«Welcome to Israel!», proclame chaleureusement (“shalomeusement”, si vous me passez le jeu de mots) le grand panneau aux couleurs vives à l’attention des passagers tout juste sortis de la passerelle de débarquement.
«Ben Gurion Airport: Pride of Israel», renchérit solennellement un sobre mais imposant bas-relief couleur ocre, après une interminable enfilade de couloirs et de halls ultra-modernes, aérés, lumineux.
«Toi, tu vas grave morfler avec la sécurité de l’aéroport de Tel Aviv. Prépare-toi à subir le pire interrogatoire de ta vie.» Cette troisième proclamation, en revanche, vous ne risquez pas de la trouver fièrement placardée sur quelque mur ou façade de l’aéroport international de Tel Aviv. Ces mots, ce sont tout simplement les menaces persistantes, les inévitables avertissements, les inquiétantes vaticinations, que j’ai entendus moult fois de la bouche de maints augures, et qui bourdonnent confusément entre mes oreilles, dans quelque cavité fascinée et apeurée de mon cortex, alors que le tapis roulant m’achemine paisiblement vers Dieu sait quel agent du Mossad tapi dans un bureau poussiéreux du service de l’immigration, craquant bruyamment ses doigts avec une délectation sadique à l’idée de m’envoyer au tapis au onzième round de questions-réponses, et de jeter mon passeport au broyeur à papiers.
Comme le dit l’adage bien connu, un homme averti 36 fois en vaut 72.
D’ailleurs, à peine ai-je laissé derrière moi le panneau «Bienvenue en Israël» qu’un avant-goût de cet accueil musclé se présente, sous les traits d’une jeune femme blonde au visage sévère, si menue au milieu d’un quatuor d’observateurs en uniforme scrutant attentivement les débarqués de frais en Terre Promise, que je ne l’aurais probablement pas remarquée si elle n’était pas venue, d’un pas agile quoique déterminé, se planter devant moi avec autorité, barrant ma progression au sein du peloton des arrivés, et ne m’avait pas intimé, sur un ton martial, toute une série d’ordres ne souffrant nulle contestation. «Halte. Votre passeport s’il vous plaît. Ouvrez votre sac et déshabillez-vous. Intégralement. Il n’y a pas de mais».
Mais non, je plaisante bien sûr, chères Vahinés. Rassurez-vous(ou alors, désolé pour la déception...) : je n’ai pas été dénudé sauvagement en public. Je plaisante simplement, car j’ai le cœur à plaisanter. J’ai le cœur à plaisanter car cela faisait au moins cinq ans que je n’avais pas été victime d’un cas aussi flagrant, aussi décomplexé, aussi routinier, aussi transparent, aussi allant de soi, aussi assumé de «délit de faciès». Une telle sincérité de la part des autorités, ce rejet si franc du politiquement correct, c’est follement attendrissant. Sans faire d’ironie. Les passagers très majoritairement européens du vol en provenance de Berlin débarquent par douzaines, par vingtaines, et passent devant le groupe d’agents de la sécurité nationale en chasuble fluo sans être le moins du monde inquiétés et encore moins interceptés, sans même apercevoir le quatuor d’inspecteurs.
Mais, que survienne alors un homme de couleur, le regard distrait dans cet environnement nouveau, la moustache en l’air, la coupe afro défraîchie par le long voyage, et là, véloces, impitoyables, intraitables, les mailles du filet se referment sans merci sur le terroriste en puissance au look de hipster. Votre serviteur. Le malfaiteur présumé, trahi par son épiderme (mauvaise peau ne saurait mentir), est fait comme un rat. «Excuse me. Arrêtez-vous. Votre passeport s’il vous plaît. Vous arrivez de Berlin? Que venez-vous faire en Israël? Combien de temps comptez-vous séjourner sur le territoire? Avez-vous votre billet de retour?» Ainsi me questionne la fonctionnaire, frêle brindille blonde, 1m53 d’autorité et de préjugés, 45 kilos toute mouillée, revolver et gilet pare-balles compris. Je réponds docilement au bref interrogatoire sur un ton volontairement sec, fasciné par cette procédure si ouvertement et efficacement «ethniquement ciblée». Me voilà donc prévenu. La brindille en chasuble feuillette mon passeport, s’arrête à la page où figure bien en évidence mon visa de la République Arabe Syrienne, puis à quelques autres pages tamponnées de sceaux rouges ou verts en langue arabe. Elle me rend mon passeport et me laisse rejoindre le banc de harengs pressés. Est-ce seulement une impression, ou ai-je vraiment entendu un petit rire sceptique dans mon dos ?
Après quelques minutes de promenade, plusieurs couloirs et escaliers roulants, des hectomètres de dalles de granit, une bonne douzaine de jets d’eau et de palmiers, le voyageur, qui ne sait plus vraiment s’il est dans un aéroport ou s’il ne s’est pas perdu dans quelque luxueuse oasis bédouine urbanisée, arrive alors au premier obstacle de taille : une rangée de guérites habitées chacune par un fonctionnaire, et devant la rangée de guichets, occupant toute la salle, des centaines de débarqués faisant la queue au contrôle des passeports.
