Les lecteurs et lectrices les moins distraits (ou, pour verser dans la dernière polémique en vogue sur notre belle langue et ses règles de grammaire indigestes, je pourrais dire avec un brin de malice : «les lecteurs et lectrices les moins distraites») de ces pages auront appris au moins une chose sur moi au fil des billets et des anecdotes personnelles : je suis, pour parler franchement et sans détours, un mec foncièrement gentil.
Voyez plutôt : j’évite presque toujours de dénigrer gratuitement les gens. Sauf parfois pour casser du Boche chambrer innocemment les Allemands, bien entendu, mais avec eux c’est pas pareil, et puis qui aime bien châtie bien.
Le premier portrait de votre dévoué chroniqueur sur ces pages ! |
J’ai donné le bras au moins quatre fois dans ma vie à des mamies au cheveu clairsemé, chancelant sur leurs frêles jambes zébrées de varices zinzolines, pour les aider à traverser la rue, faisant signe aux grosses cylindrées de s’arrêter, d’un mouvement assuré et autoritaire de l’autre bras. C’était avant la généralisation du déambulateur : depuis, aider les nona-génaires à traverser la rue a énormément perdu de son glamour. On n’arrête pas le progrès [soupir].
À l’autre extrémité de la pyramide des âges, j’ai soulevé des poussettes où roupillaient des bébés qui pourtant n’étaient pas de moi (jusqu’à preuve du contraire en tout cas...) dans presque toutes les stations de métro de Prusse et de Navarre, le plus souvent sans avoir été sollicité par la maman, juste parce que je sais que les poussettes c’est lourd à porter sur l’escalator en panne du métro Auber ou pour gravir le viaduc de la station Storkower Straße, surtout quand la poussette en question contient un
Je retiens toujours la porte pour la personne qui arrive derrière moi, sauf dans le métro parisien où j’ai tendance à la refermer, d’un geste appuyé, à la gueule des resquilleurs africains trop empressés qui se faufilent dans mon sillage au franchissement du tourniquet. Mais si ledit resquilleur a la judicieuse idée de me demander poliment, au préalable, d’avoir l’obligeance de bien vouloir le laisser passer derrière moi et de pardonner le dérangement, comme cela arrive parfois, alors la bonne poire que je suis est tout simplement incapable de refuser. Comble de la bonne-poiritude, il m’est même arrivé une fois, devant témoins, d’acheter trois roses (à 5€ pièce) à l’un de ces vendeurs ambulants originaires des rivages du Bengale qui ne manquent jamais de nous proposer avec insistance leur épineuse camelote dès que nous dînons au restaurant. Bah forcément, entre l’un qui me faisait pitié avec son air de pauvre hère battu par la vie, et la demoiselle assise en face de moi qui me faisait des yeux de biche, j’ai craqué. Vous vous étiez sûrement déjà demandé comment diable ces Pakistanais moustachus font-ils un quelconque business, et qui peuvent bien être les pigeons qui leur achètent leur marchandise défraîchie ? Ne cherchez plus.
Dans mon quotidien teuton, je désarme régulièrement les Berlinois, célèbres pour leur Schnauze (leur naturel grognon et brut de décoffrage, mais plutôt tendre dans le fond) à grand renfort de «goutène Tague» ou «dankeu cheune» bien articulés mite dème frantseuzichène Accènte, de fausse (ou vraie) candeur et de plaisanteries légères permissibles à l’étranger que je suis, plutôt que de me laisser entraîner avec eux dans l’escalade des mauvaises manières et des répliques sèches et cassantes. Cela ne marche pas toujours, mais au moins j’essaye. Et puis je ne sais pas faire autrement.
Bref.
Maintenant que vous êtes convaincus que je suis une crème, je vais arrêter là cette fastidieuse énumération des preuves de mon infinie bonté, parce qu’à force, en plus de vous barber, je vais finir par chopper un gentil melon, et puis il serait temps d’entrer dans le vif du sujet.
Maintenant que vous êtes convaincus que je suis une crème, je vais arrêter là cette fastidieuse énumération des preuves de mon infinie bonté, parce qu’à force, en plus de vous barber, je vais finir par chopper un gentil melon, et puis il serait temps d’entrer dans le vif du sujet.
