Il est jeune, mexicain, pas très grand de taille, rigolo, un peu fanfaron sur les bords, et a vraiment une patate d’enfer. À qui pensez-vous ? Si vous avez répondu «Speedy Gonzalez», vous êtes priés de vous fracasser séance tenante une bouteille de tequila sur la tête en guise de punition. Allez-y, je vous donne 5 minutes.
C’est bon, vous y êtes ? Bien, alors reprenons.
Lundi soir, le duo de guitaristes mexicains Rodrigo y Gabriela s’est produit pour un concert époustouflant au Postbahnhof am Ostbahnhof, une salle de concert de taille moyenne et à la programmation de qualité qui partage ses locaux avec la discothèque Fritz, à quelques encablures du Berghain et des défunts Maria am Ostbahnhof et Bar 25. J’avais enfin émergé de mon petit traumatisme post-Thanksgiving et ai eu la chance de découvrir ces musiciens à l’énergie débordante à l’occasion de l’un de leurs trop rares passages à Berlin. En plus, mon appareil photo était en pleine forme, la preuve :
C’est bon, vous y êtes ? Bien, alors reprenons.
Lundi soir, le duo de guitaristes mexicains Rodrigo y Gabriela s’est produit pour un concert époustouflant au Postbahnhof am Ostbahnhof, une salle de concert de taille moyenne et à la programmation de qualité qui partage ses locaux avec la discothèque Fritz, à quelques encablures du Berghain et des défunts Maria am Ostbahnhof et Bar 25. J’avais enfin émergé de mon petit traumatisme post-Thanksgiving et ai eu la chance de découvrir ces musiciens à l’énergie débordante à l’occasion de l’un de leurs trop rares passages à Berlin. En plus, mon appareil photo était en pleine forme, la preuve :
Rodrigo y Gabriela, Postbahnhof am Ostbahnof, Berlin, Allemagne, Europe. |
Après quelques années dans les miasmes de la scène «thrash metal» underground mexicaine puis dans l’anonymat des bars musicaux et les rues de Dublin, la notoriété de ce duo tonique a explosé en 2006 grâce à quelques rencontres de bon augure, notamment leur découverte par Damien Rice. «Rodrigo y Gabriela», leur quatrième album après trois disques passés inaperçus, a été celui de leur percée. Depuis, ils n’arrêtent plus. Comme quoi, dans la vie, il ne faut pas baisser les bras. Pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas le groupe jusqu’à la semaine dernière, voici Tamacun, l’un des morceaux phares de l’album Rodrigo y Gabriela, qui les a propulsés sur les devants de la scène :
C’est sympa à écouter mais leur musique s’apprécie nettement plus en live, dans la fosse d’une salle de concerts plutôt que confortablement assis sur votre canapé Empire, un verre de pur malt à la main et votre chat birman sur les genoux, tels que je vous imagine en train de lire ces lignes. Voir un extrait de leur impro sur ce même morceau ici pendant les rappels, une de mes rares vidéos du concert. J’étais trop occupé à écouter et à danser pour faire mon geek et tout filmer (même si j’ai été aidé dans cette attitude par le fait que les videurs aient confisqué mon vrai appareil photo tout neuf à l’entrée). Ici, une autre vidéo des rappels vous est offerte par un certain «Chaim1710», qui n’a pas dû se faire que des amis lundi soir au Postbahnhof, vu l’ardeur religieuse avec laquelle il filmé presque chaque morceau du concert. À tous les coups ça devait être un grand dadais d’1m99 en plus, le genre de mec qu’on est toujours ravi d’avoir devant soi au concert ou au ciné. Mais moi, j’étais assez loin à l’arrière de la salle, alors je lui suis plutôt reconnaissant d’avoir ruiné le concert de quelques personnes derrière lui pour faire le bonheur d’un bien plus grand nombre sur YouTube.
En revoyant cette vidéo, je me rends compte à quel point la salle était petite et son acoustique excellente. La femme qui a dit «No pasa nada, tenemos toda la noche» (c’est pas grave, on a toute la nuit), on l’a vraiment entendue, et très bien, dans toute la salle. Pourtant elle n’a pas hurlé comme une truie.