À gauche, les Israeli passports, à droite, tous les autres. On se rend bien vite à l’évidence : le banc de harengs avance très, très lentement. Un peu comme une armada de méduses flottant entre deux eaux, au gré du courant. Ou pas. Bref. Il est 16 heures. Au bout d’une quarantaine de minutes d’attente, c’est à mon tour de parler dans l’hygiaphone. J’ai sacrément bien géré la file d’attente et ai réussi à gagner deux places. C’est que j’ai envie d’en finir, moi, Môssieur. Z’avaient qu’à mieux faire la queue et arrêter de papoter, les gens. La famille qui me précède devant l’agent de la police aux frontières a remballé ses documents, contourne la guérite et se dirige vers la sortie. L’on me fait signe d’avancer. Hello, me dit le policier, presque cordial. Feuilletage de passeport. Mêmes questions que la brindille enchasublée, sur un ton néanmoins plus poli, moins glacial. Il n’a pas de petit gabarit à compenser, sans doute. Ce qui ne l’empêche pas de refermer mon précieux livret bordeaux, de le mettre dans un coin de sa table, et de conclure : «Pouvez-vous aller dans la petite salle au fond à gauche derrière vous?» Euh... plaît-il? Au fond à gauche derrière moi? Mais, mais, maismais... la sortie, c’est bien tout droit devant moi, derrière la guérite? N’est-ce pas? «C’est cela. Mais vous, Monsieur, vous allez dans cette salle, au fond, à gauche, et vous attendez là. Vous récupérerez votre passeport après».
Après la sélection arbitraire pour cause de peau foncée, me voici au poulailler pour une durée indéterminée. Ah, en voilà un voyage qu’il commence trop bien ! Et moi qui avais gagné deux places dans la file d’attente...
Je pénètre dans la petite salle aux cloisons grises en matériau préfabriqué. J’y ai rejoint une quatorzaine d’individus échoués là. Certains ont l’air las, très las. D’autres semblent furieux, ou incapables de comprendre la situation, ou les deux. Les autres, ma foi, je ne sais pas trop. Il reste des sièges libres : proches de l’entrée, ou tout au fond. J’avance vers le fond, puis me ravise et vais occuper une place proche de l’unique porte d’entrée (et de sortie), comme si le choix d’un siège près de l’issue allait me permettre de repartir au plus tôt. La belle affaire... Sont-ce là les premiers réflexes de chacun, en situation de captivité ? J’espère bien ne jamais connaître la réponse.
Comme le dit l’adage bien connu, un homme averti 36 fois en vaut 72.
Bienvenue à l'aéroport international Ben Gourion de Tel Aviv |
D’ailleurs, à peine ai-je laissé derrière moi le panneau «Bienvenue en Israël» qu’un avant-goût de cet accueil musclé se présente, sous les traits d’une jeune femme blonde au visage sévère, si menue au milieu d’un quatuor d’observateurs en uniforme scrutant attentivement les débarqués de frais en Terre Promise, que je ne l’aurais probablement pas remarquée si elle n’était pas venue, d’un pas agile quoique déterminé, se planter devant moi avec autorité, barrant ma progression au sein du peloton des arrivés, et ne m’avait pas intimé, sur un ton martial, toute une série d’ordres ne souffrant nulle contestation. «Halte. Votre passeport s’il vous plaît. Ouvrez votre sac et déshabillez-vous. Intégralement. Il n’y a pas de mais».
Mais non, je plaisante bien sûr, chères Vahinés. Rassurez-vous
Contrôle des passeports à Ben Gourion |
Après quelques minutes de promenade, plusieurs couloirs et escaliers roulants, des hectomètres de dalles de granit, une bonne douzaine de jets d’eau et de palmiers, le voyageur, qui ne sait plus vraiment s’il est dans un aéroport ou s’il ne s’est pas perdu dans quelque luxueuse oasis bédouine urbanisée, arrive alors au premier obstacle de taille : une rangée de guérites habitées chacune par un fonctionnaire, et devant la rangée de guichets, occupant toute la salle, des centaines de débarqués faisant la queue au contrôle des passeports.
La queue au contrôle des passeports à l'aéroport Ben Gourion, le 2 janvier |
Après la sélection arbitraire pour cause de peau foncée, me voici au poulailler pour une durée indéterminée. Ah, en voilà un voyage qu’il commence trop bien ! Et moi qui avais gagné deux places dans la file d’attente...
Je pénètre dans la petite salle aux cloisons grises en matériau préfabriqué. J’y ai rejoint une quatorzaine d’individus échoués là. Certains ont l’air las, très las. D’autres semblent furieux, ou incapables de comprendre la situation, ou les deux. Les autres, ma foi, je ne sais pas trop. Il reste des sièges libres : proches de l’entrée, ou tout au fond. J’avance vers le fond, puis me ravise et vais occuper une place proche de l’unique porte d’entrée (et de sortie), comme si le choix d’un siège près de l’issue allait me permettre de repartir au plus tôt. La belle affaire... Sont-ce là les premiers réflexes de chacun, en situation de captivité ? J’espère bien ne jamais connaître la réponse.
