Quel long voyage, mes amis !
6h50 : départ de Berlin, aéroport de Tegel, alors qu’il fait encore nuit noire. 8 h 30 : arrivée à Paris au petit matin. Récupération des bagages à Roissy puis transfert vers Orly. 12 h 15 : enregistrement et embarquement à Orly. À la porte 31 du petit aéroport, la même porte où l’on embarque pour les vols Air France à destination la Martinique depuis l’époque des vols en ballon dirigeable je suppose, on se sent déjà un peu aux Antilles : les premières bribes de conversations en créole se font entendre, on aperçoit des traits et des visages typiquement antillais, on dit «bonsoir» en plein après-midi, selon la coutume martiniquaise. 14 h : c’est parti ! Le vol dure huit heures quand tout va bien, mais parfois plus. On s’installe donc pour une longue traversée transocéanique.
Il fut un temps où, quand on rentrait en Martinique, on savait y mettre les formes... |
Quel long voyage, mes amis !
6h50 : départ de Berlin, aéroport de Tegel, alors qu’il fait encore nuit noire. 8 h 30 : arrivée à Paris au petit matin. Récupération des bagages à Roissy puis transfert vers Orly. 12 h 15 : enregistrement et embarquement à Orly. À la porte 31 du petit aéroport, la même porte où l’on embarque pour les vols Air France à destination la Martinique depuis l’époque des vols en ballon dirigeable je suppose, on se sent déjà un peu aux Antilles : les premières bribes de conversations en créole se font entendre, on aperçoit des traits et des visages typiquement antillais, on dit «bonsoir» en plein après-midi, selon la coutume martiniquaise. 14 h : c’est parti ! Le vol dure huit heures quand tout va bien, mais parfois plus. On s’installe donc pour une longue traversée transocéanique.
A ce stade, il reste encore 2 heures et 15 minutes de vol... Allez, un dernier film ? |
On a cumulé près d’une heure retard à cause de vents défavorables pendant le voyage. Enfin, alors que ma montre restée à l’heure européenne indique 22 h 37, dans la lumière déclinante du crépuscule, on aperçoit une silhouette sombre : la Martinique ! J’ai choisi ce vol précisément car, s’il n’a pas trop de retard, il me donne la chance d’arriver avant la nuit et d’admirer la beauté de mon île depuis le ciel. Nous commençons à survoler le chapelet d’îles (ou d’«îlets» comme on dit sur place) de la baie du Galion et du havre du Robert. Je pousse un soupir de soulagement : il ne fait pas encore trop sombre et je peux encore prendre quelques photos du paysage. Quand on y pense, elle a un bien joli nom cette baie du Galion, très «Jack Sparrow» dans l’esprit. Malheureusement, on n’a pas encore de golfe de la Black Pearl dans notre toponymie. Il faudrait peut-être y songer pour appâter le touriste états-unien.
Après cette courte entrée en matière, l’appareil survole enfin la Martinique proprement dite. À côté des minuscules îlets, elle fait figure de vaste continent, avec ses 1.100 km carrés, ses champs verdoyants, son relief accidenté et ses milliers de petites maisons qui commencent déjà à s’éclairer. A quelques 2000 mètres sous nos hublots, nous apercevons la commune du Robert, puis celle du Lamentin.
Quelle aubaine, il y a de moins en moins de nuages. Au bout de quelques courtes minutes, nous avons déjà traversé la Martinique d’est en ouest, sur toute sa largeur. Juste avant de rejoindre la baie des Flamands (l’autre nom, plus poétique, de la baie de Fort-de-France, mais qui malheureusement se perd, notamment à cause de l’intense lobbying des Wallons mécontents...), nous survolons l’aéroport Aimé Césaire, notre destination, que vous pouvez voir en bas à droite, à côté de la piste verte ovale qui est en réalité l’hippodrome de Carrère. La ville qui s’étale à proximité est la commune de Ducos, qui au temps des colonies était connue sous le nom nettement plus lyrique de Trou-aux-Chats. On se vraiment demande pourquoi la municipalité a fait rebaptiser la commune, Trou-aux-Chats, ça avait de la gueule je trouve...
