Allô, allô, monsieur l’ordinateur,Dites-moi, dites-moi, où est passé l’hiver.
Si comme moi vous êtes venu au monde au tout début des années 1980, ou alors disons à la fin des seventies, alors il y a de grandes chances que vous connaissiez par cœur ce hit planétaire de Dorothée. À moins, bien sûr, que vous ayez été élevé(e) dans la secte du Mandarom et que vous ayez été privé(e) de télé pendant toute votre enfance. Si tel est votre cas, je ne sais pas ce qui est le plus tragique dans votre situation : avoir grandi dans une secte de fêlés et avoir probablement été l’objet de la sollicitude un brin déplacée d’un pseudo «Messie cosmo-planétaire» aux mains baladeuses pendant vos tendres années, ou alors ne pas avoir pu vous gaver de BN et de dessins animés du Club Dorothée en rentrant de l’école, chaque après-midi, des années durant. Dans tous les cas, vous devriez traîner vos parents devant les tribunaux, ils l’auront bien mérité, les sagouins maltraiteurs d’enfants.
Bref, voilà le clip de la chanson dont je parle, histoire que vous vous mettiez vite fait à la page. Pour ceux qui connaissent, ça fait plaisir à revoir et à réécouter, même si le son est mal synchronisé avec l’image, sur cette vidéo comme sur toutes les autres que j’ai visionnées (au bout de la douzième vidéo, je commençais à avoir des tics nerveux et j’ai laissé tomber). Apparemment, en 1985, télécharger un clip sur le minitel 3615 TonTube, était une belle prouesse technologique ; fallait pas non plus s’attendre à des miracles du point de vue de la synchronisation de la bande son :
Mais enfin, me ferez-vous remarquer, d’un ton indigné : Dorothée ne dit pas «où est passé l’hiver» mais «où est passé mon cœur». Vous avez raison, certes, mais pour la petite histoire, les paroles d’origine ont été légèrement modifiées afin d’augmenter les chances de succès commercial du morceau. Pari gagné d’ailleurs, car c’est bien connu que les chagrins de cœur sont nettement plus vendeurs que les pleurs des râleurs privés de vrai winteur.
Pour ma part, n’ayant pas les mêmes contraintes de succès commercial, je peux me permettre de faire le constat que n’a pas pu faire Dorothée à l’époque : nous voici au milieu d’un hiver bien décevant, où la neige ne tombe, au mieux, que sous forme de Schneeregen («pluie neigeuse») collante et sans intérêt, où les luges restent décidément remisées au placard, où les patins à glace rouillent piteusement dans des caves humides au lieu de fendre gracieusement la surface compacte des lacs gelés, où vos moonboots préférés se morfondent et ramassent la poussière près du meuble à chaussures dans l’entrée de votre appart’.
Alors, quitte à faire une croix sur l’hiver, pourquoi ne pas le faire en beauté ? Le meilleur substitut au patinage sur le Rummelsburger See est, à mon humble avis, le beach-volley berlinois, en plein mois de janvier. Bien entendu, pas question de jouer en plein air : malgré la douceur ambiante, il fait malgré tout un peu trop frais pour cela, et les terrains doivent être impraticables. Qu’à cela ne tienne, les Jeanne et Serge d’entre vous peuvent continuer à pratiquer leur sport favori en salle chauffée au cœur de la mauvaise saison ! Il suffisait d’y penser.
À Reinickendorf, quartier périphérique, sinistre et sans charme particulier du nord de Berlin, non loin de l’aéroport de Tegel, l’Indoor Beach Center est l’endroit idéal pour oublier pendant une heure ou deux la tiède grisaille hivernale. Tout y est : le sable, très fin (on s’y enfonce même un peu trop), les terrains, les filets, les volleyeuses accortes en tenue décontractée, et même les Strandkorb, ces sièges en osier typiques des rivages de la mer Baltique, indispensables accessoires estivaux dans la psyché teutonne, en l’absence desquels toute plage est automatiquement rétrogradée en vulgaire étendue de sable sans intérêt.