J’aime beaucoup l’idée que ces deux guitaristes latinos tout sourires et à la bonne humeur communicative soient des repentis du seul style musical que je ne puisse vraiment absolument pas supporter. Leur passé de métalleux ne se devine ni à leur look, ni à leur attitude, ni, bien sûr, à l’écoute de leur musique. Si vous êtes curieux de découvrir la musique que jouaient Gabriela et Rodrigo avant leur départ pour l’Europe, voici un morceau du groupe de metal mexicain qu’ils ont quitté en 2000, Tierra Ácida. Et encore, je trouve ce morceau très soft pour du thrash metal, leur musique me fait plutôt penser à du hard rock assez gentil en fait. Du vrai thrash metal sans concession de la grande époque, ça ressemble plutôt à ceci (Anthrax, Fistful of Metal, 1984) ou à cela (Kreator, Pleasure to Kill, 1986). Ce qui me fait penser que la seule chose que je trouve vraiment sympa avec le heavy metal, ce sont les noms des groupes et les titres des «chansons» : cette célébration permanente de la joie de vivre, de la beauté du monde, de l’amour et des choses simples, c’est le printemps en permanence dans vos oreilles, et je suis sûr que vous êtes de mon avis. Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous inflige un pareil supplice ? C’est parce que je vous soupçonne de ne pas vous être assommés avec la bouteille de tequila tout à l’heure... On me la fait pas, à moi, vous savez. Je commence à connaître mes lecteurs depuis le temps.
Cependant, bien que Rodrigo y Gabriela jouent de la musique écoutable et ne glorifient pas la mort, le satanisme, la destruction, la circulaire Guéant, le cannibalisme et la décrépitude toutes les deux minutes, ils n’ont pas complètement tourné la page des origines de leur art. Les influences rock et metal sont largement perceptibles et assumées dans certains de leurs morceaux, notamment dans leur fameuse reprise de Stairway to Heaven:
Ceci étant dit, les gothiques à longs cheveux noirs et au teint blafard ont brillé par leur absence lundi soir. Vraisemblablement sont-ils du genre rancunier, et n’ont pas pardonné à Gabriela et à Rodrigo leur retournement de veste musical, d’où ce boycott. Ça ne m’étonnerait pas d’eux tiens : après tout, quand on écoute en permanence les beuglements insensés et cette agression sonore qui passe pour de la musique, on doit devenir particulièrement aigri et éprouver de la haine en permanence. Dommage, c’eut été rigolo de se retrouver au milieu de sosies de Marilyn Manson tout de même. Ce sera donc pour une prochaine fois. Tiens, dans «vraisemblablement», il y a deux «bl». Les blas m’en tomblent.
C’est sympa à écouter mais leur musique s’apprécie nettement plus en live, dans la fosse d’une salle de concerts plutôt que confortablement assis sur votre canapé Empire, un verre de pur malt à la main et votre chat birman sur les genoux, tels que je vous imagine en train de lire ces lignes. Voir un extrait de leur impro sur ce même morceau ici pendant les rappels, une de mes rares vidéos du concert. J’étais trop occupé à écouter et à danser pour faire mon geek et tout filmer (même si j’ai été aidé dans cette attitude par le fait que les videurs aient confisqué mon vrai appareil photo tout neuf à l’entrée). Ici, une autre vidéo des rappels vous est offerte par un certain «Chaim1710», qui n’a pas dû se faire que des amis lundi soir au Postbahnhof, vu l’ardeur religieuse avec laquelle il filmé presque chaque morceau du concert. À tous les coups ça devait être un grand dadais d’1m99 en plus, le genre de mec qu’on est toujours ravi d’avoir devant soi au concert ou au ciné. Mais moi, j’étais assez loin à l’arrière de la salle, alors je lui suis plutôt reconnaissant d’avoir ruiné le concert de quelques personnes derrière lui pour faire le bonheur d’un bien plus grand nombre sur YouTube.
En revoyant cette vidéo, je me rends compte à quel point la salle était petite et son acoustique excellente. La femme qui a dit «No pasa nada, tenemos toda la noche» (c’est pas grave, on a toute la nuit), on l’a vraiment entendue, et très bien, dans toute la salle. Pourtant elle n’a pas hurlé comme une truie.