Alors voilà : même les êtres les plus purs et angéliques, qui égayent de leur présence le morne quotidien de leurs frères plus vulgaires, arrivent parfois à bout de patience et, pendant un moment de noble et juste courroux, peuvent se laisser aller et prononcer des paroles très très vilaines, et dans les cas extrêmes, oui, je l’avoue, des insultes. C’est que nous autres doux agneaux sommes gentils jusqu’à une certaine limite, passée laquelle nous arrêtons de nous laisser marcher sur les pieds. Donc, parfois, après avoir été frappé sur la joue droite, il m’arrive de répondre par un bon crochet du gauche comme toute personne moins gentille le ferait. Au sens figuré hein, parce que je ne suis pas du genre à prendre part à des pugilats. Les mots suffisent. En général.
Et c’est là que le bât blesse, ou que le bas blesse, comme l’écrivent volontiers les gens qui portent des leggings en papier de verre et s’y écorchent les genoux. Comment passer à un grossier personnage le savon qu’il mérite dans une langue que je maîtrise encore si mal ? En France, la question ne se posait pas, mais arrivé à Berlin, il m’est arrivé bien trop souvent d’être complètement incapable de dire à un connard de première triste sire le mal que je pensais de lui, tout simplement parce que le temps de former la phrase dans ma tête et d’accorder toutes mes déclinaisons, de longues minutes avaient passé. Il était alors bien trop tard pour protester dans la langue de Goethe : «Allons, Monsieur, vous vous comportez comme un vulgaire malappris. Que penserait votre vieille mère si elle vous voyait ? Honte à vous». Isolé dans ma bulle linguistique, je marmonnais quelque imprécation dans un français inintelligible, et laissais filer.
Et par la force des choses, j’ai laissé filé gros, mais alors très gros. Comme la fois où ce sale type m’a bousculé ostensiblement sur la Frankfurter Allee et a eu pour tout commentaire «Nach vorne gucken!» («Mais regardez devant vous»). J’en suis resté sans voix.
Comme la fois où, à la gare de Wannsee, alors que je remontais le long quai de la station à vélo (c’est interdit, mais le quai est très très long), un petit vieux tout ratatiné qui venait dans la direction opposée m’a regardé droit dans les yeux puis a déporté, sans prévenir, son déambulateur vers moi, en un grand mouvement hargneux. Si je n’avais pas eu la bonne idée de rouler prudemment, et si je ne l’avais pas bien observé, il m’aurait heurté et fait tomber sur la voie, tout simplement. Je l’ai évité à la dernière seconde, lui ai jeté un regard de consternation et ai poursuivi ma route sans m’arrêter, les mots de rage ne venant pas. OK il est interdit de rouler à vélo dans les gares, mais se poser en justicier et chercher à jeter les contrevenants sur les rails, c’est un poil extrémiste, même à Wannsee, terroir de la Solution Finale.
Ou encore cet autre soir où, alors que je circulais à vélo, mais cette fois sur la chaussée et sans commettre aucune infraction, un passager descendant d’un taxi a ouvert grand la portière juste devant moi et m’a percuté de plein fouet. Éjecté de ma monture, j’ai fait un triple axel et me suis étalé de tout mon long sur la Revaler Straße. Le chauffeur, un Turc, m’a immédiatement secouru, mais le fautif s’est tenu à bonne distance. Miraculeusement, il y a eu plus de peur que de mal, mais surtout, hélas, plus de mal que d’insultes. Et ça c’est bien dommage, car cette enflure en aurait largement mérité une belle bordée.
Voilà à quoi ressemble le quotidien de quelqu’un qui n’a aucune possibilité d’exprimer convenablement le fond de sa pensée et d’envoyer paître les sinistres individus qui lui pourrissent la vie au jour le jour. La colère et la frustration montaient, montaient et montaient encore. Voyez comme ces vieilles histoires me restent encore en travers de la gorge, des années après les faits !
Comme la fois où, à la gare de Wannsee, alors que je remontais le long quai de la station à vélo (c’est interdit, mais le quai est très très long), un petit vieux tout ratatiné qui venait dans la direction opposée m’a regardé droit dans les yeux puis a déporté, sans prévenir, son déambulateur vers moi, en un grand mouvement hargneux. Si je n’avais pas eu la bonne idée de rouler prudemment, et si je ne l’avais pas bien observé, il m’aurait heurté et fait tomber sur la voie, tout simplement. Je l’ai évité à la dernière seconde, lui ai jeté un regard de consternation et ai poursuivi ma route sans m’arrêter, les mots de rage ne venant pas. OK il est interdit de rouler à vélo dans les gares, mais se poser en justicier et chercher à jeter les contrevenants sur les rails, c’est un poil extrémiste, même à Wannsee, terroir de la Solution Finale.
