vendredi 14 octobre 2011

Péril rouge : Quand l’extrême-gauche déraille

Pour ce billet, contrairement à mon expérience habituelle au bout de 139 articles, j’ai hésité entre une flopée de titres possibles, qui me paraissaient tous aussi bons les uns que les autres : «Berlin c’est littéralement de la bombe» (haha), «Berlin brûle-t-il ? Acte II» (pour mémoire, l’acte I, cest par ici), «La Terreur rouge», «Coup d’Hekla des énervés de gauche», «Berlin, ses bars, ses cocktails Molotov», «Lextrême-gauche a le feu sacré», etc, etc. Bref, il n’y avait que l’embarras du choix. Mais en fin de compte, j’ai choisi la sobriété, ne me sentant ni particulièrement «terrorisé», pour l’instant du moins, ni d’humeur à aller défier L’Équipe sur son terrain favori qu’est celui des jeux de mots pourris.

Engels, Marx et Lénine, «Conseillers de crise» de la
Deutsche Kommunistische Partei (en 2011).
Ciel ! Les Bolcheviks ont débarqué ! 
Le Péril rouge, ce n’est peut-être pas une formule très originale, mais cette expression un peu vieillotte pose d’emblée le sujet sans aucune ambiguïté, et a le mérite d’être également en phase avec l’actualité française, puisqu’elle fait écho aux dernières déclarations alarmistes de notre impayable Jean-François, qui devait être franchement à Copé de ses pompes, à agiter ainsi la peur des «Bolcheviks», ces épouvantails d’il y a 94 ans qui ont dû traumatiser son enfance, à force d’entendre les radotages de grand-papa qui pestait sans cesse, de sa voix éraillée, contre ces affreux satanistes bolcheviques lors des déjeuners dominicaux en famille, toussant dans son verre de vermouth. Non mais vraiment, hein. J’en dis que ses Meaux ont dépassé ses pensées... ou alors il était UMPeu soûl ? Mais passons.

S’il est un pays qui a un vrai problème d’extrême-gauche, ce serait plutôt l’Allemagne, qui a subi cette semaine une énième recrudescence d’actes de vandalisme et d’attaques incendiaires revendiquées par des groupuscules extrémistes, une spécialité de la maison. Étrangement, la nouvelle est passée quasiment inaperçue dans les médias français, donc pour ceux et celles d’entre vous qui ne seraient pas au courant, je résume en quelques mots : lundi, une explosion a endommagé l’infrastructure de la ligne à grande vitesse Berlin-Hambourg et provoqué des retards considérables. Une formation jusqu’ici inconnue, se faisant appeler «Hekla», comme un volcan islandais du même nom (un choix des plus judicieux, quand on se souvient de l’incroyable boxon causé par l’Eyjafjallajökull l’an dernier) a alors immédiatement revendiqué l’attaque et exigé dans la foulée le retrait des troupes allemandes d’Afghanistan, la libération du soldat américain Bradley Manning, ce jeune héros de Wikileaks embastillé par l’armée américaine, la fin des guerres, la semaine des quatre jeudis, cent balles et un Mars. Depuis cet Hekla de colère, ce ne sont pas moins de 17 engins explosifs qui ont été retrouvés par la police cette semaine, à la gare centrale de Berlin ou à proximité immédiate des rails des lignes de S-Bahn un peu partout dans la ville, avant ou après détonation, semant ainsi la confusion sur les lignes ferroviaires berlinoises qui commençaient à peine à se remettre de deux ans de chaos et d’incidents en chaîne, et à regagner la confiance des usagers.

Il n’y a pas lieu de céder à la panique : la bande à Baader n’est pas de retour parmi nous, mais je trouve nos sympathiques Genossen, d’habitude doux comme des agneaux, particulièrement virulents cette année. Il y a eu l’épidémie de voitures incendiées à Berlin-Ouest en août, des attaques jamais revendiquées mais «peut-être proches des mouvements de gauche» selon la police. Il y a eu le sabotage incendiaire, et clairement revendiqué, à la gare d’Ostkreuz (une gare importante à Friedrichshain) en mai, qui a mis le S-Bahn KO pendant deux jours et privé des milliers d’habitants du quartier, y compris votre dévoué chroniqueur, de téléphone et d’internet durant cette même période, des câbles optiques ayant également été endommagés... Il y a eu les menaces proférées en début d’année, pour protester contre la hausse des loyers ou «venger» les expulsé de la communauté «Liebig 14», dont on attend encore la mise à exécution. Et la liste continue...
La contribution communiste aux
50 ans du mur a fait des vagues

