mardi 14 février 2012

Beauté de Brrrrlin : Plaisir inéglaglable

Vous avez un peu froid ? Sans doute un peu moins maintenant, certes, mais quand même, juste pour me faire plaisir on va faire semblant de croire que c’est encore la Sibérie dehors, histoire d’être gentils avec moi chers Lecteurs et Lectrices, allez quoi... en plus c’est la St-Valentin aujourd’hui, raison de plus d’être sympas... Bref, voici sans plus attendre une vingtaine de bonnes raisons de surkiffer l’hiver à Berlin. Si après ça vous n’êtes pas convertis aux vertus de l’âge de glace, je ne peux rien pour vous... 



Lever de soleil sur la Spree entre Friedrichshain et Kreuzberg


 0°C –– Parce que ces nuits qui n’en finissent plus, ces journées ridiculement courtes où il fait un temps à ne pas mettre un Martiniquais dehors, c’est l’excuse parfaite pour faire ma loque tout le weekend durant. Pourquoi diable franchirais-je le seuil de mon appartement douillet ? Pour avoir le loisir d’admirer la riche palette de gris dans le ciel ? Pour écouter le concert de toux et d’éternuements et attraper la Schweinegrippe à mon tour ? Pour déraper sur les trottoirs ? Pour bousiller mes semelles sur ces ridicules gravillons anti-glisse ? L’hiver, c’est le moment où je me fais volontiers casanier et profite à fond de mon petit chez-moi.


Le Landwehrkanal à proximité de Potsdamer Platz

-1°C –– Parce que de temps à autre, il faut bien sortir malgré tout. Mais ce temps que l’on ne peut pas passer à glandouiller aux terrasses des cafés ou au Biergarten, on l’occupe plus intelligemment, en fréquentant assidûment les musées, les cinés et les salles de concert ! L’hiver, c’est le temps de la Kultur par excellence.

pic namepic name

-2°C –– Parce qu’il y a la Berlinale ! J’entends déjà le concert de protestations : ben voyons, la Berlinale a lieu en février comme elle pourrait très bien se dérouler en mai, comme le festival de Cannes. L’hiver n’y est donc pour rien ! Je n’ai rien à répondre à ce genre d’argument massue, mais en même temps, on s’en fiche un peu non ? Il y a la Berlinale, point.

La Spree le 2 février, ce fameux jeudi matin, par -14°C


-3°C –– Parce que les touristes vont se faire pendre ailleurs. Qu’il est bon de se retrouver peinards entre Berlinois de souche ! Les rues de Friedrichshain sont si calmes, sans les hordes d’EasyJet-Setters alcooliques juvéniles, qu’on peut se laisser bercer par le croassement mélodieux des corbeaux. Que du bonheur. Je ne sais pas vraiment de quoi ils ont peur, nos amis les touristes, mais à part durant la quinzaine de la Berlinale, ils sont tout simplement aux abonnés absents. Ils nous manqueraient presque, dans le fond. Mais non en fait.

À Treptow, le bout de canal où le Klub der Visionäre fait face au Freischwimmer est tout simplement méconnaissable.

-4°C –– Parce que pendant cette semaine de début février durant laquelle les radicaux de gauche «commémorent» dignement l’expulsion des locataires du squat Liebig 14, le quadrillage policier de Friedrichshain est si imposant que mon quartier berlinois devient subitement l’endroit le plus sûr au monde. Qu’il est rassurant, ce sentiment de sécurité totale ! En comparaison, même le quartier des ministères à Pyongyang est ravalé au rang de coupe-gorge putride et mal famé.

pic namepic name


-5°C –– Parce qu’avoir un balcon, c’est bien, mais avoir un immense congélo d’appoint, c’est bien mieux. Sinon, je la mettrais où, cette carcasse de renne surgelée qu’on vient de m’envoyer direct de Laponie, hein ? Dans mon petit compartiment à glace riquiqui où j’ai à peine assez de place pour deux steaks hachés ?

Un matin de février 2012 depuis un balcon de Friedrichshain

-6°C –– Parce que, comme je n’ai aucun scrupule à faire ma loque pendant la journée, alors le soir venu, je n’ai aucun état d’âme à sortir jusqu’au bout de la nuit ! Et tant pis pour la journée qui suit, de toute façon il fait trop froid pour qu’il soit intéressant d’en profiter, alors autant hiberner comme une marmotte... Et la boucle est bouclée.

Autre haut lieu de la hypitude berlinoise victime du gel : le ponton du Watergate, à Kreuzberg
Das Badeschiff ("Le Bateau des Bains"), piscine flottante sur la Spree en été et repaire de jeunes beaux qui aiment se montrer, hiberne tristement sous forme de sauna surnageant sur les glaces...