Ou encore cet autre soir où, alors que je circulais à vélo, mais cette fois sur la chaussée et sans commettre aucune infraction, un passager descendant d’un taxi a ouvert grand la portière juste devant moi et m’a percuté de plein fouet. Éjecté de ma monture, j’ai fait un triple axel et me suis étalé de tout mon long sur la Revaler Straße. Le chauffeur, un Turc, m’a immédiatement secouru, mais le fautif s’est tenu à bonne distance. Miraculeusement, il y a eu plus de peur que de mal, mais surtout, hélas, plus de mal que d’insultes. Et ça c’est bien dommage, car cette enflure en aurait largement mérité une belle bordée.
Le premier qui mentionne la fameuse conférence (qui a eu lieu il y a pile 70 ans) a perdu ! |
Voilà à quoi ressemble le quotidien de quelqu’un qui n’a aucune possibilité d’exprimer convenablement le fond de sa pensée et d’envoyer paître les sinistres individus qui lui pourrissent la vie au jour le jour. La colère et la frustration montaient, montaient et montaient encore. Voyez comme ces vieilles histoires me restent encore en travers de la gorge, des années après les faits !
Beaucoup d’expats vous le diront : la première fois où l’on est en mesure de soutenir une engueulade dans la langue du pays d’accueil, c’est une vraie libération, une nouvelle naissance. On est enfin capable de s’affirmer dans un monde de brutes. J’ai enfin connu cet intense moment de jouissance, cet hiver. Et plutôt deux fois qu’une.
Allez, je vous raconte. Ma première fois, c’était un soir, tard, en semaine. J’étais à vélo (encore, direz-vous) et j’empruntais la Linienstraße, à Mitte. À un endroit précis, la chaussée était barrée sur toute sa largeur pour cause de travaux. Pragmatique, comme tous les cyclistes berlinois, j’ai poursuivi ma route sur le trottoir, au lieu d’emprunter la déviation, faut pas charrier. Je ne suis pas redescendu tout de suite sur la chaussée : erreur impardonnable. Malgré l’heure tardive, il a fallu, bien sûr, qu’un vieillard bougon se mêle de la partie, et m’enguirlande copieusement pour cause de pédalage sur le territoire réservé aux piétons. Et là, le miracle s’est produit : je ne me suis pas laissé faire !
– C’est faux.
– Mais bien sûr que c’est vrai ! Allez par là, vous verrez.
– Vous mentez. Descendez du trottoir.
– N’importe quoi. Je vous dis que la route est barrée.
– Non.
– Mais si.
– Ist gar nicht.
– Aber doch.
– Nee.
– Non mais vous êtes débile.»
Puis j’ai planté là le fâcheux sénile, mettant un terme à ce fabuleux dialogue de sourds. Pendant tout le trajet jusqu’à Friedrichshain, je me suis senti de très bonne humeur, le cœur léger, amusé par le côté complètement surréaliste de cette prise de bec, mais surtout, ravi de ne pas m’être laissé rabrouer sans réagir. Enfin je suis devenu capable de répondre du tac au tac. Quel bonheur ! Quel soulagement !
La deuxième fois, c’était tout récemment, quelques jours après le Nouvel an. Je revenais du boulot et remontais la portion de Warschauer Straße entre la Spree et le pont qui enjambe les voies ferrées, vous l’auriez deviné, à vélo. L’ennui, c’est que les déchets du réveillon n’avaient pas encore été complètement nettoyés : le trottoir et la piste cyclable étaient encore dans un état lamentable, avec des tessons de bouteille partout, que je distinguais à grand peine dans l’obscurité. Au cours de mon ascension ce petit raidillon de deuxième catégorie, je me suis à un moment décalé sur la gauche de la piste cyclable, là où il y avait moins de bris de verre. C’est alors que j’entends une voix de femme passablement énervée derrière moi : «rechts halten!» (serre à droite !) me somme-t-elle, puis elle me dépasse, me lance un regard mauvais et continue. C’en était trop.
«Non mais eh oh, y’a du verre devant moi !
– Mais tu vois pas que tu gênes ?
