte risquait de se faire mitrailler sans sommation. Le petit Çetin a coulé à pic, sous les yeux impuissants des témoins qui se tenaient à quelques mètres à peine.



Kapitalismus vs Geschichte
Histoire vs Capitalisme
Ick bin soooo sauer
"Je suis si furieux que j'ai même une pancarte!"
Ambiance devant l’East Side Gallery :

"Habiter au cœur de la bande de la mort"
Encore une parodie du fameux épisode du "Niemand hat die Absicht", que j'expliquerai un jour

Mauer
Un manifestant près des policiers
Denk Mal
"Réfléchis! / Monument" : jeu de mots teuton

Recherchons investisseurs! Monuments historiques à saisir!

23 commentaires:

  1. "Je croyais jusqu’ici que seule la Chine était capable de faire preuve d’autant de mépris pour son héritage culturel et pour l’avis des populations concernées au nom de la «modernité», mais je m’étais bien trompé. Pékin, Berlin, même combat." Je rajouterais "Paris aussi". 700 000 pétitions balayées d'un revers de main sans scrupules parce que ces français-là ne comprennent pas "le sens de l'histoire" et ne sont que des réactionnaires... Ca ne te choque pas ?

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    1. Non, chère Douala, cela ne me choque pas le moins du monde.

      Il y a déjà eu de nombreux précédents après tout. Nous avons vu trois millions de Français défiler plusieurs fois dans les rues en 2010 contre la réforme des retraites. Cette opposition massive du peuple a pourtant été "balayée d'un revers de main sans scrupules", elle aussi. De même, malgré des manifestations de 2 millions de personnes en 1995, la réforme du financement de la Sécurité sociale a été adoptée par le gouvernement Juppé. Il y a beaucoup d'autres exemples. Après tout, "ce n'est pas la rue qui gouverne", pour reprendre un célèbre aphorisme qu'affectionne la droite, et par ailleurs il n'a jamais été écrit nulle part qu'une loi doive nécessairement faire l'unanimité. On trouvera toujours des gens pour s'opposer à tout et à manifester contre n'importe quoi, et c'est très bien. Mais ce qui compte, c'est que la majorité l'emporte. Cela me semble raisonnable.

      Mais il y a eu bien plus fort encore : n'avons-nous pas eu 55% de "Non" au référendum pour une constitution européenne en 2005, puis une ratification sans encombre au Parlement de quasiment le même texte trois ans plus tard? Ou bien par exemple, en 2011, le Ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a émis un oukase complètement anti-démocratique, une "circulaire" imposée aux préfectures sans la moindre consultation parlementaire, qui a été extrêmement préjudiciable aux étudiants étrangers en France, et à laquelle les universités, soutenues par de nombreux citoyens, se sont massivement opposées. Le gouvernement n'a abrogé cette mesure autoritaire et scélérate qu'après de nouvelles élections... Dingue hein?

      Ainsi, à la lumière de tous ces précédents existants, je dois dire que cela me chiffonne profondément que tu choisisses cet "exemple" en particulier pour dénoncer un déficit de démocratie en France, puisque j'ai cru comprendre que tu fais allusion au "mariage pour tous".

      À propos de référendum, à Berlin aussi il en y a eu un, portant sur l'aménagement des rives de la Spree: 87% des suffrages se sont opposés aux plans actuels, qui continuent de s'exécuter sous nos yeux. C'est tout de même autre chose que des gens qui passent leurs dimanches à marcher dans les rues parce qu'ils refusent que l'on accorde des droits aux z'homosexuels, je trouve. C'est bien sûr leur droit que de consacrer leur temps et leur énergie à mettre des obstacles à l'épanouissement de leurs concitoyens, mais ça ne changera rien au fonctionnement des institutions françaises.

      Allez, je veux bien te dire ce qui me choque.

      Ce qui me choque, c'est que des divorcés en série comme MM. Copé et Sarkozy se permettent le plus sérieusement du monde de monter sur leur grand cheval blanc pour défendre le "mariage" et la "famille". Ah oui, mais là on parle de donner des droits aux z'homosexuels, alors c'est pas pareil hein, tout le monde est invité à se joindre à la Croisade pour le "mariage", au Jihad anti-homo pour la "famille", et personne n'y voit la moindre contradiction. À partir du moment où les gens ne sont pas cohérents dans leurs combats, vois-tu, je ne crois plus une seconde en leur sincérité. C'est tout de même fâcheux.

      Ce qui me choque, par ailleurs, c'est cet acharnement contre les z'homosexuels en fait. Je voudrais bien pouvoir parler d'autre chose 5 minutes. Par exemple, du patrimoine historique et culturel de Berlin en danger. Tiens, c'était d'ailleurs le sujet de ce billet!

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    2. Cela me choque qu'en République, la loi ne soit pas la même pour tout le monde. Depuis septembre 2011, les prières de rue sont interdites à Paris. Manifestement, on aurait dû préciser "les prières des musulmans". L'institut Civitas organise des prières devant l'Assemblée et le Sénat sous protection policière.