-7°C –– Parce que c’est sacrément sympa de vivre comme à la station de sports d’hiver : ce bruit de la neige qui craque sous nos semelles, sa blancheur éblouissante au soleil, l’odeur du vin chaud qui se répand sur toutes les esplanades.. Berlin en février, n’ayons pas peur des mots, c’est Les Trois Vallées. Mais si, mais si. 


Sorties en famille sur la Rummelsburger Bucht

-8°C –– Parce qu’une petite grippe par ci, un gros rhume par là, c’est le bon plan pour sécher deux ou trois jours de bureau de temps en temps durant la mauvaise saison. Et ceux d’entre vous qui ont pratiqué les médecins allemands, sauront que si ces derniers sont très parcimonieux avec les prescriptions médicales («L’ibuprofène, prenez-en uniquement en cas de fièvre supérieure à 39 degrés, et vous pourrez commencer les antibiotiques au bout d’une minute d’arrêt cardiaque, attention, surtout pas avant»), en revanche, ils n’y vont pas de main morte pour distribuer les arrêts maladie. Ce n’est pas moi qui m’en plaindrai.

Landwehrkanal : des petits malins avaient allumé un feu sur la glace. Il n'est pas passé à travers... C'est dire.

-9°C –– Parce que j’aime bien jouer à repérer, dans le S-Bahn, les nombreux Berlinois et Berlinoises qui ont abusé des séances d’UV, reconnaissables à ce teint orangé qu’ils arborent d’autant plus de fierté que leur complexion s’éloigne de toute couleur prévue par la nature. Et la police ne dit rien...

Sortie à vélo sur l'Urbanhafen gelé, à Kreuzberg

-10°C –– Parce qu’il n’y a plus personne sur les pistes cyclabes, à part un dernier carré d’irréductibles. Et en particulier aucun de ces vélos de location «Fat Tire» ou «Berlin on Bike» qui essaiment habituellement en groupes de quinze. Et ça c’est le pied.


Promenade du soir sur la Rummelsburger Bucht


-11°C –– Parce qu’il n’y a pas que Jésus qui peut marcher sur l’eau ! En fait, c’est affreusement banal. Et ces boulets d’apôtres qui n’ont rien capté à la supercherie : ils se sont bien fait rouler dans la farine !


Bouée de sauvetage sur le Landwehrkanal. En hiver, le risque de noyade est quelque peu réduit.

-12°C –– Parce que le froid abolit temporairement les diktats de la mode ! Les gros et les maigres, les jeunes et les vieux, les fashion et les has been : toutes les tailles et tous les styles s’uniformisent à mesure que les couches de vêtement s’empilent et recouvrent les derniers centimètres carrés de peau. Même les hipsters les plus excentriques deviennent difficilement reconnaissables sous leur quatrième manteau. Ce phénomène n’a d’ailleurs pas échappé à l’œil observateur du Postillon. Alors sur ce point précis, bien sûr, vous vous doutez bien que je suis un jeune homme à l’élégance exquise et que je suis à la pointe de la tendance, et vous avez bien raison. Je me ris des diktats de la mode comme de ma première Rolex, puisque c’est moi-même qui les dikte au reste de l’humanité. Néanmoins, je vous confie que j’apprécie bien cette saison du laisser-aller vestimentaire, où, quand souffle un vent de Sibérie sur les rives de la Spree, on privilégie le confort et le maintien des fonctions vitales plutôt que de sacrifier aux habituelles exigences purement esthétiques. À moins d’être très très bête bien sûr. C’est reposant de s’autoriser à négliger son look, de temps en temps.

Le Tempodrom se fond mieux dans cet environnement.

-13°C –– Parce que, à propos de mode, j’ai ne sors plus sans me coiffer d’un lapin mort ; c’est le comble du chic. Ce couvre-chef, en peau de lapin véritable, sent le lapin (heureusement, il ne sent pas particulièrement le lapin mort, juste le lapin tout court, sinon ce serait difficile...). Dans les rues, les chiens se retournent sur mon passage et reniflent dans ma direction avec excitation. Et ce renard affamé qui m’a pris en chasse l’autre jour au Treptower Park ? Flippant. Toujours est-il que cette toque en fourrure de lapin boréal me tient diablement chaud et c’est tout ce qu’il me faut. Et puis il est tellement doux, mon lapin mort, que je sens déjà que je suis en train de m’y attacher, et avec les températures qui remontent ça va être difficile de le remiser au placard.

Coiffé de mon lapin mort.

-14°C –– Parce qu’il y a la Saint-Valentin ! Non je rigole.


Ah, il n'y a pas que moi qui débute !


-15°C –– Parce que je ne me lasse pas d’admirer la Spree gelée ! Il faut me comprendre : j’ai découvert la neige à quinze ans, alors le spectacle d’une rivière qui gèle au beau milieu d’une capitale européenne me fascine à l’infini.