Si encore ces actions déplorables n’étaient que le fait d’une poignée d’illuminés mal lavés ou de groupuscules isolés, ce ne serait pas si grave. Mais ce n’est malheureusement pas le cas : l’idéologie délétère de cette extrême-gauche «décomplexée» contamine lentement mais sûrement certains médias et partis politiques, à la faveur des multiples rebondissements de la crise financière mondiale, et du temps qui passe, efface lentement la mémoire des crimes de la Stasi et les douleurs de l’oppression, et remet l’Ostalgie de plus en plus au goût du jour. Le 13 août dernier, à l’occasion de la commémoration de l’édification du Mur de Berlin, le journal marxiste et fier de l’être Junge Welt avait publié une édition spéciale où il «remerciait» en couverture les politiciens de la RDA pour «28 ans de paix en Europe, 28 ans sans soupes populaires ni SDF, 28 ans sans hedge-funds, 28 ans d’éducation pour tous et de Freikörperkultur», qui ont donc été rendus possibles par... autant d’années de division physique de la capitale allemande par cette «barrière de protection anti-fasciste», et par l’assassinat de 136 fugitifs, dont beaucoup d’enfants. Ah bah c’est sûr que laisser mourir des enfants dans la Spree en restant les bras croisés, cela en vaut bien la peine s’il est question de défendre le sacro-saint FKK, car enfin, on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs, c’est bien connu... Qui a dit que le révisionisme était forcément une tare qui affectait les sympathisants de l’extrême droite ? L’indignation a atteint des sommets à l’échelle nationale. Mais deux mois après, qu’en est-il ? Fichtre rien. Junge Welt continue de paraître quotidiennement à vingt mille exemplaires, et le monde ne s’est pas arrêté de tourner.

Camarade Latschoum, la Rouge
à la veste en skai
Le jour de la commémoration, le parti politique Die Linke (j’en parlais de manière un peu moins critique l’an dernier), qui a passé les 10 dernières années à prendre part à la coalition «rouge-rouge» qui gouvernait l’État de Berlin, s’est lui aussi retrouvé au centre d’une polémique hallucinante, certains de ses membres qui participaient à une convention publique ce 13 août ayant refusé de prendre part à une minute de silence à la mémoire des victimes de cette répression criminelle et aveugle. Même pas à la mémoire des enfants. La controverse a duré des semaines avant de retomber, mais à ma connaissance, les petits Robespierre Ossis, droits dans leurs bottes et experts en pas de l’oie, n’ont toujours pas été exclus de ce parti, qui a ainsi démontré son manque d’attachement à la démocratie allemande et à des principes qui ne devraient pas être négociables une seule seconde. Gesine Lötzsch, présidente du Parti et seule figure politique allemande qui peut articuler son nom en plein milieu d’un éternuement (un privilège que beaucoup lui envient), a tenté maladroitement de minimiser l’incident en récitant le point de doctrine de Die Linke, le parti héritier de la SED est-allemande, sur cette question gênante : «Le Mur était une conséquence, certes tragique, mais inévitable, de la guerre froide, donc de la 2ème Guerre mondiale». Et le reste n’est qu’inutiles palabres de réactionnaires et de calomnies des suppôts du capitalisme. Comme les masques tombent. Il suffit juste de gratter un peu et le mince vernis de respectabilité démocratique de Die Linke s’effrite encore plus vite que les façades des Stalinbauten de la Karl-Marx-Allee. Et comme de juste, quelques semaines plus tard, un mémorial du Mur de Berlin était vandalisé par des inconnus à Pankow. Mais puisque l’exemple vient d’en haut, d’un parti qui participe au gouvernement de plusieurs régions allemandes et d’un quotidien bien établi, alors il n’y a rien d’étonnant à ce que des jeunes désœuvrés prennent le taureau par les cornes et s’attaquent aux monuments à la mémoire des victimes et aux symboles de la réunification.

Sur une note plus humoristique, pendant la toute dernière campagne électorale, j’ai repéré des affiches de Die Linke qui, telles qu’elles étaient situées, laissaient suggérer que le Parti a vraiment du mal à se détacher du passé de certains de ses membres à la tête de la RDA. Pur hasard ou message subliminal laissé par les colleurs d’affiches ? Nous ne le saurons probablement jamais. Mais la sagesse martiniquaise a une réponse toute faite à ce genre de question : Ich tig pa ka fèt san zong. (Traduction fournie sur demande).