À ma gauche, un homme d’apparence tout ce qu’il y a de plus «WASP» enchaîne les conversations sur son téléphone portable, avec un accent new-yorkais bien du cru. Le voilà maintenant qui appelle une agence de location de voitures pour s’assurer qu’il pourra bien récupérer le véhicule qu’il a réservé, bien qu’il soit très en retard. Cela fait deux heures qu’il attend à la sécurité aux frontières, et il ne sait toujours pas pour combien de temps il en a. (Quoi?!? Deux heures??? Je tends l’oreille.) Les Américains sont des bavards et aiment bien échanger des banalités avec les inconnus. J’entame donc la conversation pour chercher à mieux comprendre dans quelle galère j’ai ainsi atterri. Le monsieur américain, la cinquantaine, et sa femme ici présente, une citoyenne israélienne à la chevelure remarquable, épaisse, rousse, somptueusement frisée, une Ashkénaze pur jus, ne savent pas du tout pour quoi ils sont là, dans cette antichambre de Guantánamo. Cela fait trente ans qu’ils viennent en Israël ensemble chaque année, et c’est la première fois qu’ils vivent un tel calvaire. Lors de leur dernier voyage, ils avaient bien été retenus 45 minutes sans comprendre pourquoi. Mais cette fois, deux heures tout de même... Ils ont, supposent-ils, un homonyme qui leur porte la poisse, quelque part sur une base de donnée de fichiers de police. Gloups. Deux heures d’attente quoi.
D’autres passagers arrivent dans la salle. Je reconnais bien un ou deux visages de mon vol en provenance de Berlin. Mais ceux-là, au bout de quelques minutes, ont les appelle, ils récupèrent leur passeport, et s’en vont. «Oh yes. On en voit passer beaucoup, des gens. Ils entrent, ils attendent ici quelques instants, ils se font appeler, ils sortent, et on ne les revoit plus. Si vous restez ici plus de dix minutes, j’ai bien peur que vous ne fassiez partie de ceux qui resteront très longtemps dans cet endroit», m’instruit Mrs Ashkénaze sur un ton monocorde, l’œil hagard, avec les airs du vétéran de bagne apprenant à la bleusaille la dure loi du camp. Eh bien voilà qui semble réjouissant. Intimidé, mal à l’aise dans cette situation inédite face à des inconnus exaspérés qui ne demandent qu’à être ailleurs, je n’ose pas encore interroger mes autres compagnons d’infortune.
Contre toute attente, mon tour d’être appelé arrive assez rapidement : en moins de trois-quarts d’heure. Le noyau dur des naufragés n’a pas beaucoup bougé. Je me sens presque coupable d’être appelé si tôt, quand d’autres attendent leur tour depuis bien plus longtemps... mais ce sentiment d’être un privilégié ne durera pas. Une jeune et jolie agente, teint mat, longs cheveux bruns et habillée façon Men in Black, me convoque pour un entretien individuel. Elle fait des efforts visibles pour se montrer aimable, mais plutôt que de conter fleurette, elle me bombarde de questions. On n’est pas là pour rigoler : il y va après tout de la sécurité d’Israël, que ma simple présence met en péril. Je suis prié de noter sur une feuille de papier «tous mes numéros» de téléphone, «toutes» mes adresses e-mail (j’en donne deux sur cinq), mon adresse postale, le nom de l’entreprise pour laquelle je travaille, les prénoms de mon père ainsi que de mon grand-père paternel, mort trois décennies avant ma naissance, et dont je ne suis plus entièrement sûr du deuxième prénom. Elle considère attentivement mes éléments de généalogie avec une moue sceptique, presque dépitée. Bah ouais ma grande, pas de bol hein, y’a pas de Mohammed dans le tas... Je ne suis pas à 100% ton client idéal : désolé pour la déception! Qu’à cela ne tienne, ce n’était que l’entrée en matière. Mon interrogatrice reprend bien vite l’initiative. Suis-je marié? (Non.
«Je ne sais pas en fait. J’aime bien voyager seul. Parfois, je voyage avec mes amis, et parfois, tout seul.
— Quels sont les derniers voyages que vous avez entrepris seul, et à quelles dates?
— Et bien, voyons, il y a eu la Serbie et la Bosnie en août 2010, le Liban et la Syrie en novembre 2010, et le Mexique en septembre 2011.
— Aha. Voyez-vous cela. Au Liban et en Syrie? Tout seul? Vous connaissez du monde à Beyrouth?
— Oui, une amie suédoise qui travaille chez Air France.
— Notez son nom ici. Vous avez son numéro de téléphone?
— Euh...
— Bon ça ira. D’autres contacts au Liban?
— Non.
— Et en Syrie ?
— Bah, je me suis fait des amis sur place, mais nous ne sommes plus vraiment en contact quoi... C’est la vie.
— Qu’avez-vous vu précisément en Syrie? Au Liban?
— ...
— Que comptez-vous voir pendant vos vacances en Israël? Très précisément
— ...