– Es gibt Glas auf dem fucking Weg, ich werde nicht mein Fahrrad für dich kaputt machen! (il y a du verre sur la fucking voie, je vais pas bousiller mon vélo pour te faire plaisir !)
– Ja, ja, répond-elle, avec un geste exaspéré de la main.
– Arschloch!
– Selber! (Toi même !)»
Le début de la Warschauer Straße, un soir de janvier |
Après quoi, l’irascible Jeannie Longo teutonique était déjà trop loin devant, et moi j’étais à cours d’arguments. L’aimable conversation s’est donc arrêtée là. Pendant les dernières minutes de trajet avant d’arriver chez moi, j’ai retracé l’événement dans ma tête. Arschloch me semble peu approprié pour une femme. Aurais-je dû trouver quelque chose de plus féminin ? De plus sexiste ? Grosseputeboudinsalopegrognassetraînéesouillon ? Ou alors la traiter de sale nazie mangeuse d’enfants juifs ? Non, c’est peut-être un tantinet exagéré... Décidément, je dois encore améliorer considérablement mon champ lexical des grossièretés teutonnes et ma capacité à les ressortir dans le feu de l’action. Quant à «Es gibt Glas auf dem fucking Weg», ce n’est vraiment pas très percutant, en plus d’être de l’allemand de piètre qualité. Mais j’étais tout de même plutôt satisfait de mes lents progrès en matière de fritage à la germanique, malgré mes évidentes lacunes en la matière.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais force est de constater qu’apprendre à être vulgaire dans une langue étrangère que l’on pratique au quotidien, c’est presque aussi important que la politesse ou que les mots de la séduction, puisque c’est une question de survie. Marion, Française juive installée en Israël pendant 4 ans, est allée jusqu’à dire «Je me suis sentie vraiment israélienne le jour où j’ai pu m’engueuler avec quelqu’un en hébreu» (voir son témoignage dans l’antépénultième paragraphe de cet article intéressant, celui qui débute par «Marion débarque à Jérusalem en octobre 1998»), une affirmation désarmante qui, de vous à moi, la rend authentiquement française à mes yeux, parce que j’ai du mal à imaginer une juive allemande dire la même chose de son processus d’intégration en Israël...
Je n’aspire point à me «sentir allemand» un jour, mais, comme Marion, j’attends avec impatience ce jour où je serai capable d’exprimer clairement, dans un allemand cinglant, des subtilités comme : salaud, fumier, espèce de jean-foutre, bougre d’âne, pouffiasse, cuistre, goujat, catin, gredin, gueux, morue, hijo de puta, bélître, ordure, marâtre, plouc, pignouf, vieux porc décati, crétin des Alpes, abruti de première, crapule, chamelle, enfoiré, voyou, gros thon, escogriffe, an bonda manman’w, pauvre cruche, ducon-lajoie, pétasse, gaupe, écornifleur, pisse-froid, chiure de mouche, emmerdeur, ou encore «couillon», tout simplement.
Et bah y’a encore du boulot.
Comme je te comprends, ça m'est arrivé (à insulter donc) pour la première fois il y a 2 mois! J'ai engueulé un chauffeur de taxi, en allemand donc, et j'étais aussi en vélo (ça doit avoir un rapport dans le fond).
RépondreSupprimerCa m'a fait un bien immense! Je ne sais plus ce que je lui ai dit ni s'il était vraiment en tort (il était tard)...je crois qu'il a pris pour tous les autres...tant pis pour lui et tant mieux pour notre expression orale.
Cool ! Félicitations ! Bienvenue au club. Ah ça soulage ! :-)
RépondreSupprimerOui je pense que le fait d'être à vélo doit avoir une influence sur notre karma, qui nous rend plus vulnérables à ce genre de situations... ça doit être l'explication !!
Vive l'art de l'insulte à l'allemande ! :-)
Je soutiens à deux mains cette thèse. Mon allemand s'est libéré à partir du moment où, dirons nous, je pus ventiler verbalement une certaine forme de frustration. Je pensais au début que l'allemand était particulièrement pauvre et peu créatif en terme d'insultes (en comparaison avec l'espagnol ou bien le français). Avec le temps, le champ lexical s'est considérablement étendu, et l'insulte sort très naturellement, sans pre-processus mental.