Pour aller tout droit dans «Le Mur», suivez Die Linke (Hallesches Ufer, août 2011)

Pour renouer avec la Stasi, faites un grand virage à Gauche (Hedemannstraße, août 2011)
Quant à nos énervés de l’Hekla, pour revenir à eux, ils ont rejeté en bloc les accusations de terrorisme en se fendant d’un communiqué où ils disent en substance ceci : «Méééé-euh ! C’est même pas vrai qu’on est des terrorisses puisqu’on s’attaque pas aux gens. Nous on est des gentils pacifisses non-violents, alors arrêtez de nous embêtéééé-euh». Un argumentaire aussi convainquant que les sophismes de Frau Lötchoum plus haut. En attendant, on dirait qu’ils n’ont pas laissé traîner de cocktails Molotov sur les voies ferrées ce vendredi. Pourtant, aucune de leurs revendications n’a été satisfaite : l’armée allemande continue de pourfendre des Infidèles en Afghanistan, le soldat Manning croupit toujours dans les geôles américaines, et un vendredi a succédé à un jeudi. C’est vraiment bête ça : pendant un moment, on avait vraiment cru qu’ils avaient une bonne chance de faire plier la Défense américaine, comme ça, à eux tout seuls, en persécutant des banlieusards berlinois avec des bidons d’essence. Mais peut-être une âme charitable leur a-t-elle payé la rançon de cent balles et un mars, et cela a dû leur suffire, au moins pour cette fois. En attendant, je suis bien content de me déplacer principalement à vélo, même dans le froid qui s’installe déjà : mon Holland-Rad est peut-être plus facile à voler qu’une Audi ou qu’une rame de S-Bahn, mais il reste le seul moyen de locomotion qui ne fasse pas encore les frais du juste courroux des gentils terroristes pacifistes non violents d’extrême gauche.

15 commentaires:

  1. Joli coup de semonce capitaine. Les deux images sont aussi d'excellentes prises. Je reste cependant demandeur intrigue de traduction: "Ich tig pa ka fèt san zong". Ratlos pour le coup.

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  2. Ta conclusion reflète un slogan de gauche que j'avais vu cet été à Kreuzberg, qui faisait allusion aux incendies de voitures: un truc comme "les vélos, eux, ne brûlent pas".
    A ce sujet, ils avaient expliqué aux infos à quel point c'est facile d'incendier une voiture, et je dois dire que ça donnait presque envie d'essayer, pour voir... alors si moi je suis tentée, je pense que d'autres l'ont été aussi, extrémistes de gauche ou non.

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  3. Oui un extrêmiste est un extrêmiste, quelque soit le bout où il se trouve. Pour ça que j'ai jamais voté pour aucun des bouts... :)

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  4. NB : je rajouterai qu'il existe à Budapest un musée, TerrorHaza (ou maison de la terreur) consacré aux 2 régimes de terreur qui ont successivement occupé cet immeuble : le régime fasciste puis le régime communiste (qui y avait établi la stasi locale)

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  5. @ Samuel : aaaaah, ça fait plaisir quelqu'un qui a envie d'être initié à la sagesse populaire martiniquaise. Le proverbe se traduit mot à mot par "le petit tigre ne naît pas sans griffes" (sans "ongles" en fait, je trouve ça rigolo d'attribuer des "ongles" à des tigres, telle est la beauté du créole, lol), donc en gros c'est une variation sur le thème "tel père tel fils", plus joliment dite et aussi adaptable à plus de situations :-)

    C'est clair que je les ai trouvées remarquablement bien situées ces affiches, dis donc !

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  6. @ JvH, il me semble moi aussi avoir vu passer ce genre d'affiche, peut-être que c'était encore à l'époque où mon niveau d'allemand ne me permettait pas de comprendre les sous-entendus dans ce type de slogans...

    Je me demande ce que la police ferait de ce genre d'argument pour ta défense : "J'ai juste mis le feu à cette bagnole pour la science M. l'agent, j'avais vraiment envie de voir si c'était aussi facile que ce qu'on prétend !"

    Sûrement ça les aurait attendri :-)

    @ Zénobie. Mais je suis bien d'accord avec toi ! C'est juste assez bizarre par fois à quel point les Allemands sont capables d'accepter bien plus de violence de la part de l'extrême gauche... il y a plus de "tolérance" envers cette forme d'extrémisme. D'un autre côté, l'extrême droite allemande est beaucoup plus dangereuse, et n'hésite pas à tuer des gens... Mais pour moi à partir du moment où on ne défend pas la démocratie de toutes ses forces, alors on est disqualifié.