Mais voilà déjà la baie de Fort-de-France, et avec elle, la Mer Caraïbe. Sur notre gauche verdoient les dernières mangroves inhospitalières qui n’ont pas été domestiquées par l’urbanisation galopante du centre de l’île, puis le «bourg» (le centre-ville) de la commune des Trois-Îlets, à l’opposé de Fort-de-France sur la baie. D’ailleurs, il est sûr et certain que le mince sillage que l’on aperçoit est celui d’une de ces nombreuses «pétrolettes» qui font la navette en une vingtaine de minutes entre les débarcadères de la capitale et ceux des Trois-Îlets. C’est comme le bus, mais en plus maritime.
La commune des Trois-Îlets se situe sur le côté nord d’une langue de terre vallonnée qui s’avance plein ouest dans la mer Caraïbe. «Îlet» est un mot important du vocabulaire martiniquais, mais si vous observez bien la photo de droite ci-dessus, vous verrez, en haut à droite une tache sombre, côté sud de la bande de terre : attention, ce n’est pas un banal îlet cette fois, mais le fameux Rocher du Diamant, un haut récif qui domine l’horizon dans le du sud-ouest («sud-caraïbe») de la Martinique, protubérance abrupte et hostile entourée de courants dangereux, le royaume des oiseaux de mer et des chauves-souris. Pendant ce temps, nous continuons à longer les Trois-Îlets. Après le bourg viennent les plages de la Pointe du Bout et de l’Anse Mitan, épicentre du tourisme de masse en Martinique. L’hôtel Méridien (s’il existe encore sous ce nom...) se cache quelque part ici.
Tiens, nous sommes arrivés au bout de la bande de terre. Les maisons se font bien plus rares, les complexes hôteliers disparaissent du panorama. Les pentes sont plus vertes, plus escarpées, et plongent à pic dans la mer bleue. Sur le côté gauche de la photo de gauche, on devine la petite plage de l’Anse à l’Âne. Une pétrolette vient de la quitter et se dirige vers l’Anse Mitan. Plus loin au sud-ouest, les plages bondées des Trois-Îlets laissent la place aux plages plus reculées de la commune des Anses-d’Arlet.
Nous sommes à nouveau au-dessus de la mer, comme pendant les huit dernières heures. Mais l’appareil poursuit sa descente vers, on l’espère, le plancher des vaches, même s’il s’en éloigne. Après une minute ou deux, nous faisons un virage à 180 degrés au-dessus de la Mer Caraïbe. Les nuages sont beaux, eux aussi, car en Martinique, tout est forcément joli... Le ciel bleuoie encore, le nuage orangeoie, le reste grisoie et noiroie.
Un nuage sur la Mer Caraïbe. Wouaaaaahhhh ! |
Enfin, nous entamons notre dernière ligne droite vers la piste d’atterrissage. Je peux admirer un autre panorama de la Martinique. D’abord, la côte «nord-caraïbe», dominée par les reliefs montagneux de la Montagne-Pelée (tout au fond), chouchou des vulcanologues, et des Pitons du Carbet, bien plus inoffensifs mais autrement plus inaccessibles et entourés de forêts impénétrables. On ne dirait pas comme ça, mais ces massifs dépassent largement les 1000 mètres d’altitude, le volcan atteignant même les 1400 mètres ou presque. Tout ceci sur un territoire huit fois plus petit que la Corse, et bien plus peuplé, je trouve cela remarquable. Les communes de Schœlcher (ancienne Case-Navire), Case-Pilote et Bellefontaine apparaissent brièvement sous nos yeux le long de la côte et sur les pentes basses. Très rapidement, nous pénétrons à nouveau dans la baie de Fort-de-France. L’urbanisme dense de la capitale défile à notre gauche. À ce moment-là, la lumière est trop faible et l’avion va trop vite pour prendre des photos correctes : c’est donc ma dernière photo de la Martinique vue du ciel cette année.
Comme je suis un peu obstiné sur les bords, et de plus en plus geek, au lieu de m’avouer vaincu, j’ai filmé l’atterrissage. La dernière minute de ce vol de 8 heures 40, c’est ici :
Et voilà, à 17h48, nous touchons terre au pays. Bienvenue en Martinique ! Un quart d’heure plus tard, il fait nuit noire. Il était vraiment moins une. J’ai quitté Berlin il y a seize heures et mon périple touche à sa fin.