RépondreSupprimerAllez pour le plaisir, ein paar auserlesenten Stücke von meinen (Berliner) Doktoranden empfohlen:
der Typ (70er), der Asi (80er), der Kunde (90er), der Opfer (00), der Depp, der Trotel, der Vollpfoster, der Turnbeutelvergesser, die Arschgeige, der Hirni, der Spacko, der Gammler, der Besserwessi, der Machoprol, die Genderterroristin und der Ökonazi (fuer F'Hain), die Prinzenbadtussy, der Backfisch....
Demande à des Berlinois (de l'Est), ils sont particulièrement inventifs.
(si avec ça je ne suis pas censuré...)
Je ne veux pas te ruiner tous tes espoirs, mais je doute réellement que l'allemand contienne autant d'insultes que le français. En fait, il faut être créatif et percutant pour pallier à ça.
RépondreSupprimerBon, sur un autre sujet, moi, je fais partie des schtroumpfs. Jamais, de toute ma vie, je n'ai réussi à insulter un parfait inconnu quand c'était mérité. Les gens que je connais, même de vue, ça passe plus facilement. Seulement les connards en général on les découvre dans le feu de l'action. Non pas que la moutarde ne me monte pas au nez, j'aurais même pas mal de répartie au naturel. Mais seulement voilà: je suis beaucoup trop gentille, ou polie, je ne sais pas, pour arriver à ce stade sur le vif, devant un individu que j'imaginais jusqu'à la seconde d'avant comme un être respectable. Même en français. Au mieux, je suis un brin agressive. Et de toute façon, on m'entend pas alors...
Donc bon, j'imagine que le jour où j'arriverai à faire ça ici sera une double, pardon une triple victoire personnelle. Sur ma personnalité, la portée de mes cris de haine, l'allemand. Et ce jour-là, ça vaudra une large, large bière. Voilà!! Qu'on me donne un crêtin à enguirlander, que je m'entraîne!
@ sdrapeau - oh la vache ! Quel vocabulaire ! Merci ! Je vais le réviser tous les soirs avant de me coucher et recopier ces mots plusieurs fois jusqu'à ce que je les mémorise ! Merci ! Effectivement je connaissais déjà certains mots (Depp, Trottel par exemple) mais impossible de m'en souvenir dans le feu de l'action... il faudra que je les relise encore et encore...
RépondreSupprimer@ Pauline - comme quoi avec la liste ci-dessus, bah on dirait qu'il y a de la matière quand même dans la langue de Goethe. Et je peux te dire qu'il faut que tu dépasses tes limites et t'accordes ce plaisir exquis qui est d'engueuler une raclure comme du poisson pourri. Ça soulage, ça fait du bien, et on se sent vachement bien après au lieu de ruminer sa colère ! Malheureusement j'ai personne à te prêter pour que tu vides ton sac là tout de suite...
C'est vrai que ça libère. Mais je dois dire que ça m'agace aussi d'entendre des gens non anglophones utiliser f... à tout bout de champ quand ils parlent "normalement". Ben, ça fait pas naturel.
RépondreSupprimerLe petit vieux bougon, c'était moi, espèce de godelureau.
RépondreSupprimer@ Alain - Ah mince alors, j'aurais dû m'en douter (vieux croûton !). Ce qui m'a bluffé c'est que le monsieur parlait en parfait berlinois, sans aucun accent de Montpellier :-)
RépondreSupprimer@ Jackie Brown - Ah bienvenue aux Chroniques ! Je suis d'accord avec toi que c'est nul ces gens qui utilisent le F-word et ses dérivés à tout bout de champ, surtout dans une autre langue que l'anglais, mais sous le coup de la colère, alors que je pédale en montée sur mon vélo, et que je dois me défendre en allemand, alors là c'est difficile de faire attention et de ne pas utiliser ces mots que j'entends tout le temps au ciné ! En plus je parle bien mieux anglais qu'allemand alors alors bon...
En fait, je parlais plutôt des gens qui se croient obligés d'ajouter des fucking partout quand ils parlent anglais. Comme ce Russe à la télé américaine qui l'utilisait à chaque phrase pour raconter sa journée, genre I went to the f... store, and I bought a f... razor. Ce genre de trucs, quoi ?
RépondreSupprimerDans ton cas, le mot me semblait tout à fait approprié.