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  7. Si les allemands acceptent plus la violence de l'"extreme" ( j'aime paaas l'appeler comme ca ) gauche c'est peut etre que parce que contrairement a l'extreme droite, elle se bat pour tout le monde !
    Et oui je suis de parti pris j'suis un mechant communiste tout rouge.

    Reste que je suis d'accord avec le billet, poser des bombes, bruler des voiture ( si c'est vraiment eux) et vouloir oublier les victimes de la RDA cela ne fait pas non plus partie de ma conception des valeurs que devraient defendre la gauche. Mais dire simplement que tous les extremistes sont identiques d'un bout a l'autre je trouve que c'est faire une generalite assez grosse, surtout si vous placez dans la partie extreme gauche l'ensemble du partie Die Linke simplement parce que c'est comme ca qu'on les appelle. De ce que je sais de "Die Linke" les positions qu'ils defendent politiquements sont loin d'etre de dangereux extremes, et les derapages de politiques il y en a dans tous les partis malheureusement.

    Un nouveau lecteur.

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  8. Bonjour Kita, vous êtes le (ou la) même Kita d'origine réunionnaise ? Dans ce cas, ravi de vous lire de nouveau, sinon, bienvenue et merci pour votre opinion, j'en suis très honoré :-)

    Je suis bien d'accord avec vous sur ce point : dans les grandes lignes, l'idéal socialiste de solidarité, de dignité et d'égalité entre les hommes, du moins entre les "travailleurs", est incomparablement meilleur à l'idéal de domination raciale et à l'obsession de "pureté" sans aucun fondement scientifique des nazis et "néos". De ce point de vue, il n'y a pas lieu de comparer les deux idéologies à moins d'être un peu bête.

    Après, les "Extremisten" ou "Radikalen" prêts à la violence et qui la planifient à l'avance parce que "justifiée" en soi dès lors qu'ils veulent s'opposer à leurs ennemis désignés (voir par exemple les affiches qui fleurissent dans Berlin à l'approche du 1er mai) ne sont pour moi que des imbéciles qui n'ont rien dans le cerveau, ne parlons même pas des brûleurs de voitures ou poseurs de bombes. La seule chose qui les différencie des néo-nazis, c'est que les nazis sont plus violents envers les individus, et ont déjà tué des dizaines de personnes ces dernières décennies. C'est une différence de taille, je le concède. Mais la violence est là et je la rejette catégoriquement, même quand elle vise "seulement" des trains ou des voitures de luxe.

    Je ne mets pas un parti politique comme Die Linke dans le même sac que tous ces extrémistes sans distinction. Chaque parti a ses tendances et ses courants parfois rivaux, comme l'UMP, comme la CDU, comme la SPD. En revanche je reproche à Die Linke de ne pas avoir clairement défendu son attachement à la démocratie et son rejet du totalitarisme avec cette sombre affaire de commémoration du Mur. Chaque parti commet des erreurs, évidemment, mais celle-ci est monumentale. Après, les électeurs berlinois semblent avoir été moins scandalisés que moi, puisqu'ils ont été 11% à voter pour Die Linke le 18 septembre; le recul du parti étant somme toute plutôt limité par rapport au score de 2006. J'aurais préféré qu'ils se rétament violemment comme la FDP, mais bon... c'est ça la démocratie, et je suis bien obligé d'accepter un résultat qui me déplaît :-)

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  9. Oui je suis le meme Kita d'origine reunionnaise, j'pensais que ce commentaire n'avait pas fonctionne et comme c'etait la premiere fois que je commentais un blog j'avais laisse tombe.

    Pour le reste je suis plutot d'accord avec vous, donc je ne commente pas plus.

    ( et dsl pour les accents)

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  10. Etes-vous sûr que Die Linke descend directement du SED? Il me semblait avoir été créé par Lafontaine et donc issu du SPD parti bien Ouest-allemand lui.
    Il reste bien ancré à gauche de la gauche cependant.
    Vos prises de vues sont très drôles.
    Quant aux voitures incendiées d'août 2011, elles ont pu l'être pour différentes raisons, pas nécessairement au nom du souvenir ému du Mur de Berlin.