Des fresques murales vous transportent même dans un décor fantastique d’eau turquoise et de cocotiers bercés par la brise tropicale. Si avec tout ça vous n’avez pas l’impression d’avoir atterri dans un véritable paradis tropical, on ne peut rien pour vous. Même pour moi, fraîchement débarqué de Martinique, l’illusion était parfaite ! Enfin, presque parfaite, je ne sais pas, il manquait un petit quelque chose d’insaisissable... peut-être la «Dame Couchée» en arrière-plan ?
Bref, voilà le clip de la chanson dont je parle, histoire que vous vous mettiez vite fait à la page. Pour ceux qui connaissent, ça fait plaisir à revoir et à réécouter, même si le son est mal synchronisé avec l’image, sur cette vidéo comme sur toutes les autres que j’ai visionnées (au bout de la douzième vidéo, je commençais à avoir des tics nerveux et j’ai laissé tomber). Apparemment, en 1985, télécharger un clip sur le minitel 3615 TonTube, était une belle prouesse technologique ; fallait pas non plus s’attendre à des miracles du point de vue de la synchronisation de la bande son :
Mais enfin, me ferez-vous remarquer, d’un ton indigné : Dorothée ne dit pas «où est passé l’hiver» mais «où est passé mon cœur». Vous avez raison, certes, mais pour la petite histoire, les paroles d’origine ont été légèrement modifiées afin d’augmenter les chances de succès commercial du morceau. Pari gagné d’ailleurs, car c’est bien connu que les chagrins de cœur sont nettement plus vendeurs que les pleurs des râleurs privés de vrai winteur.
Pour ma part, n’ayant pas les mêmes contraintes de succès commercial, je peux me permettre de faire le constat que n’a pas pu faire Dorothée à l’époque : nous voici au milieu d’un hiver bien décevant, où la neige ne tombe, au mieux, que sous forme de Schneeregen («pluie neigeuse») collante et sans intérêt, où les luges restent décidément remisées au placard, où les patins à glace rouillent piteusement dans des caves humides au lieu de fendre gracieusement la surface compacte des lacs gelés, où vos moonboots préférés se morfondent et ramassent la poussière près du meuble à chaussures dans l’entrée de votre appart’.
Alors, quitte à faire une croix sur l’hiver, pourquoi ne pas le faire en beauté ? Le meilleur substitut au patinage sur le Rummelsburger See est, à mon humble avis, le beach-volley berlinois, en plein mois de janvier. Bien entendu, pas question de jouer en plein air : malgré la douceur ambiante, il fait malgré tout un peu trop frais pour cela, et les terrains doivent être impraticables. Qu’à cela ne tienne, les Jeanne et Serge d’entre vous peuvent continuer à pratiquer leur sport favori en salle chauffée au cœur de la mauvaise saison ! Il suffisait d’y penser.
Mon fidèle vélo se cache sur cette photo : saurez-vous le retrouver ? |
À Reinickendorf, quartier périphérique, sinistre et sans charme particulier du nord de Berlin, non loin de l’aéroport de Tegel, l’Indoor Beach Center est l’endroit idéal pour oublier pendant une heure ou deux la tiède grisaille hivernale. Tout y est : le sable, très fin (on s’y enfonce même un peu trop), les terrains, les filets, les volleyeuses accortes en tenue décontractée, et même les Strandkorb, ces sièges en osier typiques des rivages de la mer Baltique, indispensables accessoires estivaux dans la psyché teutonne, en l’absence desquels toute plage est automatiquement rétrogradée en vulgaire étendue de sable sans intérêt.
Le truc rouge et blanc au fond est un Strandkorb |
Des fresques murales vous transportent même dans un décor fantastique d’eau turquoise et de cocotiers bercés par la brise tropicale. Si avec tout ça vous n’avez pas l’impression d’avoir atterri dans un véritable paradis tropical, on ne peut rien pour vous. Même pour moi, fraîchement débarqué de Martinique, l’illusion était parfaite ! Enfin, presque parfaite, je ne sais pas, il manquait un petit quelque chose d’insaisissable... peut-être la «Dame Couchée» en arrière-plan ?
