«Pouvez-vous nous emmener au Paradis ?»
C’est la question a priori peu banale que j’ai posée au chauffeur en montant dans le bus, de bon matin, alors que le soleil, dans un ciel bleu pur, nous écrasait déjà de ses rayons encore obliques. La question ne m’a paru saugrenue qu’après m’être entendu la prononcer. Le chauffeur, plutôt que de répondre «M’enfin jeune homme, ne voyez-vous pas que nous y sommes déjà, au Paradis ?», s’est contenté de grommeler un «
sí» à peine audible en haussant les épaules. C’était la confirmation dont j’avais besoin pour être certain que le bus allait bien me conduire jusqu’à la
playa del Paraíso, «El Paraíso» étant en fait une paillote plantée à une douzaine de mètres d’une eau turquoise d’une clarté à couper le souffle, tout près du site maya de Tulum et non loin de la bourgade du même nom. Dit comme ça, je vous concède que ça ne fait pas très glam’ comme paradis, mais sincèrement, rares sont les bouis-bouis qui portent si bien leur nom que celui-ci.
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Un bout du «Temple du Dieu Descendant» et de mer Caraïbe sur le site archéologique de Tulum |
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En réalité, le site est immense, mais seuls quelques temples et palais sont aussi bien situés au-dessus de la mer. |
En plus de sa localisation remarquable et de son panorama imprenable sur la Mer des Caraïbes, le site de Tulum présente la particularité d’être l’une des cités mayas les plus récentes, ayant surgi longtemps après la chute des États puissants de Palenque, de Chichén Itzá ou de Tikal, et n’ayant été abandonnée de ses habitants que plusieurs décennies après la conquête espagnole. Pour admirer ces fameuses ruines, je n’ai pas hésité à me lancer dans une odyssée de 13 heures en bus de nuit, depuis le fin fond de la jungle du Chiapas. Mais les ruines, toutes spectaculaires qu’elles sont, sur leurs falaises surplombant l’azur, on les visite en deux heures à peine, même quand on prend le temps de jouer avec les iguanes. Ce sont les ruines qui m’ont fait venir à Tulum, mais c’est la plage du
Paraíso qui m’a persuadé d’y rester jusqu’au lendemain. Il en est souvent allé ainsi pendant ces vacances : je me rendais quelque part dans un but très précis, et prolongeais mon séjour pour des raisons imprévues.
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Y’a pas foule au Paradis, c’est le moins que l’on puisse dire ! |
Mais voilà : le Paradis mexicain, c’est fini. J’ai retrouvé mon purgatoire berlinois, gris et pluvieux. Et mes Chroniques ! Alors encore un peu de patience, chères
Lectrices (et chers lecteurs) : les prochains billets seront bientôt prêts. Peut-être réussirai-je même à raconter ce périple merveilleux, plein de surprises et de contrastes, mais pas non plus de tout repos, dans un pays où je ne me ferais pas prier pour revenir et passer plus de temps, tant il y a des choses à faire et à voir. Alors je vous dis à bientôt !
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