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  11. Hé, hé, merci pour cette question difficile... c'est important d'être exact et de rechercher la vérité. Je vais faire un peu de recherche sur Die Linke et "reviendrai vers vous".

    Je suis d'accord avec vous que je laisse un peu trop entendre que les voitures incendiées en août sont le fait des "Linksextremisten" alors que ce n'est pas prouvé. J'ai énormément hésité sur mes formulations sur ce point, pendant la rédaction de ce billet... Cependant, ces dernières années, il y a eu des centaines et des centaines de cas où ils l'ont fait et clairement revendiqué, par conséquent l'acte en lui-même ne leur est pas du tout étranger. Il y a même eu un communiqué de je-ne-sais-plus-qui, pendant la "crise" des incendies de voitures, qui a dit que c'était "injuste" de brûler des Opel et des VW plutôt que des Audi et des BMW car cela pénalise les "honnêtes travailleurs". Je crois que cette personne essayait par cette argumentation décoiffante de "prouver" que cette dernière vague d'attaques n'était pas le fait de l'extrême-gauche. On en reste sans voix...

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  12. Je ne connaissais pas ces revendications hautement politiques. Visiblement, la révolution des voitures cramées est en marche... surtout au Pays de la Bagnole! C'est un symbole fort pour ceux qui agissent au nom de l'idéologie.

    D'après un orateur de mon ex-école d'interprétation qui tirait son discours de The Economist, la lutte contre l'embourgeoisement figurait parmi les causes de ces incendies de voitures mais parmi d'autres (arnaque à l'assurance, désespoir rageur...).

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  13. Elsa, je n'ai pas oublié que je dois faire une petite recherche sur Die Linke, elle arrive... en attendant, on a arrêté un suspect très probable pour les 67 incendies de voitures de Berlin-Ouest de cet été, et il semble que l'homme arrêté n'avait rien à voir avec l'extrême-gauche et pas de motivations politiques.
    http://www.thelocal.de/society/20111023-38391.html

    En revanche c'est assez bizarre que l'article finisse par dire que 625 voitures ont été incendiées cette année (soit 10 fois plus que pendant la "vague" d'incendies du mois d'août), et sur ce total, environ 270 sont considérés comme des actes politiques...

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  14. Hello Elsa, alors, sur Die Linke:
    "Die Linke (« La Gauche ») est un parti politique allemand né de la fusion le 16 juin 2007 du Parti du socialisme démocratique (PDS, ex-SED ie le parti officiel de la RDA) et de l'Alternative électorale travail et justice sociale (WASG)."

    Sur le PDS:
    Le Parti du socialisme démocratique (PDS) était un parti politique socialiste en Allemagne. Il est directement issu du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), principal parti de la RDA fondé le 21 avril 1946. Il restera très présent en Allemagne de l'est et pratiquement inexistant à l'ouest tout au long de son existence. En juillet 2005, en vue des élections fédérales de septembre 2005, il s'allie avec la WASG et prit le 17 juillet 2005 le nom de Die Linkspartei (le Parti de Gauche). Il s'est dissous le 16 juin 2007 pour fonder avec la WASG un nouveau parti, Die Linke (la Gauche). Nombre d'adhérents du PDS en décembre 2006: 60.338

    Sur la WASG:
    L'Alternative électorale travail et justice sociale (Wahlalternative Arbeit und soziale Gerechtigkeit, WASG) était un parti politique allemand créé en 2005 par des militants sociaux-démocrates (dont Lafontaine) et des syndicalistes déçus par les politiques du gouvernement fédéral du chancelier Gerhard Schröder qu'ils jugeaient trop libérales. Le 16 juin 2007, la WASG fusionna avec le Linkspartei (Parti de gauche) pour former le nouveau parti politique Die Linke (La Gauche). [...] En mars 2007, 3 mois avant sa fusion avec le PDS, la WASG comptait 11.600 membres

    Bref, on peut résumer en disant que Die Linke a 80% d'"ADN" du PDS est-allemand, mais sûrement pas un descendant direct en ligne droite de la SED comme j'ai pu laisser entendre. Il y a eu un peu de "métissage" entre-temps :-)

    Mais très probablement, dans les régions est-allemandes, la domination des anciens de la PDS dans Die Linke doit être écrasante par rapport aux anciens de la WASG.

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  15. Merci pour ces précisions et pour rétablir la vérité que j'avais quelque peu mise à mal avec un autre mythe fondateur.

    Bonne journée!

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Un petit bonjour ?

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