Alors ça j'en conviens c'est naze. Je savais même pas que ça existait ! J'ai bien une vague impression qu'il y a un certain laisser-aller dans l'emploi de f... et assimilés et qu'on a tendance à l'entendre très souvent, mais comme simple élément de ponctuation, c'est nul, je suis bien de ton avis ! Peut-être que ton Russe à la télé croyait que ça fait plus authentiquement ricain parce que du coup il a l'impression de causer comme Bruce Willis ?
RépondreSupprimerUn vrai Allemand ne dirait pas comme je l'ai dit en tout cas, mais alors je ne suis pas sûr de la manière exacte de traduire "on the f... path" ou "sur la p*tain de piste" en vrai allemand vulgaire. Il me reste encore à perfectionner ce registre de langue ! Bonne journée aux US alors ! Ici la nuit tombe déjà...
«Es gibt Glas auf dem fucking Weg»!!! J'arrive pas à m'arrêter de rire!!!
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec ta thèse: il y a deux choses très difficiles à faire dans une langue étrangère: les insultes et les blagues (où les gens savent que c'est une blague et ne pensent pas que c'est une erreur de langage que tu fais sans t'en rendre compte). Le test ultime, par contre, c'est d'arriver à tenir tête à un vendeur de voiture (pendant trois jours si possible)! Crois-moi, ça c'est de la maîtrise de langue étrangère à un niveau olympique!!!
En tous les cas, bravo pour tes progrès! J'ai essayé de traduire toutes ces insultes françaises en anglais pour voir si j'en connaissais plus que toi... mais il m'en manque encore pas mal, même après 16 ans de vie en pays anglophones (par contre, il y en a plein en anglais qui n'existent pas en français, j'imagine que c'est pareil en allemand, et là, c'est encore plus jouissif!).
Le "Leck mich am Arsch" est très bien, ca passe partout. Tu peux même le dire sans le dire pour rester poli: "Du kannst mich mal..."
RépondreSupprimerMais mon préféré reste de loin "Fick dich ins Knie".
@ Dr. CaSo - Ah bon, c'est si dur que ça la langue des vendeurs de voitures ??? Je peux pas m'imaginer ce que c'est, je suis jamais allé m'en acheter... Je m'en sors très bien avec les marchands de bicyclettes mais ça ne me semble pas être une perf' particulièrement impressionnante :-)
RépondreSupprimerOui bah zut s'il me faut attendre 16 ans pour savoir dire tout ça, je crois que je lâche l'affaire :-)
@ mab - alors pas encore de concert en 2012 ? Ou tu n'as pas encore actualisé ton site ? Moi j'en ai déjà fait, mais des petits. "Du kannst mich mal...", mais c'est bien sûr !!! Pourquoi j'y pense jamais dans les moments critiques ?! Merci pour le petit rappel en tout cas !
si si, mais un seul concert pour l'instant...
SupprimerIci je ne me pose pas la question, pas envie de me faire "déporter"...Mais au Mexique c'est vrai que la première fois que j'ai été capable de traiter un chauffard de pendejo ça m'a fait du bien. Puis avec la montée en puissance des narcos je me suis calmée, pas envie de me prendre une balle...on n'est jamais trop prudente! ;-)
RépondreSupprimerEt puis quand tu n'as pas les mots il reste les geste: je t'assure qu'un doigt tendu c'est compréhensible dans beaucoup de pays, et ça marche très bien surtout (mais là pour toi c'est raté) quand c'est une femme qui le fait dans un pays de macho ;-)
@ E - Ah bon on risque la "déportation" au Qatar lorsqu'on ne surveille pas son langage ??? Bah ma foi, effectivement on y gagne à être poli... Ça vaut pour les hommes aussi ou seules les femmes étrangères sont concernées ??? Dingue ça. Pour ta remarque concernant le Mexique je comprends bien ce que tu veux dire. En Martinique avec certains individus particulièrement patibulaires on n'a pas forcément envie de leur exprimer le fond de notre pensée, on ne sait jamais comment ils réagiront. Mais en général ces types particulièrement agressifs sont identifiables à leur apparence.
RépondreSupprimerQuant au geste explicite, c'est vrai que parfois j'y recours, quand des automobolistes particulièrement odieux m'énervent... mais bon quand je suis à vélo, parfois c'est pas évident :-)
Hahah, Turnbeutelvergesser j'adore, on croirait des insultes de jardin d'enfant!