— Soyez plus précis s’il vous plaît. Vous voulez voir quoi exactement en Palestine?
— Connaissez-vous du monde en Israël?
— Avez-vous le numéro de téléphone de cette amie à Tel Aviv?
— Connaissez-vous du monde en Palestine?
— Avez-vous une réservation d’hôtel à Jérusalem?
— Montrez-moi votre réservation. Ça, c’est simplement l’adresse de l’hôtel. Ça ne m’intéresse pas.
— ...
— Quelle religion pratiquez-vous?
— ...»
À 17 heures 30, elle m’escorte vers la petite salle de garde à vue que j’avais quittée seulement vingt minutes plus tôt, me promettant de «faire son possible», au vu des éléments de réponse que je lui ai donnés, pour qu’on ne me retienne pas «très très longtemps». Retour, donc, à la case Little Guantánamo, royaume de la détention arbitraire et illimitée de toutes sortes de gens pour raisons de «sécurité». Le couple ashkénazo-américain est toujours là. Madame, citoyenne israélienne après tout, donne de la voix. En anglais, en hébreu. Cela fait trois heures qu’ils sont là et ne savent absolument rien. Ils ne sont censés passer que quatre jours en Israël. «Why are you treating us like criminals?», s’insurge-t-elle, la rage contenue dans la voix, les frisettes rousses frémissant de courroux. «Plus on les questionne, plus ils font durer le plaisir», commente à mi-voix un prisonnier écœuré, le regard dans le vide.
De longues minutes passent. Notre petite geôle voit transiter quelques voyageurs bien vite libérés. Je commence à faire partie du noyau dur des embastillés, et donc à faire connaissance. À mon grand étonnement, ils sont presque tous américains, quoique d’origine étrangère. Les seules exceptions sont Carlo, un Italien qui suppute que les autorités le trouvent suspect à cause de son séjour d’un mois au Pakistan («J’étais sur une plate-forme pétrolière. Je n’ai même pas vu le pays!») et moi. Et le couple israélo-américain qui, de toute façon finit par être libéré, vers 19 heures, soit au bout de quatre heures de rétention injustifiée. Parmi les autres «suspects», il y a cette Américaine qui vit à Cologne, retenue contre son gré depuis 16 heures. Son crime? Avoir des parents iraniens. Oups la boulette. Les autres cas désespérés sont des citoyens américains d’origine palestinienne. Trois d’entre eux, un père et ses deux fils, qui ont pourtant l’habitude de revenir en Israël, poireautent à Ben Gurianamo depuis 9 heures du matin ! À tous les coups, ils sont venus jusqu’ici pour comploter contre l’État d’Israël et transportent des bombes dans leurs bagages, c’est sûr et certain.
Mais pour eux aussi le verdict finit par tomber. On vient chercher le père : expulsé manu militari vers les États-Unis ! Il prendra, qu’il le veuille ou non, le vol de 23 heures pour Boston, après un vol transatlantique puis une journée entière dans une petite salle aux murs préfabriqués de l’aéroport de Tel Aviv... C’est la consternation. Adieux déchirants, mais surtout très las. Les fils restent, et reprennent leurs séances d’interrogatoire avec les fonctionnaires de la sécurité aux frontières.
Quand, vers 19h30, Carlo est invité à «sortir du loft», l’Irano-américaine et moi formons spontanément une dérisoire haie d’honneur, et applaudissons sa marche vers la liberté. Je commence à râler dès qu’un agent passe près de la porte : quand me laissera-t-on enfin sortir? Je dois aller jusqu’à Jérusalem ce soir. Y aura-t-il encore des bus? Mes récriminations de quasi-terroriste, je dois dire, n’émeuvent pas grand monde. Si vous avez été interrogé, m’avise-t-on de bien mauvaise grâce, c’est que l’on s’occupe de vous. Il ne vous reste plus qu’à attendre que nous ayons fini de statuer sur votre cas. Et toc. L’aéroport semble de plus en plus vide. Il n’y a presque plus personne aux guichets de contrôle des passeports. L’activité s’arrête tôt ici. J’appelle mon auberge de jeunesse pour prévenir de mon arrivée retardée. L’Américano-iranienne, à qui on promet depuis une heure que ses papiers sont «presque prêts» et qu’elle les aura dans «cinq minutes», se rend compte, horrifiée, qu’elle est bientôt à court de batterie sur son iPhone. Priver quelqu’un d’eau, de nourriture, de sa liberté, passe encore. Mais priver une innocente de l’usage de son iPhone : c’est vraiment inhumain !
Soudain, à 20 heures, au terme de près de trois heures et demie de cette surréaliste garde à vue aux frontières, on vient me chercher.
«M. Berliniquais ? Voici votre passeport. La sortie, c’est là.
