mardi 31 janvier 2012

Klotür & Trans – SO36

«Dis-moi ce qu’il y a sur la porte des toilettes de ton bar, je te dirai qui tu es». C’est en substance le principe de ma série Klotür («la porte des chiottes» en teuton), consacrée à une exploration méthodique des toilettes des bars berlinois, ou à tout le moins, des huisseries d’icelles. Certains fâcheux argueront que je les introduis à la nuit berlinoise par la petite porte, d’autres esprits chagrins maugréeront derechef que ce vain catalogue prend les choses par le petit bout de la lorgnette (ou par le petit trou de la lunette [de WC]), en plus d’être sale et vulgaire. Mais baste. Sourd à ces récriminations de constipés de la blogosphère et à ces jérémiades de pisse-froid 2.0, je poursuis, avec un zèle imperturbable, ma mission sacrée, mon inventaire des meilleurs ornements de ouatères berlinois, en exclusivité mondiale sur Les Chroniques Berliniquaises. Un jour, quand je serai célèbre et adulé, une journaliste à la paupière fardée et à la crinière peroxydée me recevra sur son plateau télé et, tout œillades et minauderies, m’interviewera langoureusement, entre deux roucoulades voluptueuses :

dimanche 29 janvier 2012

Dernier samedi soir à Prenzlauer Berg (la fermeture du KDR)

Samedi soir sur la Pappelallee. Le Klub der Republik, icône des nuits de Prenzlauer Berg, célèbre, entre autres mais pas que, pour ses soirées «Girls Republik», où votre dévoué chroniqueur n’était pas forcément le bienvenu organise en cette fin janvier dix soirées consécutives d’Abrissparty, ou encore de «soirées de démolition», pour un grand feu d’artifice final. Et pour cause : le 1er février, après deux ans de lutte contre le nouveau propriétaire des lieux, l’établissement fermera définitivement ses portes, et sa boule à facettes sera délogée de son poste sans cérémonie, dans un grand fracas pas vraiment musical, par une autre boule, nettement plus massive celle-là : la boule de la grue de démolition. La guerre des boules, en quelque sorte. Boule de verre contre boule de fer, allez savoir pourquoi, c’est presque toujours la même qui gagne.

Il règne toujours une certaine moiteur à l'intérieur du KdR... Merci à Hélène pour l'idée de photo !


jeudi 26 janvier 2012

Dimanche soir à Schöneberg

Un dimanche soir dans les rues de Schöneberg. Cette mi-janvier prussienne se fait plutôt clémente. Point de blizzard sibérien, et pourtant les larges avenues, balayées de bourrasques fraîches et crachineuses, sont vidées de leurs piétons. Normal, car les humains, pas fous, préfèrent le confort douillet de leur salon à la caresse humide de l’hiver sur leur épiderme qui se hérisse en guise de protestation, à ses doigts visqueux qui se glissent sous tous les replis des vêtements, à son haleine cruelle sur leur nuque et les oreilles. Et puis, c’est dimanche soir après tout. Il y a Tatort à la télé : c’est plus sympa que de marcher sous la pluie. Ou pas.

dimanche 22 janvier 2012

Une plage en hiver

Allô, allô, monsieur l’ordinateur,
Dites-moi, dites-moi, où est passé l’hiver. 
Si comme moi vous êtes venu au monde au tout début des années 1980, ou alors disons à la fin des seventies, alors il y a de grandes chances que vous connaissiez par cœur ce hit planétaire de Dorothée. À moins, bien sûr, que vous ayez été élevé(e) dans la secte du Mandarom et que vous ayez été privé(e) de télé pendant toute votre enfance. Si tel est votre cas, je ne sais pas ce qui est le plus tragique dans votre situation : avoir grandi dans une secte de fêlés et avoir probablement été l’objet de la sollicitude un brin déplacée d’un pseudo «Messie cosmo-planétaire» aux mains baladeuses pendant vos tendres années, ou alors ne pas avoir pu vous gaver de BN et de dessins animés du Club Dorothée en rentrant de l’école, chaque après-midi, des années durant. Dans tous les cas, vous devriez traîner vos parents devant les tribunaux, ils l’auront bien mérité, les sagouins maltraiteurs d’enfants.

