Pierre (*) l’ostréiculteur morbihannais est formel: l’huître, si elle a été ouverte avec soin d’une main experte, peut survivre un long moment au traumatisme de l’ouverture de sa coquille. D’ailleurs, si elle est encore assez petite et jeune (disons, jusqu’à un an et 3-4 centimètres de taille) et qu’on la replace rapidement dans l’eau, eh bien en l’absence de crevettes, de prédateurs ou autres enquiquinements, elle reconstituera sans se laisser démonter, c’est le cas de le dire, la partie supérieure de sa coquille en moins de trois semaines ! Et sera à même de faire face, comme si de rien n’était, aux multiples péripéties et aux divers événements palpitants qui émaillent sa petite vie d’huître.
Une petite huître sacrifiée pour la science. Elle pourrait reconstituer sa coquille. Mais n'aura pas cette chance... |
Pierre l’ostréiculteur est formel: l’huître rend l’âme pendant qu’on la décolle de sa coquille, le traumatisme étant trop fort, même si on y va en douceur. On obtient, en quelques secondes, ce qu’il appelle fort prosaïquement la «perte de sensibilité». Elle est donc vraiment raide morte quand on la met dans la bouche, Pierre ? Vous confirmez ? Pierre, la soixantaine, lève son regard bleu vers le lointain, fait une moue perplexe et hausse les épaules. Il ne s’est jamais vraiment posé la question et dans le fond, ce badinage ne l’intéresse guère. C’est à son tour de se marrer : l’huître a le rire communicatif. Dans la région, les participants se gavent d’huîtres à l’arrivée du semi-marathon d’Auray-Vannes (il faudra que vous me croyiez sur parole chères Vahinés, croix de bois, croix de fer) alors vous savez, ces préoccupations métaphysiques...Je m’efforce donc de ne pas avoir l’air trop sérieux pendant mon interrogatoire, histoire de ne pas donner à Pierre l’impression d’être sincèrement tracassé par le trépas du petit animal enjoué, mais sa réponse est suffisamment évasive pour confirmer mes pires craintes: ainsi, nous croquons l’huître, groggy, agonisante, mais probablement vivante, oui, bien vivante... Aaaarrrzh! (C’est “Aaaarrrgh!” en breton. J’apprends vite.)
Oh et puis zhut (OK, j’arrête le breton). Zut, disais-je. Ce n’est pas tous les jours qu’on est hébergé chez un ostréiculteur dans le golfe du Morbihan, et qu’on peut déguster des huîtres tout juste sorties du bassin, du “chantier” comme on dit dans la profession. Elle vit peut-être encore un peu, mais alors, quelle fraîcheur! Quelle saveur!
Petite démonstration de travaux ostréicoles au "chantier" |
En tout cas, c’est fou tout ce qu’on peut apprendre sur les huîtres. Je mourrai avec plus de crimes sur la conscience, assurément, mais moins bête tout de même.
C’est tout pour cette semaine ! Vu l’irrégularité de ma connexion et la foultitude d’activités qui m’attendent, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un très bon 14 juillet, au Champ de Mars, à Pariser Platz, aux Fêtes Historiques de Vannes ou ailleurs, et à vous dire à la semaine prochaine !
(*) Le prénom a été changé, as usual.
La côte sauvage de Quiberon. Dans l'eau froide, vagueuse et algueuse nous nous baignâmes. |
Aaaaaahhh Jean-Mi, mais comment te retrouves-tu dans notre bien-aimé Golfe ?
RépondreSupprimermerci pour ces lignes, drôles... et qui m'ont rappelé que j'y serais bientôt!!!
biz
Ah, quelle barre de rires ce délire sur les huitres !
RépondreSupprimerLe 14 (en fait 13 ici) fut bien bon à Berlin, la tempête annoncée n'a pas voulu se mesurer aux Français, j'ai pu déguster un bon Ti'Punch, entre les stands touristiques 971-972 et faire un peu de pub pour le blog ;-)
Bonne fin de vacances et au plaisiri !
Eh oui chère Anonyme, tous les chemins mènent au Golfe, que j'ai pu revoir pour la première fois depuis un certain mariage à Saint-Gildas ! C'était très chouette et l'hospitalité des ostréiculteurs est du niveau de l'hospitalité syrienne, c'est dire!
RépondreSupprimerRmatt, ah bon il y avait des stands antillais à Berlin ????? Aaaaarzh!! Je n'ai jamais vécu le 14 juillet à Berlin, il se trouve que je suis toujours en voyage à cette date. D'ailleurs je sais déjà que l'an prochain ce sera à nouveau fichu, pour cause de mariage loin de Berlin !
Je suis presque de retour (déjà j'ai à nouveau une connexion internet pour la première fois depuis mercredi) donc je vais bientôt reprendre un rythme de publication normal, j'espère ! Mais en fait c'est plutôt reposant 4 jours sans internet...
excellent!!
RépondreSupprimerje me claque une barre!
Mat m'a fait découvrir ton blog. Cela met de la bonne humeur par ce tps maussade..
pour les spécialités antillaises, j'ai croisé une antillaise qui vend des produits antillais à Berlin, sur le marché (je ne sais plus lequel, faut que je la rappelle pr lui demander), si cela t'intéresse.
voila
passe une bonne fin de we end,
a pli ta
Ouh là, oui voilà qui peut être très très intéressant !! En effet, fais tourner le bon tuyau ! Des produits antillais à Berlin, voilà qui a de quoi me surprendre.
RépondreSupprimer"Bonne fin de weekend" à toi aussi... j'apprécie cet état d'esprit: tant qu'il reste une minute de weekend, il n'est pas fini :-)
Et bienvenue sur mon blog !
A pli ta!
;-)
oui! oui! faut en profiter jusqu'au bout! ;)
RépondreSupprimerbon! de bonnes nouvelles...elle s'appelle Francette, elle est sur le marché de Winterfeldplatz le mercredi et le samedi (7h à 16h), et pour le sorbet au coco (si tu aimes) c'est vers 11h/11h30 qu'il faut venir.
voila je t'ai donné ttes les infos.
peut-être que l'on se croisera la-bas un de ces jrs.
Sinon si tu es à Berlin, fais signe..ou pas ;), si tu préfères rester "anonyme".
passe une bonne aprem
Aie! le mercredi c'est loupé, mais samedi, c'est très très bon plan ça! Oui, on s'y croisera sûrement très bientôt alors :-)
RépondreSupprimerMerci beaucoup en tout cas et à bientôt au stand de Francette !
bon ben à samedi peut être
RépondreSupprimerj'y serais ;)
ss indiscrétion, tu sais jouer à la belote ou aux dominos?
RépondreSupprimerpourquoi pas taper une belote ou un domino un jr à Berlin, si ca te dit...ou pas?
je lance l'idée
Bon eh bien j'espère que Francette a encore du sorbet vers les 12h30 - 13h :-/
RépondreSupprimerGloups!