Je salue de la main mes codétenus : une Irano-américaine sympathique mais à bout de nerfs, et l’un des deux fils du Palestinien expulsé une heure plus tôt. Étrange ce sentiment d’être enfin au bout de son calvaire mais de laisser derrière soi ses compagnons de galère. Un autre Américano-palestinien, qui lui avait été autorisé à rester en Israël une demie-heure plus tôt, avait semblé tout aussi hésitant que moi lorsque la chance lui a enfin souri. Mais la seule chose sensée à faire, à ce moment, c’est de souhaiter bonne chance à ceux qui restent derrière et d’aller droit devant soi, vite, schnell, avant que les Dupondovitch et Dupontovski de la sécurité aux frontières ne changent d’avis.
Il ne me reste plus qu’à retrouver mon bagage, abandonné dans un coin de l’aéroport depuis quatre heures. Au bout de vingt minutes de recherches frénétiques dans le hall déserté, c’est réglé.
J’attrape in extremis le dernier bus pour Jérusalem. Et mon voyage, enfin, peut commencer pour de vrai.
À ce qu’on m’a dit et répété : le pire interrogatoire, de très loin, en fait, c’est au départ de l’aéroport de Tel Aviv, lorsque l’on veut quitter Israël. Je préfère ne même pas y penser.
De longues minutes passent. Notre petite geôle voit transiter quelques voyageurs bien vite libérés. Je commence à faire partie du noyau dur des embastillés, et donc à faire connaissance. À mon grand étonnement, ils sont presque tous américains, quoique d’origine étrangère. Les seules exceptions sont Carlo, un Italien qui suppute que les autorités le trouvent suspect à cause de son séjour d’un mois au Pakistan («J’étais sur une plate-forme pétrolière. Je n’ai même pas vu le pays!») et moi. Et le couple israélo-américain qui, de toute façon finit par être libéré, vers 19 heures, soit au bout de quatre heures de rétention injustifiée. Parmi les autres «suspects», il y a cette Américaine qui vit à Cologne, retenue contre son gré depuis 16 heures. Son crime? Avoir des parents iraniens. Oups la boulette. Les autres cas désespérés sont des citoyens américains d’origine palestinienne. Trois d’entre eux, un père et ses deux fils, qui ont pourtant l’habitude de revenir en Israël, poireautent à Ben Gurianamo depuis 9 heures du matin ! À tous les coups, ils sont venus jusqu’ici pour comploter contre l’État d’Israël et transportent des bombes dans leurs bagages, c’est sûr et certain.
Mais pour eux aussi le verdict finit par tomber. On vient chercher le père : expulsé manu militari vers les États-Unis ! Il prendra, qu’il le veuille ou non, le vol de 23 heures pour Boston, après un vol transatlantique puis une journée entière dans une petite salle aux murs préfabriqués de l’aéroport de Tel Aviv... C’est la consternation. Adieux déchirants, mais surtout très las. Les fils restent, et reprennent leurs séances d’interrogatoire avec les fonctionnaires de la sécurité aux frontières.
Quand, vers 19h30, Carlo est invité à «sortir du loft», l’Irano-américaine et moi formons spontanément une dérisoire haie d’honneur, et applaudissons sa marche vers la liberté. Je commence à râler dès qu’un agent passe près de la porte : quand me laissera-t-on enfin sortir? Je dois aller jusqu’à Jérusalem ce soir. Y aura-t-il encore des bus? Mes récriminations de quasi-terroriste, je dois dire, n’émeuvent pas grand monde. Si vous avez été interrogé, m’avise-t-on de bien mauvaise grâce, c’est que l’on s’occupe de vous. Il ne vous reste plus qu’à attendre que nous ayons fini de statuer sur votre cas. Et toc. L’aéroport semble de plus en plus vide. Il n’y a presque plus personne aux guichets de contrôle des passeports. L’activité s’arrête tôt ici. J’appelle mon auberge de jeunesse pour prévenir de mon arrivée retardée. L’Américano-iranienne, à qui on promet depuis une heure que ses papiers sont «presque prêts» et qu’elle les aura dans «cinq minutes», se rend compte, horrifiée, qu’elle est bientôt à court de batterie sur son iPhone. Priver quelqu’un d’eau, de nourriture, de sa liberté, passe encore. Mais priver une innocente de l’usage de son iPhone : c’est vraiment inhumain !
Soudain, à 20 heures, au terme de près de trois heures et demie de cette surréaliste garde à vue aux frontières, on vient me chercher.
«M. Berliniquais ? Voici votre passeport. La sortie, c’est là.
— Vous en avez fini avec moi?
— Oui. Au revoir.»Je salue de la main mes codétenus : une Irano-américaine sympathique mais à bout de nerfs, et l’un des deux fils du Palestinien expulsé une heure plus tôt. Étrange ce sentiment d’être enfin au bout de son calvaire mais de laisser derrière soi ses compagnons de galère. Un autre Américano-palestinien, qui lui avait été autorisé à rester en Israël une demie-heure plus tôt, avait semblé tout aussi hésitant que moi lorsque la chance lui a enfin souri. Mais la seule chose sensée à faire, à ce moment, c’est de souhaiter bonne chance à ceux qui restent derrière et d’aller droit devant soi, vite, schnell, avant que les Dupondovitch et Dupontovski de la sécurité aux frontières ne changent d’avis.