Selon moi, les avantages du beach volley en salle par rapport au «vrai» beach volley en plein air, sont de deux ordres : le fait de toujours pouvoir jouer, par tous les temps, même si dehors il vente à décorner les vaches qui pissent, et le fait d’avoir la possibilité de pratiquer ce sport en toute saison, et pas seulement six mois par an. Mais il y a, bien évidemment, quelques mauvais côtés : le hangar est très excentré et mal desservi (la gare de Wittenau, qui déjà n’est pas le centre du monde, est bien à 10-15 minutes à vélo, sinon il y a un bus je crois, à voir), le beach volley coûte bien plus cher en salle qu’à l’air libre, la qualité du sable entrave les mouvements des joueurs, et pour couronner le tout, on sue à fond mais on ne bronze pas du tout ! C’est fou que les proprios n’aient pas pensé à installer des lampes à UV au plafond.
Néanmoins, c’est un bon moyen de garder la forme et de ne pas perdre son coup de ballon pendant les mois d’hiver. L’endroit n’est pas réservé aux champions, loin de là. On y croise des joueurs confirmés mais aussi des sportifs dilettantes, tout comme à Beach Mitte en été.
Alors voilà. Puisque je ne vis pas encore que de blog et d’eau fraîche, je fréquente régulièrement cet endroit. Qui sait, peut-être aurons-nous l’occasion de nous y affronter un soir avant le retour des beaux jours ?
Ben moi, je ne vais pas me plaindre de l'hiver quasi inexistant... Parce que la Siberie c'est pas ma tasse de thé non plus :-D Et qui sait si le vrai hiver ne va pas arriver en Mars avril... y a plus de saison ma brave dame!
RépondreSupprimerBah oui c'est un peu frileux les chats, n'est-ce pas ? :-)
RépondreSupprimerJ'ai ouï-dire qu'on nous annonce du -7°C et de la neige la semaine prochaine, ça reste plutôt modéré comparé aux hivers passés mais bon c'est un début ! On verra si ça suffira pour le patin à glace... j'en doute !
Enfin, presque parfaite, je ne sais pas, il manquait un petit quelque chose d’insaisissable... peut-être la «Dame Couchée» en arrière-plan ?
RépondreSupprimer>>>> Il manquait surtout la vendeuse de sorbets coco avec sa sorbetière à manivelle !
@ Anonyme : ah je vous que j'ai affaire à un(e) vrai(e) connaisseur / euse des plages martiniquaises !
RépondreSupprimerCe que l'anonyme (ma sœur en fait) ne dit pas, c'est qu'elle s'est fait engueuler par une de ces vendeuses de sorbet sur la plage du Diamant. Elle conseille donc d'éviter la chabine de la plage du Diamant.
RépondreSupprimer@ Jackie Brown & Anonyme !
RépondreSupprimerOK ! Ravi de savoir à qui j'ai affaire maintenant :-)
Ah les vendeuses antillaises, gentilles mais certaines ont leur mauvais caractère :-)
OK j'étais au Diamant le jour de Noël et de toute évidence ce jour-là les vendreuses de sorbets avaient mieux à faire, du coup on n'a pas fait connaissance avec la chabine :-)
Ah les vendeuses antillaises, gentilles mais certaines ont leur mauvais caractère :-)
RépondreSupprimerTu l'as dit ! A chaque fois que je vais au supermarché en Martinique, je me demande quand je vais tomber sur une caissière mal élevée. Elles sont toujours adorables et ont toujours le sourire.
La chabine du Diamant, c'était l'exception !
C'est vrai ce que tu dis sur les caissières, mais quand même je les trouve leeeeeeeeeeeentes... faut pas être pressé de sortir ! Mais comme elles sont gentilles, alors du coup ça va :-)
RépondreSupprimerC'est bien d'aller se coucher ce dimanche soir avec toutes ces belles images de Martinique et de vendeuses de sorbets en tête. Merci à toi pour cela !
Et bonne semaine.
Lentes, je dois dire que je n'avais pas remarqué. Mais je pourrai vérifier bientôt. Je pars jeudi pour quatre semaines.
SupprimerC'est mon impression personnelle, peut-être un peu déformée par la réalité teutonne, mais ce n'est pas si déplaisant quand on est en vacances...
SupprimerC'est super, bon voyage et profites-en à fond !