      Imagine-t-on un instant le foin que cela ferait si un "institut" salafiste équivalent chez les musulmans organisait des prières de rue devant le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg? De telles manifestations recevraient-elles seulement l'autorisation de la préfecture?

      Une telle situation trahit l'égalité républicaine à laquelle nous sommes censés croire et adhérer. Voilà ce que me choque.

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    3. L'égalité Républicaine, ce n'est plus qu'un mot !
      C'est devenu l'Appartheid Republicain !

      Le plus choquant et que l'on intime maintenant a des chroniqueurs de ne plus recevoir tel ou tel invité (ok, d'accord, Dieudo et Soral ne sont pas de super references, mais ils n'ont pas forcement tort sur tout et ne pas discuter de leurs idées, c'est un peu leur donner raison sur toute la ligne !).

      J'en viens a en perdre mon latin quand je comprends que maintenant en France, il est politiquement correct de detester telle population et de l'accabler d'injure et de reproches debiles sortant de cerveaux applatis par les ecrans plats alors qu'il est quasi interdit de critiquer une autre !

      Le mariage homo, les retraites, l'emploi ( a qui la guerre a été déclaree le 11 janvier :vote de la flexisécurité au nom O combien evocateur des qualités inherentes a un sex-toy ! ), bref, les gens !
      C'est pas interessant et c'est cheeeeeeer !

      Le syndrôme de la poupée barbue est tres revelateur de l'état dans lequel est la société civile !

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  2. J'avais lu il y a quelques jours un article dans la presse française sur le sujet mais ton billet est bien plus intéressant! Tiens nous au courant de la suite (même si je ne suis pas très optimiste...) car le suivi dans la presse française laisse très souvent à désirer!

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    1. Merci :-)

      J'étais à la manif aujourd'hui, David Hasselhoff était bien de la partie comme promis, et a fredonné ses airs les plus connus mais que je ne connais pas... Les choses commenceront à bouger à partir de demain. On verra bien. Je croise les doigts pour le Mur. Certains de mes amis sont optimistes, moi je ne le suis pas du tout. Je connais trop bien la médiocrité abyssale des dirigeants de cette municipalité.

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  3. Je partage ton opinion sur l'affairisme des hommes qui font profession de politique, je ferais cependant deux remarques.

    Sur les manifestations : le régime de Pétain aussi mobilisait les foules et sans aller aussi loin les défilés contre l'avortement ou le mariage homosexuel ont fait un vrai tabac. Le nombre de manifestant n'est pas un indicateur démocratique, puisque si trois millions de personnes manifestent, on peut toujours dire que cinquante-sept millions n'ont pas manifesté.

    Sur les référendums : c'est démocratique, puisque c'est l'avis du plus grand nombre...de ceux qui peuvent voter. Cependant, cela a ses limites : en Suisse, le droit de vote des femmes a mis longtemps à s'imposer car on posait la question aux votants, c'est à dire les hommes. Si on faisait, en France, un référendum sur le droit de vote des étrangers, les Français répondraient certainement "Non".

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    1. Merci Alain pour cette contribution mesurée. En Allemagne aussi, on y connaît un rayon en matière de mobilisations massives de la population à des fins pas forcément nobles... (Godwin alert!)

      Je trouve ça super de vivre dans un pays où on a le droit d'aller dans les rues par milliers pour dire son opposition à tel ou tel projet de loi. Mais effectivement, ça ne sert à rien de compter les millions de gens dans les rues. Les référendums, c'est le niveau démocratique encore au-dessus bien sûr, mais on a vu avec le référendum de 2005 que la campagne peut-être détournée et le débat confisqué par des agitateurs et des populistes, et à la fin les gens finissent par voter en fonction d'arguments qui n'ont plus grand chose à voir avec la question posée. C'est pourquoi l'Allemagne, qui a disons une certaine "expérience" avec les plébiscites populaires, les a interdits après 1945. Les référendums ne peuvent y être organisés qu'à l'échelle locale ou régionale, mais surtout pas de manière nationale.

      C'est l'opposé de la Suisse, un pays dont j'admire la vigueur démocratique, mais effectivement une trop fort poids de la démocratie directe donne des dérives et des anomalies comme le fait de priver les femmes du droit de vote jusqu'aux années 1990...

      A Berlin il y a des référendums régionaux presque chaque année. Il y en a eu un au printemps 2008 au sujet de la fermeture du vieil aéroport de Tempelhof, il y en a eu un autre en 2010 ou 2011 contre la privatisation de l'eau, etc. Il est intéressant de constater que le résultat du vote n'est pris en compte que lorsqu'il arrange les politiciens.

      Il me semble qu'en France il n'est pas possible d'organiser de référendum sur les questions sociales (comme par exemple le mariage homosexuel), et à la lumière de ce qui se passe en Suisse lorsque c'est le cas, cela me semble une très bonne chose.

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  4. En matière de destruction de patrimoine, Port-Louis n'est pas mal non plus ! Le plus triste c'est qu'ici, une grande partie de la population apprécie de voir arriver le "développement", sans se rendre compte que ce ne sera absolument pas à leur avantage (les prix des loyers sont un peu du même genre, à l'échelle locale), et que c'est leur histoire qui se fait la malle...