Il ne me reste plus qu’à retrouver mon bagage, abandonné dans un coin de l’aéroport depuis quatre heures. Au bout de vingt minutes de recherches frénétiques dans le hall déserté, c’est réglé.
J’attrape in extremis le dernier bus pour Jérusalem. Et mon voyage, enfin, peut commencer pour de vrai.
Jérusalem : Le Dôme du Rocher et la vieille ville vus depuis le haut du cimetière juif du Mont des Oliviers, janvier 2013 |
À ce qu’on m’a dit et répété : le pire interrogatoire, de très loin, en fait, c’est au départ de l’aéroport de Tel Aviv, lorsque l’on veut quitter Israël. Je préfère ne même pas y penser.
Ben mon coco, t'as vraiment pas eu de chance :( J'ose même pas imaginer ce que ça donnerait pour moi, avec un père né au Maroc plus 3 nationalités différentes plus des béquilles... J'espère que le reste du voyage se passe mieux et que la sortie ne sera pas pire!!!
RépondreSupprimerDifficile à dire, dans ton cas, Dr. CaSo, en effet. Cette expérience prolongée ne l'a pas été suffisamment pour que je puisse me permettre de parler d'autorité en la matière...
SupprimerMais j'ose croire qu'ils se montrent plus humains et compréhensifs envers les personnes qui ont manifestement des problèmes de santé... à moins qu'ils ne te soupçonnent (et peut-être à juste titre) de dissimuler des bâtons de dynamite dans tes béquilles. Tu es démasquée, terroriste!
Putain, térrifiant.
RépondreSupprimerBon, ben j'irais jamais en Israel!
Je comprends bien que le fait de courir le risque de se faire traiter comme un terroriste aguerri, ça peut dissuader un certain nombre de gens... Je m'attendais à quelque chose comme ça, mais j'ai quand même pris le risque car j'avais trop envie de découvrir ce pays!
SupprimerJe suis allée en Israël au printemps 2012 et au retour on avait prévu une marge de trois pour l'aéroport. On a bien fait, car ma valise a été entièrement vidée et fouillée avec questions sur tout ce qui était dedans. Finalement, malgré mes aiguilles à tricoter, on m'a dit de refaire ma valise et souhaité bon voyage.
RépondreSupprimerBon séjour !
Cool! Ils te souhaitent bon voyage à la fin? Mais c'est vachement sympa dis donc!
SupprimerVivement que j'aie droit au même traitement moi aussi alors... Je vais prévoir 4 heures de marge...
Merci pour ton commentaire :-)
Malheureusement cela se passe comme ça dans de nombreux pays mais les personnes ciblées ne sont pas les mêmes. Tu devrais envoyer ton témoignage à quelques journaux Français.
RépondreSupprimerC'est une idée... Je pourrais essayer de le faire subtilement, histoire qu'ils ne me reconnaissent pas. Sinon, bonjour les ennuis au retour! Ou alors, même si je suis déjà reparti, je n'ai pas envie de me faire "black-lister" d'Israël tout de même.
Supprimerun post que tu aurais presque pu écrire en avance ;-)
RépondreSupprimerOui mais c'est plus drôle quand c'est du vécu plutôt que de l'anticipation, hein. Cela a un aspect thérapeutique de tout raconter après coup. Vous êtes un peu mes psys quoi :-)
SupprimerHello Jean-Mi,
RépondreSupprimerJ'avais entendu des histoires de personnes qui devaient voyager au moyen-orient et qui changeaient de passeport en fonction de la destination pour éviter d'éveiller des soupçons encombrants chez les policiers israeliens. Le but étant d'éviter bien sûr de montrer le passeport qui a le tampon syrien, libanais, saoudien...
J'ai un souvenir émerveillé de mon voyage à Jérusalem alors que j'avais 14 ans... mais j'en garde aussi le souvenir d'un fusil-mitrailleur suspendu aux hanches d'une fille de 18 ans, à peine plus âgée que moi à l'époque. C'était pour moi la première fois que je voyais un pays en guerre.
Bon voyage,
Bises américaines!
Véro
Hello! Oui, j'en ai entendu parler, et dès mon retour à Berlin je postulerai pour un deuxième passeport à l'ambassade, c'est clair et net!
Supprimer:-)
Tu as vu d'autres pays en guerre dans ta vie??? Ici finalement c'est plutôt "détendu" au regard de ce à quoi je m'attendais, au moins une fois qu'on a passé l'aéroport...
et ben dis donc ... ça ne donne vraiment pas envie de tenter sa chance. Dommage car il y a deux trois endroits que j'aimerai bien voir "pour de vrai" en Israel, mais franchement la perspective de devoir se balader avec son arbre généalogique n'est pas hyper enthousiasmente (bizarre d'ailleurs, ils n'ont jamais entendu parlé des conversions ces zélés défenseurs ?)
