Vodafone est mon seul ami. Il me suit partout, partoutpartout, jusqu’au bout du monde. Ce n’est pas la moindre des choses, et vous le savez bien, chers Vahineux et Vahinés, depuis tout ce temps : j’ai diablement la bougeotte. Pas un mois ne passe sans que clic clac ziiip je boucle ma valise et va-va-vroum je saute dans un taxi ou alors tchouk tchouk einsteigen bitte je cahote gaiement à bord du S-Bahn en direction de l’aéroport afin de uuuuuiiiiiiiiissssssshhhh-grrrrmm m’envoler vers des cieux fort lointains (c’est bien comme onomatopée pour un avion à réaction qui décolle, «uuuuuiiiiiiiiissssssshhhh-grrrmm» ?). Je vis à Berlin en pointillé, et dans les aéroports à plein temps. La semaine dernière, à l’instar du Canada, j’ai dû me retirer piteusement du protocole de Kyoto pour cause de flingage massif de mon bilan carbone. Les réfugiés climatiques : c’est largement de ma faute. La montée des océans ? Ne cherchez plus le coupable.
Unique bonne nouvelle dans ce fatras de tableaux des départs, de valises à roulettes et de réacteurs qui tournent à plein régime au sommet de la troposphère, c’est que quel que soit l’endroit où j’atterris après avoir brûlé quelques hectolitres de kérosène, et donc fatalement, fait fondre moult kilomètres carrés de banquise polaire, et par conséquent virtuellement occis de mes propres mains de gentils petits oursons blancs à la truffe noire et humide, je retrouve mon loyal ami Vodafone, fidèle au poste, qui m’accueille toujours sur le même ton jovial. «Willkommen!», me dit-il, soulageant ainsi quelque peu les tourments qui aiguillonnent ma conscience écolo.
Et il m’en a déjà souhaité à la pelle, des Willkommen, ce bon Vodafone. Quand je fais un petit passage en France, ou plutôt en «Frankreich (inkl. Monaco)», par exemple :
Unique bonne nouvelle dans ce fatras de tableaux des départs, de valises à roulettes et de réacteurs qui tournent à plein régime au sommet de la troposphère, c’est que quel que soit l’endroit où j’atterris après avoir brûlé quelques hectolitres de kérosène, et donc fatalement, fait fondre moult kilomètres carrés de banquise polaire, et par conséquent virtuellement occis de mes propres mains de gentils petits oursons blancs à la truffe noire et humide, je retrouve mon loyal ami Vodafone, fidèle au poste, qui m’accueille toujours sur le même ton jovial. «Willkommen!», me dit-il, soulageant ainsi quelque peu les tourments qui aiguillonnent ma conscience écolo.
Et il m’en a déjà souhaité à la pelle, des Willkommen, ce bon Vodafone. Quand je fais un petit passage en France, ou plutôt en «Frankreich (inkl. Monaco)», par exemple :
Je fais partie de ces boulets qui se trimballent deux téléphones... Que celui qui n'a jamais été un geek me jette la première pierre. |
Ou alors, au hasard, lorsque je déboule, disons, en Espagne, je reçois ceci :
Oui, après ce voyage en Espagne, j'ai craqué et me suis procuré un smartphone... Remarquez, ce n'est toujours pas un iPhone donc l'honneur est sauf ! |
Partout ? Vraiment partout ? Non, évidemment, ce serait trop beau. Voyez-vous, lorsque j’arrive en Martinique, alors là, les choses se corsent. Quand, après ma descente de l’avion, je me décide à rallumer mon téléphone portable, Vodafone me souhaite systématiquement la bienvenue... en Guadeloupe ! Et ça ne loupe jamais. Aaaargh !! C’est quoi cette mauvaise blague ? Elle est où la caméra ??
Naaaaaaaaaaooooooooonnnnn !!! C'est la Martinique ! Je suis en MARTINIQUE, vous m'entendez ? |
C’est une chose normale que les chauffeurs de taxi turcs de Berlin n’y comprennent rien, et je m’en accommode parfaitement. Mais là, venant d’un opérateur téléphonique allemand de premier plan, je crie au scandale, à la provocation, à l’acte délibéré de sabotage, à l’anti-martiniquanisme primaire !
Cette fois c’est décidé : à mon retour à Berlin, j’apprendrai à ces Veaux-d’Aphones à faire la différence entre la Martinique et la Guadeloupe, par un courrier cinglant dans mon meilleur allemand petit-nègre, dont ils me diront des nouvelles. Ils l’ont bien cherché à la fin. Et si après cela ils récidivent, sans pitié, je leur dirai bye bye.
Non mais.
Vodaphone doit être comme moi : Martinique et Guadeloupe, c'est un peu comme Laurel et Hardy, la Slovénie et la Slovaquie, je ne sais jamais qui est qui.
RépondreSupprimerLes veaux aphones. Tres bon! Mais tu t'es probablement immole pour deux ans avec ton nouveau copain fancy, n'est ce pas? Profites bien de la Guadeloutinique en tout cas, car ici... il neige...
RépondreSupprimerPas mal du tout, ces "Veaux-d'Aphones", ça ne vaut pas "L'Orealpolitik", mais c'est bien vu aussi...
RépondreSupprimerBon, mais ça devient un peu compliqué pour nous pauvres lecteurs non antillais, rappelle-nous, tu es né où déjà, en Martinoupe ou en Guadelique?
@ Alain - eh bien dans les prochaines semaines j'espère que je pourrai éclairer ta lanterne !!!!
RépondreSupprimer@ sdrapeau - oui, je viens juste de rempiler pour deux ans !!! Quel débile... ils mériteraient que je les quitte sur-le-champ, allez je suis sûr que j'aurai gain de cause devant les tribunaux !! Bon courage avec la neige... moi j'aime bien la neige... mais j'aime mieux la plage d'eau turquoise tout de même :-)
@ Fab - merci ! je trouvais "veaux aphones" un peu mieux mais il manquait le "d". Oui, Martinoupe, Guadelique, on ne sait plus trop en fin de compte :-)
ça me rappelle 1&1 me faisant payer 40 euros pour 40 min de communication... "parce que la Martinique, ce n'est pas la France mademoiselle".
RépondreSupprimerCa c'est un billet pensé et préparé de longue date, parce que penser à photographier les messages de roaming, chapeau!
RépondreSupprimer@ E. - Que nenni, en fait j'ai retrouvé mes vieux textos ! oui ça a pris un peu de temps, mais je peux m'obstiner parfois !
RépondreSupprimer@ Caroline - eh oui... triste, mais du point de vue des compagnies de télécoms du monde entier, la Martinique est une entité indépendante (contrairement à Monaco...). Quand on grandit dans ce bain, ça paraît normal, mais en fait ça ne devrait pas l'être il est vrai...
Bonne fin d'année !