lundi 2 juillet 2012

Malio Balotelli et l’esplit de Blice Holtefeux

Sous nos yeux ébahis, deux armées, deux nations s’affrontent. Deux unités de onze fantassins luttent pour affirmer leur suprématie sur l’herbe verte et dense du champ de bataille. Le monde entier retient son souffle devant ce choc titanesque. C’est la demi-finale de l’Euro 2012, et votre dévoué chroniqueur assiste au spectacle dans quelque contrée lointaine, accompagné d’une collègue de travail chinoise qui suit le match avec enthousiasme. L’attaquant international Mario Balotelli vient de donner un avantage décisif à l’équipe italienne face à la Nationalmannschaft, et ce, sans oublier d’assurer le spectacle. La collègue chinoise, impressionnée, s’étonne néanmoins des traits quelque peu exotiques de l’avant-centre Azzurro qui domine les débats avec insolence.


Mario Balotelli: Sono un italiano vero
«Il est italien, le joueul qui vient de malquer un but? On ne dilait pas.
— Oui. Évidemment il a des origines étrangères. Mais il a été élevé par une famille italienne qui l’a adopté enfant. Et son nom est 100% italien.
— Mais quand même, il ne lessemble pas à un Italien. C’est sulplenant qu’on le laisse jouer poul l’Italie malglé son oligine étlangère tlès flappante.
— Tu sais, Na Ling, un jour il y aura aussi des Chinois noirs. Cela arrivera inévitablement, je t’assure.
— Tu as sûlement laison. Mais bon... du moment que c’est seulement une ou deux pelsonnes sul 1,4 milliald de Chinois, dans le fond ça ne me pose aucun ploblème.»

Bigre, qu’en termes galants ces choses-là sont dites, pensai-je alors. Mais au fait, me demandai-je, laissant vagabonder mes pensées quelques instants, n’est-ce pas précisément ce que disait un ancien ministre de l’Intérieur, en France, à propos des «Auvelgnats»?

Sur ces bonnes paroles, je  bus une rasade de bière locale, pas exceptionnelle mais tout de même buvable, et répondis dun hochement de la tête qui voulait tout dire, et rien à la fois. Le match continua, la Mannschaft, sans génie, mordit la poussière. Et moi, je décidai de laisser passer, une fois de plus. Si je devais monter sur mes «glands chevaux» à chaque fois qu’on me faisait une remarque de ce genre, je n’en finirais jamais.

Note: Je n’ai même pas exagéré l’accent de mon interlocutrice chinoise, avec qui je m’entretenais en anglais. Pendant notre semaine de travail ensemble, j’ai constaté qu’elle avait du mal à se faire comprendre des serveurs lorsqu’elle commandait ses steaks saignants. Un soir, elle a dû répéter «rare» au moins trois fois. Apparemment, le serveur comprenait quelque chose comme «well», et donc lui demandait si elle le voulait bien cuit («well done»)... Ha! Bien fait!

10 commentaires:

  1. J'ai cru à une erreur de frappe dans le titre, puis j'ai lu le post :-)

    Blagounette à part c’est fascinant (pour ne pas dire déprimant) le problème que certaines personnes ont avec la couleur.

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    1. C'est vlai que je fais palfois des fautes de flappe, mais plus lalement dans le title... :-)

      Sinon, oui, fou hein ça. J'ai rien dit car ça la fout mal de faire un esclandre dans le bar en hurlant "oh! sale raciste!!" à une collègue, dans un bar rempli d'inconnus, et puis c'était clair que pour elle c'était la chose la plus normale du monde, ce qu'elle a dit. C'est comme ça, on vit dans un monde de brutes... Et il n'y a pas que la couleur de peau, bien sûr. Pas plus tard qu'aujourd'hui j'ai déjeuné avec une collègue roumaine et une hongroise. Je les connais depuis longtemps, super gentilles, ouvertes, instruites, intelligentes (sans parler de leur apparence physique de filles de l'Est bien comme il faut évidemment)... Soudain, la conversation s'est orientée sur le sujet des Roms. Et là, c'est le drame. Le festival des préjugés anti-Roms. Tout au plus ai-je réussi à faire reconnaître à la Hongroise que ce ne sont pas tous des voleurs et des délinquents.

      "Oui, il y a bien une minorité de gens honnêtes parmi eux, a-t-elle concédé à contrecœur, mais malheureusement ils sont victimes de la mauvaise réputation des Roms en général à cause des délits commis par la majorité". Et puis le sujet était clos. C'est cool que les mentalités aient tellement changé au XXIème siècle par rapport aux siècles précédents...

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    1. C'est impoltant de ne jamais peldle de vue la tliste léalité du monde dans lequel nous vivons...

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  3. Quelle idée aussi d'aller se balader avec des gens qui ne savent pas dile les l collectement. Et qui en plus viennent faile des affailes en Eulope comme si c'était nolmal qu'on échange de l'algent enlre etlangers.

    Humour mis de côté: on ne peut pas faire la leçon à tout le monde, ta réaction est totalement humaine. Si c'était possible je crois que je me tirerais une balle devant l'immensité du travail à accomplir. Se taire et le détester ce silence semi-approbateur, ne pas se taire et deux fois sur trois, ne pas convaincre parce que la personne est tout simplement bouchée de chez bouchée. C'est déprimant. Die Leute spinnen. Bref.

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    1. Quelque part, je crois que c'était une personne intelligente. Elle était jeune aussi, bien plus jeune que moi. Et elle vit en "Eulope" depuis au moins 6 ans, même si elle rêve de rentrer en Chine avec son fiancé qui lui a 14 ans d'Europe au compteur. Un jour, peut-être ses yeux s'ouvriront.

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  4. Et oui ma foi, il y a du boulot, et on n'a pas toujours envie de parlementer...!

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    1. C’est clair, le plus souvent je préfère la fermer, c’est comme ça.

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  5. accent tout à fait nolmal, le son l (euh, R, l'explication sera plus claire) n'existe pas en chinois, pour une raison qui m'échappe c'est L le plus approchant.

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    1. Oui en fait j'avais déjà "complis" cela mais c'était la "plemièle" fois que j'étais exposé à l'accent chinois à un tel "deglé" et c'était surtout la première fois que j'assistais à des scènes de malentendus dignes du film "Lost in Translation", où justement le comique résidait parfois de la prononciation étrange des Japonais parlant anglais, le fameux "Engrish", nommé ainsi à cause du "ploblème" L/R justement. La scène du serveur qui ne comprenait pas le "rare" de la collègue était assez drôle et poignante car les deux se donnaient du mal...

      :-)

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Un petit bonjour ?

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