RépondreSupprimerJe dois dire que même après 4 ans en Allemagne, c'est encore et toujours "connard" ou "trou du cul" qui sortent en premier quand je suis à vélo (situation qui, semble-t-il, favorise la sortie d'insultes; au volant je suis bien plus polie!). Mais je ne désespère pas, grâce à ma fille, je vais bientôt enrichir mon vocabulaire: hier elle traitait tout le monde de "puller" dans le tram (pisseurs), je n'ai pas réagi parce que je ne savais pas que c'était une insulte. Comme ma copine, qui trouvait très drôle que son fils traite tout le monde de "mixer", jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'il voulait dire "wichser"!
Pour le féminin bien vulgaire "dumme Fauze" est bien envoyé "blöde Kuh" c'est pour rester gentil J'adore "Fick dich ins Knie" ahahah!!!.
RépondreSupprimerJe suppose que tu veux dire "Fotze" avec Fauze. C'est clair que c'est super vulgaire, un peu comme si tu disais "cunt" aux USA.
Supprimer@ JvH - c'est vrai qu'elle est marrante et mignonne cette insulte. Mais remarque en français on en a des similaires, sans trop se rendre compte (car c'est naturel pour nous) quand on dit «pauvre cruche» par exemple ou «tête de pioche». En tout cas on dirait qu'on a un début d'étude sociologique sur l'augmentation de l'agressivité des Berlinois francophones dès lors qu'ils sont à vélo ! Il faudrait creuser le sujet :-)
RépondreSupprimerC'est clair qu'avec les enfants il faudra vite que tu enrichisses ton vocabulaire et leur apprennes à ne pas dire de grossièretés à tout bout de champ sinon tu vas en ch... euh, en baver des ronds de cuir !
:-)
Tes histoires navrantes de «Puller» et «Mixer» me rappellent une anecdote : à 8 ans mes parents m'ont envoyé pour la première fois en colo en France métropolitaine, avec un petit groupe d'enfants martiniquais noyés dans une tripotée de petits Parisiens déjà bien odieux malgré leur jeune âge. C'était ma première fois sur le sol de la Mère Patrie, et il y avait plein d'expressions parisiennes que je ne connaissais pas, surtout les insultes car en Martinique on en utilise d'autres... eh bien qu'à cela ne tienne, au bout d'un mois comme un vrai petit Parisien je traitais tout le monde d'«oculé», croyant que c'était une manière de chambrer les bigleux et porteurs de lunettes... haha. Ils ont bien dû se marrer avec moi les petits Parisiens...
@ Little Cat - «dumme Fauze», jamais entendu, c'est bon à savoir. Je trouvais «Blöde Kuh» très bien ! Je savais pas que c'était gentillet (je suis décidément trop gentil), pour moi ça sonne vraiment horrible, quand tu l'envoies avec tout le mépris dans la voix, comme dans «du bllllöööde Kuh!» (pas adressé à toi bien sûr)
Merci pour toutes vos contributions, avec ce petit brainstorming on a vraiment de quoi se défendre verbalement face à l'agresseur teuton désormais ! Quel beau travail de groupe !
@ Mab - trop bien tu arrives à utiliser le nouveau formulaire de commentaires et à répondre directement aux posts les uns à la suite des autres... bah PAS MOI. Truc de fou. Je sais pas, y'a un bug sur mon ordi ou je sais pas trop... bref je voulais dire en tout cas : en effet Fotze ça me parle bien plus que "Fauze", mais j'avais pas fait le rapprochement !
RépondreSupprimerJe te souhaite un bon concert ce lundi ! ;-)
Sinon, trop fort ! Quelqu'un m'a enfin mis un "BBB+" !! C'est la première fois qu'on m'en met un ! D'un côté c'est un peu dommage de ne pas avoir de "AAA" en ces temps où la notation c'est la vie, en quelque sorte, mais sinon c'est cool que les gens utilisent ENFIN l'échelle sur toute sa longueur ou presque (allez-y mollo sur les CCC quand même hein !)
ben je sais pas moi j'ai rien fait de spécial... Tu dois avoir l'ancienne page dans le cache de ton navigateur et il affiche la page de ton cache plutôt que la page actuelle. Vide ton cache, efface tous tes cookies et essaye à nouveau. Si ca marche toujours pas, tu peux forcer ton navigateur à afficher la page la plus actuelle en faisant shift + reload de la page. Si ca marche toujours pas, jette ton ordi ;-)
SupprimerOuéééééé j'y suis arrivé ! Enfin on va voir si ça dure. Merci pour le tuyau !
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