    Bel article en tout cas. J'espère qu'on pourra sauver ce monument de mémoire !

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    1. Dans les pays en développement, bien sûr la soif de "modernité" est plus forte que la nostalgie pour le patrimoine historique... Le réveil sera difficile!

      C'était pareil en Europe après la guerre, lorsque les appartements "modernes" des grandes barres d'immeubles des banlieues étaient plus appréciés et plus chers que les logis vétustes des centre-villes historiques. Stockholm, une ville où j'ai vécu en tant qu'étudiant, est une capitale magnifique mais qui a massacré une partie de son centre historique dans les années 60 pour faire place à des dalles de béton hideuses qui ont très mal vieilli. Heureusement ils se sont arrêtés dans cette folie avant de faire plus de dégâts, lorsque la population s'est rendu compte de l'erreur que c'était. D'ailleurs à Paris il y avait des projets similaires à une époque (Beaugrenelle, etc).

      Un jour les Mauriciens chériront leur patrimoine historique et se mettront eux aussi à défendre ce qui en reste. Pour Berlin, je suis moins optimiste. Nos politiciens sont vraiment des carpettes pour qui il n' y a que l'argent qui compte.

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  5. Le pire c'est que des appartements ont déjà été vendus alors que le bâtiment n'a pas été encore construit... L'allu complète!! Hier on y était mais bon je ne sais pas si ça va vraiment servir À quelque chose, le buldozer capitaliste et ultra libéral est déjà en marche :-((

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    1. C'est super que toi aussi tu te sois jointe à la manifestation! Tout comme toi, je suis vraiment pessimiste quant à l'issue de la négociation. Les travaux de construction (et de démolition) doivent reprendre aujourd'hui. Pour l'instant les choses n'ont pas bougé. Combien de temps le répit durera-t-il?

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  6. On a parlé de ces projets immobiliers Berlinois et des protestations qu'ils suscitaient au journal d'ARTE, lundi soir.

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    1. Merci à Arte de faire ce travail d'information que les autres ne font pas forcément aussi bien...

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  7. Le projet ressemble a ce jeu ou on doit retirer des briques a une tour de dominos en bois !

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    1. C'est vrai ça. Je connais ce jeu, j'y ai joué au réveillon d'ailleurs...

      Si seulement cette monstruosité, dont la construction a débuté en catimini à l'aube ce matin, était aussi facile à démolir que ces tours de dominos en bois... Si seulement!

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  8. Née en 82 à Berlin j'ai une affection toute particulière pour cette ville. L'annonce de la destruction de l'East Side Gallery au profit d'un projet immobilier (affreux de surcroît) me révolte...
    Et dire que cela passe inaperçu, ou presque, chez nous en France.

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    1. Eh bien Aurélie, je suis au regret de t'annoncer que Berlin a choisi la voie du capitalisme débridé, et tant pis pour le patrimoine historique et culturel. En plus, on vient démolir les monuments historiques en pleine nuit! Incroyable ça! Ici, en Allemagne, on appelle ce genre de pratiques "Nacht und Nebel"-Aktionen et ça ne rappelle pas beaucoup de bons souvenirs...

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  9. Il semblerait que ça ai (malheureusement) bougé ce matin et dans le mauvais sens... Aurais-tu plus d'infos ?

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    1. Hélas Crollettes, c'est malheureusement vrai. J'y étais de passage ce matin et j'ai pu voir une présence policière massive, une brèche considérablement élargie, et des machines de constructions à l’œuvre afin de construire au plus vite les appartements de luxe! Allez hop! Le massacre a commencé en pleine nuit, à 5h30 du matin, en secret. Incroyable hein?

      J'ai commencé à mettre des photos sur la page Facebook du blog, je vais en rajouter et essayer d'écrire un article rapide...

      Triste journée :-(

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  10. Salut, je suis tombée sur ton blog par hasard, je cherchais des infos sur le super projet l'aéroport Schönefeld qui devrait devenir un jour non déterminé "Berlin-Brandenburg". L'autre sujet qui fâche avec Tempelhof afin de mieux saisir l'ampleur de la gabégie... Moi aussi je suis de Madinina et j'adore cette ville de Berlin que je fréquente assiduement depsui plus de 15 ans. Donc, où en est-on du projet, je n'ai pas vu ces fameuses tours... et tant mieux. Mais pour combien de temps ?

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    1. Je rentre à Berlin ce dimanche après 6 mois d'absence. Enfin, je suis repassé parfois et il me semble qu'elle est bien montée, la tour. Juste avant mon départ, en septembre, on en était au 2ème étage...

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    2. Salut Élodie,

      Je suis à 5000 km de Berlin cette semaine. Mais merci pour l’invitation et pour ce commentaire sur mon blog. Je reprendrai contact à mon retour à Berlin la semaine prochaine.

      Bises

      Berliniquais :-)

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Un petit bonjour ?

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