J’aime beaucoup l’idée que ces deux guitaristes latinos tout sourires et à la bonne humeur communicative soient des repentis du seul style musical que je ne puisse vraiment absolument pas supporter. Leur passé de métalleux ne se devine ni à leur look, ni à leur attitude, ni, bien sûr, à l’écoute de leur musique. Si vous êtes curieux de découvrir la musique que jouaient Gabriela et Rodrigo avant leur départ pour l’Europe, voici un morceau du groupe de metal mexicain qu’ils ont quitté en 2000, Tierra Ácida. Et encore, je trouve ce morceau très soft pour du thrash metal, leur musique me fait plutôt penser à du hard rock assez gentil en fait. Du vrai thrash metal sans concession de la grande époque, ça ressemble plutôt à ceci (Anthrax, Fistful of Metal, 1984) ou à cela (Kreator, Pleasure to Kill, 1986). Ce qui me fait penser que la seule chose que je trouve vraiment sympa avec le heavy metal, ce sont les noms des groupes et les titres des «chansons» : cette célébration permanente de la joie de vivre, de la beauté du monde, de l’amour et des choses simples, c’est le printemps en permanence dans vos oreilles, et je suis sûr que vous êtes de mon avis. Vous vous demandez peut-être pourquoi je vous inflige un pareil supplice ? C’est parce que je vous soupçonne de ne pas vous être assommés avec la bouteille de tequila tout à l’heure... On me la fait pas, à moi, vous savez. Je commence à connaître mes lecteurs depuis le temps.
Cependant, bien que Rodrigo y Gabriela jouent de la musique écoutable et ne glorifient pas la mort, le satanisme, la destruction, la circulaire Guéant, le cannibalisme et la décrépitude toutes les deux minutes, ils n’ont pas complètement tourné la page des origines de leur art. Les influences rock et metal sont largement perceptibles et assumées dans certains de leurs morceaux, notamment dans leur fameuse reprise de Stairway to Heaven:
Ceci étant dit, les gothiques à longs cheveux noirs et au teint blafard ont brillé par leur absence lundi soir. Vraisemblablement sont-ils du genre rancunier, et n’ont pas pardonné à Gabriela et à Rodrigo leur retournement de veste musical, d’où ce boycott. Ça ne m’étonnerait pas d’eux tiens : après tout, quand on écoute en permanence les beuglements insensés et cette agression sonore qui passe pour de la musique, on doit devenir particulièrement aigri et éprouver de la haine en permanence. Dommage, c’eut été rigolo de se retrouver au milieu de sosies de Marilyn Manson tout de même. Ce sera donc pour une prochaine fois. Tiens, dans «vraisemblablement», il y a deux «bl». Les blas m’en tomblent.
En plus de l’ambiance et de la musique en elle-même, j’ai beaucoup aimé le concert pour la chaleureuse présence sur scène de ces deux musiciens pas prétentieux pour un sou. Entre les morceaux, il leur arrivait de prolonger les interruptions pour cause d’ennuis techniques, et ont meublé les silences comme ils pouvaient, en racontant des anecdotes sans grand intérêt mais toujours avec entrain, dans leur anglais au fort accent mexicain. Ainsi, Rodrigo s’est extasié d’avoir trouvé à Berlin un supermarché «vegan» («végétalien» ?) trop trop bien ou nous a raconté comment Gabriela et lui sont grave en galère de guitares car ils n’arrêtent pas de les bousiller pendant leur tournée, et en ont emporté moins que d’habitude car c’est encombrant de se trimballer une douzaine de guitares, voyez-vous ? Qu’ils abîment leurs guitares n’a rien d’étonnant, il n’y a qu’à voir ce qu’ils en font pendant leurs concerts (quand ils ne s’en servent pas comme percussions) :
Ils nous ont gratifiés de ce petit tour d’adresse lundi soir, mais mon film est de trop mauvaise qualité visuelle pour distinguer la bouteille. En revanche, on entend encore mieux le résultat, et c’est spectaculaire. Enfin, on n’écouterait pas ce genre d’expérimentation pendant deux heures, mais pendant trois minutes c’est sympa. Sauf peut-être en Allemagne où toute activité faisant intervenir de la bière, sous quelque forme que ce soit, est forcément très appréciée du public.
Bref, Rodrigo et Gabriela ont communiqué leur énergie au public qui s’était rendu au Postbahnhof. Une soirée comme celle-là donne la pêche pour toute la semaine. Pour finir, je vous mets une vraie photo d’eux, plutôt que mes pauvres clichés tout flous pris de bien trop loin.