Il y a trois ans, je rentrais par le même vol, qui arrivait avec un peu moins de retard. Du coup, j’ai pu prendre des photos un peu plus saissantes avec le coucher du soleil. J’étais situé de l’autre côté de l’avion, ce qui m’a permis d’admirer l’atterrissage du point de vue opposé. Ici on distingue nettement la piste d’atterrissage, tout près de la mer, ainsi que la région de Fort-de-France mais à une altitude bien plus élevée.
Et voilà, à 17h48, nous touchons terre au pays. Bienvenue en Martinique ! Un quart d’heure plus tard, il fait nuit noire. Il était vraiment moins une. J’ai quitté Berlin il y a seize heures et mon périple touche à sa fin.
Il y a trois ans, je rentrais par le même vol, qui arrivait avec un peu moins de retard. Du coup, j’ai pu prendre des photos un peu plus saissantes avec le coucher du soleil. J’étais situé de l’autre côté de l’avion, ce qui m’a permis d’admirer l’atterrissage du point de vue opposé. Ici on distingue nettement la piste d’atterrissage, tout près de la mer, ainsi que la région de Fort-de-France mais à une altitude bien plus élevée.
Cette fois-là, l’appareil avait suivi une trajectoire légèrement différente, plus décalée vers le sud. J’ai pu apercevoir les hôtels et la marina de la Pointe du Bout pendant un court instant. Puis, une fois que l’avion a tournée au large de la Baie, le paysage que j’admire, à ma droite cette fois, est celui des Trois-Îlets, un peu moins impressionnant à basse altitude.
Pas besoin de prendre la hauteur pour apprécier un magnifique spectacle. Ma foi, vue depuis le ras des flots, elle n’est pas trop dégueu non plus, notre bonne vieille baie des Flamands ! Je vous laisse juger. Chers amis, je me déconnecte et vais profiter du beau temps. À très bientôt !
argl, les anses d'Arlet, argl le nord caraïbe, argl la Martinique ... quand je pense que l'an passé, je faisais une cure de rhum les doigts de pied en éventail, et que cette année je claque des dents (et en plus l'insert est cassé, on ne peut même pas faire de feu) .. pff, tiens, je vais peut être arrêter de venir ici tant que tu n'auras pas réintégré tes pénates Berlinoises.
RépondreSupprimerCa doit être quelque chose de revoir son île après tant de temps!
RépondreSupprimerTes photos sont magnifiques!
Profite bien et fais toi attendre le plus possible, ton retour sur le net en sera plus fêté!
Joyeux Noël!
@ Narayan - Tu as droit à toute ma compassion :-)
RépondreSupprimerJe ne nargue personne hein, c'est juste que je suis en Martinique et ça me fait plaisir d'en parler un peu :-) Bon courage avec la maison sans feu de cheminée !!
@ Elsa - Merci, joyeux Noël à toi aussi ! Oui ça fait du bien d'être de retour en famille et tout ça. D'un côté j'en profite bien, mais d'un autre j'ai envie de vous en faire profiter un peu aussi, moi qui ne parle que de Berlin d'habitude :-)
En tout cas merci pour le petit message !
Waaaa c'est beau! En plus il ne fait nuit qu'à 18h! Ici deux heures plus tôt!
RépondreSupprimer@ Little Cat - Oui c'est beau, je me le dis chaque matin :-)
RépondreSupprimerLe revers de la médaille c'est qu'en "été" (un concept plutôt abstrait ici il faut dire) bah la nuit tombe alors vers 19h... on ne peut pas tout avoir !
Ah la Martinique! j'ai fait un petit voyage là bas il y a 20 ans. J'ai beaucoup de bon souvenirs de notre séjour et j'espère revenir un jour.
RépondreSupprimerPeut-être today? ça sera parfait parce qu'il fait un temps épouvantable ici en France. :-)
Bonnes fêtes, kind sir.
AH c'est très bien que vous soyez déjà venue en Martinique, Victoria. C'est un endroit très plaisant à visiter, definitely. J'y suis heureux en famille.
RépondreSupprimerJoyeux Noël à vous aussi et bonne fête de nouvel an !