En célébrant religieusement une union homosexuelle en la paroisse
protestante de la petite ville de Seligenstadt près de
Francfort-sur-le-Main, l’Église évangélique de Hesse-Nassau, l’une des
vingt Églises régionales autonomes regroupées au sein de l’Evangelische Kirche in Deutschland (EKD), a créé la surprise en Allemagne et en Europe le 11 août dernier.
En effet, le mariage homosexuel n’existe pas en Allemagne, où les seules unions matrimoniales officiellement reconnues sont les mariages civils, réservés aux couples hétérosexuels. Depuis 2001, les couples de même sexe résidant en Allemagne ont la possibilité de faire reconnaître civilement leur union dans le cadre d’une eingetragene Lebenspartnerschaft ou « contrat de communauté de vie », qui leur accorde certains droits, à l’exception notable des avantages fiscaux et de la possibilité d’adopter, deux privilèges réservés aux seuls couples hétérosexuels mariés. Un mariage homosexuel n’est pas à l’ordre du jour et ne figure pas au programme du parti politique de Mme Merkel, archi-favorite en cette année électorale.
Je m’attendais donc à un véritable tollé, à une levée de boucliers suite à cet événement survenu au sein d’une Église protestante qui revendique tout de même 24 millions de pratiquants, soit 30% de la population allemande. Il y a bien eu quelques grincements de dents, mais étonnamment, dans la langueur estivale, cet énorme pavé dans la mare n’a guère fait de vagues. Les médias francophones qui ont relayé la nouvelle du mariage de Christoph et Rüdiger Zimmermann se sont tous contentés de recopier strictement la même dépêche AFP qui, en quatre paragraphes laconiques, soulevait bien plus de questions qu’elle n’apportait de réponses. Quelle est la valeur légale de ce mariage? Quels sont les enjeux pour l’église protestante allemande, à première vue très divisée sur la question? Comment réagit la société allemande en général? Aucun de ces thèmes n’étant abordés dans la presse française, j’ai décidé de faire mien l’adage « aide-toi et le Ciel t’aidera » et d’aller moi-même, la casquette de Mondoblogueur vissée sur le crâne, interroger la hiérarchie de l’Église autonome protestante de la région de Berlin-Brandebourg-Haute Lusace Silésienne (EKBO).
Le pasteur Volker Jastrzembski, docteur en théologie et porte-parole de l’Église régionale berlinoise,
ayant aimablement accepté de convenir d’un rendez-vous pour répondre à
mes questions, je disposais d’une semaine pour préparer une interview,
m’exercer à articuler correctement le nom de mon interlocuteur, habituer
ma bouche réfractaire à prononcer en un souffle des mots barbares comme
gleichgeschlechtlich (« de même sexe »), et surtout, négocier la chausse-trape ultra-classique de la subtile distinction phonétique entre Kirche (« église ») et Kirsche,
qui veut dire « cerise ». Le jour J, mes laborieux exercices de diction
ne m’ont pas été d’un grand secours, mais le pasteur Jastrzembski,
plein de compassion et animé de charité chrétienne, ne m’a même pas ri
au nez, bien que j’aie piteusement écorché son patronyme prodigieusement
riche en consonnes et systématiquement parlé de « cerises
évangéliques ». Voici un compte-rendu de notre entretien, enregistré le
jeudi 29 août au siège épiscopal de l’Evangelische Kirche Berlin Brandenburg schlesische Oberlausitz (EKBO).
Lire l’interview en deux parties (et en français) sur mon blog Mondoblog.
Première partie.
Deuxième partie.
Christoph et Rüdiger Zimmermann: premier couple gay marié à l'église en Allemagne |
En effet, le mariage homosexuel n’existe pas en Allemagne, où les seules unions matrimoniales officiellement reconnues sont les mariages civils, réservés aux couples hétérosexuels. Depuis 2001, les couples de même sexe résidant en Allemagne ont la possibilité de faire reconnaître civilement leur union dans le cadre d’une eingetragene Lebenspartnerschaft ou « contrat de communauté de vie », qui leur accorde certains droits, à l’exception notable des avantages fiscaux et de la possibilité d’adopter, deux privilèges réservés aux seuls couples hétérosexuels mariés. Un mariage homosexuel n’est pas à l’ordre du jour et ne figure pas au programme du parti politique de Mme Merkel, archi-favorite en cette année électorale.
Je m’attendais donc à un véritable tollé, à une levée de boucliers suite à cet événement survenu au sein d’une Église protestante qui revendique tout de même 24 millions de pratiquants, soit 30% de la population allemande. Il y a bien eu quelques grincements de dents, mais étonnamment, dans la langueur estivale, cet énorme pavé dans la mare n’a guère fait de vagues. Les médias francophones qui ont relayé la nouvelle du mariage de Christoph et Rüdiger Zimmermann se sont tous contentés de recopier strictement la même dépêche AFP qui, en quatre paragraphes laconiques, soulevait bien plus de questions qu’elle n’apportait de réponses. Quelle est la valeur légale de ce mariage? Quels sont les enjeux pour l’église protestante allemande, à première vue très divisée sur la question? Comment réagit la société allemande en général? Aucun de ces thèmes n’étant abordés dans la presse française, j’ai décidé de faire mien l’adage « aide-toi et le Ciel t’aidera » et d’aller moi-même, la casquette de Mondoblogueur vissée sur le crâne, interroger la hiérarchie de l’Église autonome protestante de la région de Berlin-Brandebourg-Haute Lusace Silésienne (EKBO).
Herr Dr. Jastrzembski |
Lire l’interview en deux parties (et en français) sur mon blog Mondoblog.
Première partie.
Deuxième partie.
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