jeudi 19 janvier 2012

Die große Engueulade

Les lecteurs et lectrices les moins distraits (ou, pour verser dans la dernière polémique en vogue sur notre belle langue et ses règles de grammaire indigestes, je pourrais dire avec un brin de malice : «les lecteurs et lectrices les moins distraites») de ces pages auront appris au moins une chose sur moi au fil des billets et des anecdotes personnelles : je suis, pour parler franchement et sans détours, un mec foncièrement gentil.

Le premier portrait de votre dévoué chroniqueur
sur ces pages !
Voyez plutôt : j’évite presque toujours de dénigrer gratuitement les gens. Sauf parfois pour casser du Boche chambrer innocemment les Allemands, bien entendu, mais avec eux c’est pas pareil, et puis qui aime bien châtie bien. 

J’ai donné le bras au moins quatre fois dans ma vie à des mamies au cheveu clairsemé, chancelant sur leurs frêles jambes zébrées de varices zinzolines, pour les aider à traverser la rue, faisant signe aux grosses cylindrées de s’arrêter, d’un mouvement assuré et autoritaire de l’autre bras. C’était avant la généralisation du déambulateur : depuis, aider les nona-génaires à traverser la rue a énormément perdu de son glamour. On n’arrête pas le progrès [soupir].

dimanche 15 janvier 2012

Janvier : Dans la grosse bulle velue

Mais dites donc, nous sommes bien le 15 janvier, et il est midi tapante à de N’Djamena et ailleurs dans le monde, donc si je ne m’abuse c’est l’heure de découvrir la «Photo du Mois» !

Le thème proposé pour ce mois-ci par la communauté est tout à fait dans l’esprit de la période des fêtes, puisqu’il a été annoncé par Thib (je crois) peu avant Noël, dans une sublime envolée lyrique :
“Elles peuvent être d’air, de savon, de champagne, voire de BD... ou même du pape ! Pour la photo de janvier, je vous propose «Bulle(s)».
Fastoche, ricanez-vous, hein ? Eh bien vu le vent de panique qui a soufflé sur la communauté et les messages affolés qui se sont succédé sur la page Facebook du group ces dernières semaines, j’ai l’impression que je n’ai pas été le seul à avoir eu du mal à trouver l’inspiration.

jeudi 12 janvier 2012

Expo “Cloud Cities” : Tomás Saraceno au Hamburger Bahnhof

Jusqu’à ce dimanche, 15 janvier, vous pourrez admirer une vingtaine de grosses bulles faites de plastique, de métal et de matériaux organiques qui sont exposées dans la nef centrale du Hamburger Bahnhof. Leur créateur, Tomás Saraceno, est un Argentin de 39 ans formé à Buenos Aires et à Francfort où il vit et travaille encore (tiens, un artiste qui ne vit pas à Berlin, étonnant ça), et qui a déjà fait parler de lui un peu partout dans le monde, pour résumer son CV.

Tomás Saraceno, un artiste dans sa bulle
“LES installations de Tomás Saraceno ont pour objectif de briser les conceptions traditionnelles d’espace, de temps, de gravité, ainsi que les idées traditionnelles concernant l’architecture. Ses œuvres invitent le spectateur à jouer un rôle dans leur impact sur les espaces qu’elles dominent. Elles s’élèvent vers le ciel ou plongent vers le sol. Certaines sont des jardins suspendus dans les airs et permettent aux visiteurs d’y entrer et d’y réaliser leur rêve de s’envoler. Saraceno tire son inspiration des bulles de savon et de la flexibilité et de l’incroyable résistance des toiles d’araignée.

dimanche 8 janvier 2012

Chronique Martiniquaise (7) - Beauté de Martinique

Chers gens, je suis bel et bien rentré à Berlin, il n’y a pas à s’y tromper. La semaine dernière, j’ai dignement fêté Silvester dans la capitale teutonne, ainsi que de coutume, après m’être inscrit sur les listes électorales consulaires au terme d’une expédition à l’ambassade de France digne d’un épisode de la série “24”, n’ayons pas peur des mots. J’ai même repris le boulot, c’est dire que la vie normale a repris son cours.