RépondreSupprimerSi, ils ont bien dû en entendre parler, car malgré mon prénom bien comme il faut, euh pardon je veux dire, éminemment chrétien, ainsi que ceux de mes ascendants paternels donnés, elle m'a demandé tout de même ma religion, histoire d'être sûre sûre sûre hein parce que tous ces voyages dans les pays z'arabes, c'est pas net! ;-)
SupprimerOuh la la ! C'est impressionnant ! Je comprends mieux pourquoi on conseille de ne pas utiliser le même passeport pour aller en Israël et dans les pays arabes... En tous cas tu as intérêt à collecter les numéros de téléphone de tous les gens qui te trouvent sympa durant ton séjour en Israël : comme ça ils te laisseront peut-être repartir sans te laisser trop longtemps au cachot... J'espère que le reste d'Israël sera plus accueillant !
RépondreSupprimerLe reste, ça va nettement mieux en effet. Un accueil bien plus chaleureux :-)
SupprimerMais j'ai un peu peur pour le retour... et je préfère ne pas trop y penser. En me disant que 4-5 heures de marge à l'aéroport, ça devrait suffire.
Ah, quelle histoire ! Je n'avais jamais entendu parler de ça. Il faudra que je questionne une tante de mon homme qui était allée en Israël il y a quelques années, lui demander si elle avait aussi eu des problèmes...
RépondreSupprimerBon séjour, j'espère que tout se passera bien !
Oui demande-lui, elle aura sûrement de bien bonnes à te raconter...
SupprimerMais à part ça le séjour se passe plutôt bien! :-)
Et beh, quel accueil. Et moi qui me plaignait de passer à la questionnette à chaque fois que je voulais aller aux États-Unis...
RépondreSupprimerEh ouais! Mais moi je ne suis pas retourné aux Younaïtide-Stéïtze depuis mon voyage au Liban et en Syrie. Si ça se trouve, l'accueil y aurait été aussi chaleureux...
SupprimerTiens, j'ai oublié de mentionner qu'ils n'ont pas relevé mes empreintes digitales, à Ben Gurianamo Bay. Ils ont pourtant d'énormes machines prévues à cet effet, grosses comme des photomatons, à côté de la salle de détention. Comme quoi...
Ollala terrible!!!!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerN'est-ce pas, très chère? :-)
SupprimerC'est sûr que les contrôles sont moins stricts à l'aéroport Aimé Césaire. Je crois que j'éviterai moi aussi Israël. Mais la photo de Jérusalem est magnifique.
RépondreSupprimerBonne année et bonne continuation. Et bon courage pour le départ.
Plus je passe du temps ici, plus je me dis que refuser de visiter Israël et la Palestine à cause de ces "menus désagréments", c'est vraiment jeter le bébé avec l'eau du bain (j'adore cette expression :-D).
SupprimerQuel(s) pays magique(s)! Bon évidemment, je préfère encore éviter toute pensée concernant le vol de retour... M'enfin, que peuvent-ils faire de plus d'ailleurs? Bref, n'y pensons pas. Au pire du pire, ça me fournira de la matière pour un autre article ;-)
Je suis bien d'accord, mais j'ai connu ces mêmes désagréments à Miami et à Denver, et je ne les avais pas trouvés menus. Enfin, Israël et la Palestine ne figurent pas en tête de ma liste de destinations à voir absolument. Ce serait plutôt la Jordanie et le Liban dans cette région.
RépondreSupprimerTu as déjà vécu ça aux États-Unis?? Ils t'ont gardée à l'aéroport, et tout et tout? Bigre :-(
SupprimerJe suis bien d'accord avec toi qu'il ne s'agit pas de "menus désagréments", je faisais de l'ironie. À la rigueur la procédure d'obtention de visa à l'ambassade (comme pour la Syrie) est presque meilleure que ce genre de détention absurde à l'aéroport. Pour le Liban, méfie-toi : si tu es déjà allée en Jordanie ou en Égypte, ils s'assureront méticuleusement que tu n'est pas entrée en Israël par les frontières terrestres, et cela peut prendre un certain temps...
Ma foi, il est vain de débattre sur les questions de goûts et de couleurs, mais pour avoir visité quatre des cinq pays du "Levant", je peux te dire qu’Israël n'est pas moins intéressant que le Liban et que la Syrie. Pour la Jordanie, je ne peux pas encore me prononcer malheureusement.
J'espère avoir le temps d'écrire quelques articles qui éveilleront ta curiosité :-)
Bon et ces magnifiques photos ???? Merci pour ce récit, tu as quand même dû avoir bien peur, et profite bien de la suite de ton séjour!
RépondreSupprimerT'as vu? Lentement mais sûrement, ça vient :-)
SupprimerBonne semaine !
Merci pour votre récit à la fois amusant et réfrigérant ! Les photos prouvent que cela en valait la peine... Bon courage pour le retour
RépondreSupprimerOui, oui, ça en valait la peine. J'espère pouvoir vous montrer pourquoi!
SupprimerEh ben... bon courage pour le retour. Tu n'as qu'à leur dire que tes lecteurs attendent impatiemment la suite de tes péripéties!
RépondreSupprimerBon voyage en tout cas, et bonne année!
Merci! Bonne année à toi aussi. Pour le retour, la date approche à grands pas! On verra bien...
