Allah
Dieu est grand et il veille sur les usagers de la route libanais (automobilistes, piétons, motards, passagers de bus, etc). Sinon, ils seraient déjà tous morts. Le moindre acte sur une route libanaise est le témoignage d'une foi inébranlable dans le Créateur. Traverser une rue, monter dans un bus ou un taxi, entreprendre un dépassement sans visibilité dans un virage en épingle à cheveu sur une route de montagne dans la région de la Bekaa, s'est s'en remettre entièrement à Allah. Et Dieu nous le rend bien, la preuve c'est que nous sommes en vie. Dieu est tellement occupé à veiller sur le bon peuple libanais (et sur les inconscients assez fous pour venir en visite dans ce pays) qu'il n'a pas le temps de s'intéresser au reste du monde. Alors, Palestiniens, Haïtiens, femmes congolaises et autres damné(e)s de la terre, prenez votre mal en patience. Un jour, les Libanais apprendront à conduire et Dieu pourra enfin se pencher sur vos misères. Inch'Allah.
Clignotant
Cette petite lampe qui brille de manière intermittente est a un pouvoir fortement irritant et peut provoquer des crises d'épilepsie. C'est pourquoi le chauffeur libanais, par égard pour la santé des autres, en fait usage le moins possible. Son utilisation est facultative quand on veut tourner à droite par exemple, ou s'arrêter, ou faire demi-tour en pleine voie. L'usage du clignotant est réservé (et encore) aux manœuvres les plus délicates sur la chaussée, comme par exemple se déporter subitement de deux voies ou trois vers la droite ou la gauche pour prendre la prochaine intersection, en plein trafic et sans s'arrêter.
Feu de signalisation
Élément décoratif situé à certaines intersections. Ses couleurs - vert, jaune, rouge - évoquent le drapeau de pays amis tels que le Sénégal, le Mali ou la Guinée, afin de rappeler aux Libanais les liens d'amitié qui les unissent à leurs frères africains. Le feu de signalisation ne joue qu'un rôle mineur dans la régulation de la circulation automobile.
Un feu rouge à Beyrouth (rues Gouraud et Bechara El Khoury)
Klaxon
Contrairement au clignotant, accessoire futile par excellence, le chauffeur libanais fait grand usage du klaxon. Il sert à tout : pour le chauffeur de taxi ou de bus, à interpeller les piétons et les inciter à monter à bord, pour le chauffeur en général, à signaler qu'on va faire une manœuvre sans provoquer de crise d'épilepsie (voir "Clignotant"), à se faire remarquer des autres véhicules, à manifester son mécontentement, à saluer des amis, à tromper l'ennui, à faire du bruit en général car le silence c'est morne et triste... Bref, ôtez à un chauffeur libanais son klaxon et c'est comme si vous lui enleviez son véhicule, voire sa raison de vivre en fait.
Passage piéton
Pour le confort des piétons, il n'y a pas de zone délimitée pour traverser la rue. La rue leur appartient et ils peuvent traverser où bon leur semble. Bien sûr, la prudence leur est recommandée puisqu'ils doivent se faufiler entre des véhicules divers fonçant à 80 km/h. Mais en général, ça marche ! En général...
Traversée d'un carrefour à Alep, en Syrie.
Au Liban, ca se corse car les voitures vont bien plus vite.
Priorité
Les priorités de circulation se définissent au cas par cas, à chaque intersection. Soit le plus pressé, ou celui qui a le plus gros véhicule, fonce droit devant et s'impose sans état d'âme, soit les deux automobilistes s'observent un bref instant, et l'un d'entre eux décide alors avec magnanimité de laisser passer l'autre en premier. Oui, un Libanais au volant est parfois capable de se montrer courtois. Piétons, attention : quoi qu'il arrive, vous n'avez jamais la priorité.
Sens de circulation
Le chauffeur libanais est malin : lorsque sa voie est embouteillée, il n'hésite pas à emprunter la voie libre de l'autre côté de la chaussée. Il se peut qu'elle soit réservée à la circulation dans l'autre sens, mais ce serait bien dommage de la laisser libre ! La nature a horreur du vide, et au Liban cela se vérifie toutes les heures sur les routes.
Taxi
Véhicule privé, généralement une Mercedes Benz des années 1970-80, destiné au transport des particuliers en ville. Le protocole pour prendre un taxi est assez complexe : soit on embarque, on annonce sa destination, et on paye à l'arrivée le triple du prix normal, parfois bien plus, soit un hèle un taxi (ou on se fait klaxonner par le chauffeur), on annonce la destination ainsi que le prix qu'on veut payer avant d'embarquer. Là, selon son humeur, le chauffeur peut décider de passer son chemin sans rien répondre (donc ça veut dire non...), soit il nous rit au nez et s'en va en pétaradant, laissant là le voyageur penaud dans un nuage de particules de plomb, soit il accepte, éventuellement en négociant un peu. Il n'y a pas que le prix qui compte en fait : le chauffeur refuse souvent du monde juste parce qu'il a la flemme d'aller dans tel ou tel quartier, car c'est loin ou embouteillé ou autres. Eh oui, chauffeur de taxi mais pas trop.
"Safe Taxi" dans les rues de Beyrouth ! Héhé :-) |
enorme!!!!
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