Rodrigo et Gabriela, en couple depuis 12 ans |
Pour quelqu'un qui ne peut vraiment absolument pas supporter le metal, tu n'as pas fait de faute à "thrash" et les groupes que tu cites ne sont pas n'importe qui... Je te soupconne d'être un metalleux refoulé ! Sympa ton compte-rendu. J'aurais aimé y aller, mais il faut faire des choix dans la vie, et ayant été à 3 concerts de metal dans les 5 jours précédant Rodrigo y Gabriela, j'ai dû zapper celui-là. Normalement ils jouent aussi un peu de Metallica (Battery ou The Call Of Ktulu) non ?
RépondreSupprimerMes concerts
Hé ouais, c'est parce que je suis assez pointilleux sur l'orthographe, quelle que soit la langue concernée (bon je reconnais qu'avec l'allemand je suis plus coulant). Je nie en bloc tes insinuations concernant mes soi-disant affinités avec le métal ! un peu de recherche sur internet, wikipedia + youtube, ça fait des miracles... mais j'ai même pas réussi à écouter les morceaux de metal jusqu'au bout :-s
RépondreSupprimer3 concerts metal en 5 jours ? C'est une sacrée passion chez toi ? J'ai vu ta liste et il y a du lourd là-dedans ! J'espère pour toi que tu as parfois des tarifs réduits tout de même...
Oui j'ai trouvé que Rodrigo y Gabriela ont se sont illustrés pour leur reprise de Metallica, tout à fait. C'est sympa de mélanger des influences de flamenco avec du metal, il fallait le faire. C'était un très bon concert.
Merci pour ton passage sur ce blog et pour ce commentaire ! Bon weekend.
Bon je m'offusque du ton de ce billet, ca ne te ressemble pas Chroniqueur. Que tu n aimes pas le métal et autre musique du genre, soit, mais de la à associer tous les goths et métaleux à des mouvements haineux-racistes-nazis, je trouve l'amalgamme un peu forcé. Un traumatisme à partager avec l'assemblée? Allez, on peut aimer M. Manson et des musiques plus "légères", la preuve sur mon blog dans la journée ;)
RépondreSupprimerMince, j'ai oublié l'URL...http://www.biere-berlin-et-rocknroll.com
RépondreSupprimer:)
Ouille ! Nat ! Je suis allé écouter la chanson de Dschinghis Khan, et ça envoie du lourd ! Gloups :-)
RépondreSupprimerC'est un fait que je suis pas fan de metal, même si en fait il y a bien quelques chansons de metal que j'aime bien, les morceaux de Metallica les plus mainstream ainsi que au moins 2 chansons de Marilyn Manson (ses reprises de "Tainted Love" et de "Sweet Dreams" par exemple, que je trouve super et que j'ai même dans ma playlist perso, eh oui !)
Je me suis un peu moqué facilement des métalleux mais je vois pas vraiment où je parle de "racistes-nazis"... à part le clin d'oeil à la circulaire Guéant, mais en fait je ne veux pas du tout dire qu'ils soutiennent ce genre de politique anti-immigrés les gentils métalleux, je veux juste mettre la circulaire sur le même plan que toutes les choses que j'ai énumérées dans la même phrase (satanisme, mort, destruction, cannibalisme, décrépitude). Loin de moi l'idée d'aller mettre tous les pogoteurs et les head-bangers dans le même sac "nazi" ! Pour ce qui est de la "haine", oui bon j'aurais dû mettre "rage", je le voyais plutôt comme ça, d'où le fait qu'ils snobent Rodrigo y Gabriela...
Donc voilà, non pas de traumatisme, peut-être mes idées sont mal passées dans le texte, je dirais.
J'espère qu'avec ces clarifications ça va mieux. Désolé pour l'incompréhension ! Et bon dimanche :-)
Au fait Nat, il m'est toujours complètement impossible de commenter tes posts sur ton blog. Je continue d'essayer, mais rien à faire. Dernièrement, j'ai voulu commenter ton billet "Lapsus Calami" puisque j'ai reconnu le bar (j'en parle même icitte ^^) mais non, ça veut pas marcher...
RépondreSupprimerDommage !
C'est vraiment bizarre...mais ca me surprendrait pas que ce soit une vieille config de mon hébergeur...si jamais tu y arrives un jour (je prierai pour toi!) fais moi le savoir (genre si tu essaies depuis un autre ordi ou un autre pays tiens!
RépondreSupprimerEt je pensais bien que tu reconnaitrais le bar...ca fait une raison de plus pour y retourner ;)