SupprimerJ'ai eu droit à l'interrogatoire direct à Schönefeld avec le détecteur de dynamite passé durch und quer dans ma valise. Ca n'a duré qu'une demi-heure mais ça m'a suffit. Il faut surtout savoir qu'il n'y a pas de bonnes réponses à leurs questions.
RépondreSupprimerIsrael est un pays vraiment curieux, deux ans après deux semaines passées là-bas (trop court séjour pour vraiment dépasser les clichés), je reste toujours aussi troublée par ce pays.
Déjà dès Schönefeld? Ça c'est dingue tout de même... Pour moi, au départ de Tegel, on n'a rien eu de particulier, les formalités d'embarquement vite expédiées, comme toujours à Tegel quoi.
SupprimerPour moi aussi cela reste un pays complètement hors normes, dont les contradictions sautent tellement aux yeux dès la première minute, qu'on ne sait pas dans quel sens le prendre. Mais je crois que même chez les habitants, c'est le même sentiment qui prédomine... Merci pour ta visite!
Pour la Jordanie, c'est à cause de Petra. Et le Liban, c'est à cause de photos de Beyrouth d'avant la guerre. Je ne doute pas qu'Israël me plairait aussi.
RépondreSupprimerOui, j'ai connu ces désagréments aux Etats-Unis. La première fois, puisque j'étais en pleine procédure de carte verte, donc en "advance parole'" (déjà le nom...). Je ne savais pas que ça se passait comme ça. La première fois, la femme de l'immigration à Denver m'avait laissée passer sans problème. Elle avait vu que la salle d'attente était pleine et que j'aurais dû attendre longtemps. A Miami, l'agent avait été moins cool. Et j'avais dû attendre qu'on "traite" mon dossier. Pendant que j'attendais, on a renvoyé une femme et son petit garçon (mais qu'on ne noterait rien sur le dossier du garçon), on a engueulé une fille qui apparemment était restée plus longtemps que son visa ne le lui permettait, et un homme qui avait sorti son portable (alors qu'il était indiqué partout qu'il était interdit de téléphoner) a été rappelé à l'ordre (et menacé même). Bon, lui, c'était de sa faute. Il avait juste oublié qu'il n'était pas américain.
Rien ne vaut le vécu et je n'ai rien à répondre à cela. Je suis allé bien des fois aux US (bon, disons 4 fois, faut pas exagérer) mais je n'y suis jamais retourné depuis mon voyage en Syrie. Si ça se trouve, mon beau visa syrien m'y poserait une fois de plus un certain nombre de difficultés, surtout en conjonction avec mon tampon libanais, même si je crois que politiquement le Liban et les USA sont plus ou moins alliés (sauf que le Hezbollah, et tout et tout...). Mais même cela ne veut pas forcément dire grand chose. Les USA et Israël ont beau être "comme cul et chemise" (si tu me passes l'expression), j'ai appris qu'il est très difficile pour un Israélien de voyager vers les États-Unis. Contrairement à nous les citoyens européens, ils ont besoin de visas, passablement chers (plus de 100 USD) et pas très faciles à obtenir.
SupprimerEn tout cas, même si je suis toujours passé par l'immigration US comme une lettre à la poste, j'ai toujours été frappé par l'antipathie affichée par les fonctionnaires que l'on croise dans les aéroports. Exception notable au petit aéroport de Memphis, à l'époque. Ou peut-être les astres étaient-ils dans un alignement parfait ce jour-là...
Bonsoir par ici!
RépondreSupprimerWow, quel article, j'espère tout de même que le retour s'est mieux passé ?
Ca refroidi vraiment, moi qui aimerait bien un jour visiter Israël et la Palestine, je pense que je vais enlever cette idée de ma tête illico, parce que avec un père marocain et une mère tout ce qu'il y a de plus française aïe aïe aïe ...
En tout cas, je serais très intéressé d'en savoir d'avantage sur Israël que je trouve pleins de paradoxe, ainsi que sur ce que tu as pu voir en Palestine.
J'ai également lu avec beaucoup d'intérêt ton article pour Rue89 sur Hébron, ça m'a beaucoup touchée.
Bonjour à Berlin ! :)
Hallo!
SupprimerOui si tu as un père marocain, ça va être compliqué. Mais tu pourras quand même entrer, tu sais. Juste que tu vas subir ce «traitement de faveur». Le retout s’est à peine mieux passé. Faudra que j’en parle :-)
Allez je suis bientôt rentré à Berlin après quelques mois parisiens... Merci pour ton commentaire et à bientôt!
Bonsoir à tous,
SupprimerQuelques jours de vacances dans ce pays où tout s'est (à peu près) bien passé..L'épisode retour un cauchemar avec des agents de sécurité binôme agressifs; irrespectueux, arrogants, insultants,. Donc valise retournée, chaque objet passé au détecteur (même linges sales) éparpillés, jetés n'importe où..Interrogatoire musclé d'un autre monde... Ok sécurité ok tout ce qu'on veut mais pour le respect des gens b.a. ba de l'humain il y a du boulot..