mercredi 3 novembre 2010

Liban : jours 1 et 2 - Beyrouth et Byblos

Me voici au Liban. Le voyage s'est très bien passé. Mon vol Czech Airlines en provenance de Prague a atterri à l'heure à Beyrouth vers 2h30 du matin. C'est une heure un peu étrange pour arriver à l'aéroport, mais ce n'est pas inhabituel ici. La vue sur Beyrouth pendant l'atterrissage était vraiment superbe et j'aurais fait un film s'il n'y avait pas une jeune femme avec son bébé entre le hublot et moi. Si on est assis du bon côté de l'avion, on peut admirer la côte syrienne puis libanaise pendant la dernière demi-heure de vol. Même de nuit c'est franchement joli. Puis on voit tous les immeubles de Beyrouth défiler devant nous, et alors qu'on finit par croire que l'avion va tomber dans la mer, en fin de compte on finit par se poser sur une langue de terre surgie à la toute dernière seconde sous les trains d'atterrissage comme par enchantement.

Le quartier d'Achrafiyeh

Les formalités d'entrée au Liban ont été vite expédiées à l'aéroport, ce qui m'a agréablement changé des formalités pour la Syrie. J'ai eu droit à un "Bienvenue au Liban" du policier, qui m'a fait chaud au cœur. Mon hôte à Beyrouth, Anna*, une amie danoise installée de fraîche date, m'avait commandé un taxi pour m'éviter toute déconvenue. Après une courte nuit dans son appartement du quartier branché (et plutôt chrétien) d'Achrafiyeh, j'ai exploré la ville principalement à pied hier. Ah, Beyrouth, ce n'est pas vraiment reposant. Une agitation incessante règne. Mais la ville est très intéressante à découvrir et ce n'est pas très compliqué à parcourir à pied, juste un peu long. Il n'y a pas de métros, mais il y a des bus et diverses catégories de taxis. Les temps forts de la journée hier ont été ma visite du centre-ville reconstruit à neuf (et qui a un côté un peu "Disneyland" tant tout est flambant neuf), et très beau. J'ai pu visiter gratuitement la mosquée Al-Omari juste avant la prière. J'ai tenté vainement de visiter et de photographier un immense et mystérieux palais appelé "Grand Sérail", mais il n'y avait rien à faire : dès que je sortais mon appareil photo, un policier surgissait du néant pour m'interdire de prendre une photo. C'est à ce moment-là que j'ai remarqué qu'il y a vraiment beaucoup de policiers à Beyrouth. Ils sont généralement installés aux angles de rues, assis, et occupés à admirer les jolies passantes. J'ai vu un certain nombre de ruines romaines (le Cardo Maximus et les Bains), et j'ai pressé le pas pour atteindre la Corniche avant le coucher du soleil (à 16h45, ah oui c'est l'hiver même s'il fait 25°C). Malheureusement je suis arrivé trop tard pour admirer un rare coucher de soleil sur la Méditerranée, mais j'ai profité du Luna Park déserté et surtout de son café Al-Rawda quasiment les pieds dans l'eau. Ça sentait bon la marée et surtout le narguilé. Rentré à la maison, je suis allé à un restau français avec Anna. On nous a servi du magret de canard au lieu du confit que nous avions commandé. Mais tant pis, un magret c'est pas mal non plus alors nous n'avons pas fait d'histoires. Au Liban il faut apprendre à ne pas se formaliser pour ces petites choses.

Crépuscule vu depuis la terrasse du Mövenpick

Aujourd'hui, j'avais prévu une excursion à Byblos. Là c'est vraiment dommage de ne pas pouvoir mettre de photos car j'en ai pris beaucoup et la ville et les ruines sont magnifiques. Avec 8.000 ans d'histoire, Byblos se vante d'être le plus ancien site habité en continu dans le monde. J'ai comme l'impression qu'ils ne sont pas les seuls à revendiquer ce titre dans la région, mais on y reviendra. Mon arrivée à Byblos (Jbail ou Jbeil en idiome local) a été le résultat d'une lutte de tous les instants : trouver la gare routière Charles-Hélou, qui n'est pas indiquée et que personne ne semble connaître, même mes amis les policiers, puis une fois à la gare, trouver le bon minibus, puis une fois dans le bon minibus, s'assurer que je vais bien à Jbeil, pour me rendre compte que le minibus dépose les gens sur l'autoroute... Là je commence à m'inquiéter car je ne saurai pas reconnaître mon arrêt. Rien ne ressemble davantage à un échangeur qu'un autre échangeur. À un moment je demande "Jbeil ?" et j'ai été bien inspiré, car on venait de dépasser la sortie. Qu'à cela ne tienne, notre chauffeur de minibus s'arrête immédiatement (sur l'autoroute) et m'explique que Jbeil est de l'autre côté et qu'il va falloir traverser... D'accord, en 36 heures au Liban j'ai appris l'art de traverser des voies rapides 2x3 voies au milieu du trafic, mais je ne me sentais pas chaud pour l'autoroute. J'ai donc marché jusqu'à l'échangeur qu'on avait dépassé et j'ai rallié Byblos au milieu d'un trafic infernal. Arrivé à Byblos passablement épuisé, je me suis accordé un délicieux déjeuner au restaurant Feniqia, avant d'attaquer les superbes ruines. C'était la meilleure heure pour le faire et j'y ai passé tout le reste de l'après-midi, jusqu'au coucher du soleil que j'ai copieusement photographié au milieu des ruines descendant jusqu'à la mer. Je commençais à apprécier particulièrement ce pays. J'ai visité le souk pendant le crépuscule et me suis acheté "L'arabe pour les nuls", qui je crois va vraiment me servir beaucoup.



Le château des Croisés à Byblos

Le retour à Beyrouth a été passablement stressant, car il fallait chopper un minibus dans le noir sur ce fameux échangeur où une partie de la circulation se fait à gauche : je l'ai découvert quand j'ai failli me faire renverser par une voiture arrivant du "mauvais" côté. C'est la troisième fois en deux jours que je manque de me faire renverser, mais je crois que je commence à piger le truc. Pour survivre, il suffit d'oublier toutes les règles qu'on connaît et de repartir de zéro en étant vigilant  en permanence. C'est donc très simple. Pas très reposant mais simple. Avec cette règle de base plus mon nouveau manuel d'arabe, je devrais bientôt être comme un poisson dans l'eau ici au Liban.

Je suis en train de bâcler ce post dans un bar où c'est la grosse fête. On célèbre un anniversaire, et pas qu'à moitié. Je vais donc arrêter de faire mon geek, fermer tout ça et profiter un peu de la vie.

À bientôt !

Nom modifié

2 commentaires:

  1. La réputation des chauffeurs libanais est vite confirmée! ...gaffe
    en attendant les photos de Byblos, profite de la vie effectivement! anniversaire (d'un inconnu?), couchés de soleil, 27°C, mezze...même sans photos, les mots sont bien choisis; de beaux débuts de voyage,permettent de visualiser; de beaux débuts de voyage...bien que moins épiques que d'habitude.
    Ah oui, la dame du canapé te dis take care!
    Bises d'une lectrice parisienne qui attend encore plus de lyrisme et de poésie...au fin fond d'un Paris bien gris.

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  2. Mon dieu, reviens vivant ! ceci étatn dis merci de nous faire voyager, hum l'odeur du narguilé, la plage....

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Un petit bonjour ?

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