Cependant, je tenais à refermer convenablement – et, bien entendu, temporairement – le chapitre consacré à la Martinique dans ces pages. En vous montrant quelques photos supplémentaires de ma belle île par exemple. Puisque ce blog vous propose une rubrique «Beauté de Berlin», qu’est-ce qui m’empêche de vous faire un billet «Beauté de la Martinique» aussi, mmmh ? Voilà qui est dit. Alors allons-y sans plus tarder, et replongeons-nous une dernière fois dans la douceur antillaise.

À l’Anse Turin, la longue plage rectiligne qui borde la route entre les communes du Carbet et de Saint-Pierre, des traces de pas sur le sable volcanique vivent leur dernière seconde d’existence avant d’être impitoyablement dévorées par les eaux bleues de la mer des Caraïbes. On ne s’est jamais intéressé au destin tragique des traces de pas dans le sable, ni à leur cruelle fin. Pourtant, elles ne demandent qu’à être écoutées, les pauvres, et je suis sûr qu’elles auraient des choses passionnantes à nous raconter. Quelle injustice. 

Chronique d'une mort annoncée à la plage du Carbet


jeudi 5 janvier 2012

Bref, je suis allé à l’ambassade

Votre mission, si vous l’acceptez, sera de vous présenter, muni des justificatifs stipulés en première page de notre note informative consultable en ligne, à l’ambassade de France en Allemagne, sise au numéro 5 de la fort adéquatement nommée Pariser Platz, jouxtant la Porte de Brandebourg à Berlin, avant la date butoir du vendredi 30 décembre 2011 à midi, afin de vous inscrire sur les listes électorales consulaires, et dans la foulée, au registre des Français établis hors de France, et être en mesure d’exercer votre droit de vote lors des scrutins nationaux de 2012.


Et comment que je veux m’inscrire ! Je signe des deux mains. La dernière fois que j’ai grossi le lot de ces fumistes d’abstentionnistes, et je m’en souviens très bien, c’était un certain 21 avril 2002 : vous avez vu le résultat. Oui, j’avoue, tout est de ma faute. Maintenant vous savez enfin ce qui s’est passé ce jour-là, vous connaissez le responsable de cette affreuse débâcle. J’avais beau avoir un alibi en béton armé (de très belles truites grouillant vigoureusement dans les eaux claires et vives du haut Allier et ne demandant qu’à mordre à l’hameçon) et aucune possibilité de voter par procuration à Paris en cette funeste journée de printemps, le remords me tourmente depuis cet inexcusable manquement à mes devoirs de citoyen même si la pêche fut bonne et la truite, délicieuse, a quelque peu apaisé ma conscience. J’aurais vraiment dû y réfléchir à deux fois avant d’accepter cette mystérieuse invitation à taquiner le poisson avec un groupe de sympathiques chrétiens fondamentalistes et de fanatiques des apéros saucisson-pinard ; si j’étais parano je dirais que c’était un coup monté des réseaux lepénistes. Alors cette fois-ci, il fallait mettre toutes les chances de mon côté, à commencer par ne pas compter sur une hypothétique ouverture de l’ambassade le samedi 31, car on n’est jamais trop prudent...

lundi 2 janvier 2012

L’armistice du 1er janvier

Chers amis lecteurs, chères Vahinés de toujours, je vous souhaite une très belle année 2012 ! 

1er janvier 2012 à Boxhagener Platz

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