mardi 24 décembre 2013

Chanter Noël dans le métro parisien

Ici a commencé mon étrange périple (basé sur des faits réels)
Décembre à Paris, c’est le moment où la Ville-Lumière mérite plus que jamais son resplendissant surnom. Les illuminations de Noël, ce n’est certes pas ça qui manque par ici. Mais alors où est la musique ? Où sont les cantiques ? En Martinique, à peine les bougies de la Toussaint se sont-elles consumées dans les cimetières que toute l’île entonne des cantiques, pratiquement sans interruption jusqu’à Noël, huit semaines plus tard. En Martinique, Noël se chante deux mois par an. Mais ici, c’est une autre histoire...

Perdu dans mes pensées, je monte dans une rame de métro bruyante et brinquebalante à la station Bonne Nouvelle, sur la ligne 8. Tiens donc... Bonne Nouvelle, dites-vous ? Me voilà pris de vertiges soudains. Le vacarme des freins, des lourdes portes coulissantes et des loquets chromés, le bruit diffus des accordéonistes moldaves et des voyageurs entassés s’évanouissent instantanément. La température monte. Les néons blafards laissent la place à une belle nuit étoilée, bercée de tièdes alizés. J’entends le cri-cri lointain des grillons, le tapage strident des insectes et la samba coassante des grenouilles. Battement de tambours, tintamarre de chachas et de ti-bwa bien en rythme. Une fervente cacophonie de voix avinées se fait entendre, dans un unisson approximatif :

Qu’on vient nous annoncer !
Une mère est vierge (bis)
Un sauveur nous est né.
Bon, bon, bon (ter)
Accourons-y donc »

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