-16°C –– Parce que grâce au gel intense, j’ai réussi à compter mes poils de nez : 129 dans la narine droite et 161 dans la narine gauche. Maintenant j’aimerais comprendre pourquoi il y a un tel différentiel entre les deux narines. Mystère et boule de gomme...

L'Oberbaumbrücke pris dans les glaces un matin de février 2012


-17°C –– Parce que j’ai ajouté le patin à glace à la liste des sports auxquels je me suis initié dans la capitale teutonne.

Promenade ensoleillée sur la Rummelsburger Bucht

-18°C –– Parce qu’une fois dans ma vie, j’ai apporté à ma mère, qui gémissait et se lamentait au téléphone, tout le réconfort dont elle avait besoin, en lui tenant à peu près ce langage :

Mère : «Et puis en plus de toutes ces histoires, tu sais, il fait tellement froid en ce moment ! Ah, je te dis, chaque nuit je souffre !»
Moi : «Ah oui ? Il fait froid ?»
Mère : «Oh, oui, je te dis. Tout le monde a froid. Même ton papa. Cette nuit il a fait 18 degrés !»
Moi : «18 degrés Maman ? Bon c’est vrai que c’est vraiment très froid, mais tu sais, en ce moment-même il fait moins dix-huit ici... j’aimerais bien grelotter avec vous par 18 degrés là, tout de suite !»
Mère : «Moins 18 ?? Mon Dieu, je n’arrive même pas à imaginer quel effet ça fait.»
Moi : «Très très-très froid. Comme quand il fait 18 degrés, mais en beaucoup plus froid !»
Mère : «J’ai compris ce que tu veux me dire... c’est bon j’arrête ! Finalement on n’est pas trop mal ici...»
Moi : «Ah, ben tu vois !»

Et ça, ça vaut toutes les nuits à -18°C du monde... bon peut-être pas toutes non plus !

Allô Maman, bobo !
Deux utilisations possibles du Thielenbrücke, qui enjambe le Landwehrkanal entre Kreuzberg et Neukölln

-19°C –– Parce que l’hiver berlinois est la seule saison qui soit suivie du printemps... L’été berlinois, pour tout le bien qu’on en dise, n’est jamais que le précurseur de l’automne. CQFD !

La Spree vue de Jannowitzbrücke

-20°C –– Parce que, quoi qu’il arrive, qu’on l’aime ou pas, l’hiver berlinois revient chaque année, et s’installe pendant deux bons mois. Alors autant s’efforcer de voir le bon côté des choses !

La Spree entre la presqu'île de Stralau et le Treptower Park :  les oiseaux se réfugient dans le dernier petit bassin libre de glace.

Et vous, chers Lecteurs, vous aussi vous adorez lhiver, nest-ce pas ? Allez, dites-nous un peu pour quelles raisons !

Le bateau "Heimat Berlin" sur la Rummelsburger Bucht

21 commentaires:

  1. Mais je n'y crois pas! Tu me rendrais presque envieuse du froid!!!!! ;-) Et j'adore ton lapin mort! Je veux le même.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ E. - Je suis sûr qu'une fourrure de lapin mort, c'est parfait pour les hivers rigoureux sur les rivages enneigés du Golfe Persique :-)

      Supprimer
  2. L'hiver, ici, sans les touristes, c'est le paradis

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En plus certains hivers montpelliérains sont sûrement à peine plus frais que certains étés berlinois... en exagérant à peine !

      Supprimer
  3. Génial ce billet je me suis bien fendue la poire encore une fois avec ton lapin mort sur la tête! Lavant hier je me suis promenee sur le lac en face du château de Charlottenburg. Mais dis voir, j'ai une question très stupide: Comment tu fais pour mettre deux phtotos l'une à côté de l'autre, parce que depuis la nouvelle interface je n'y arrive plus!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dis donc, on disait que tu as établi ton QG hivernal au château de Charlottenburg, ma foi ! Ça doit être drôlement sympa ! Tu en parles dans ton blog ? J'avoue que j'ai la flemme de chercher dans tes volumineuses archives :-)

      Je répondrai plus tard à ton autre question, quand j'aurai une meilleure connexion.

      Supprimer
    2. @ Little Cat, avant que j'oublie, alors pour les photos côte à côte je suis allé chercher un tutorial sur internet... voici le lien : http://www.blogbulk.com/2008/11/more-pictures-in-one-row-or-side-by.html.

      C'est assez coton : il faut que tu connaisses la largeur exacte de ta page, que tu ailles te placer au bon endroit dans le code html du message, faire un certain nombre de copier/coller... au bout d'un moment quand tu connais bien les opérations, ça se fait presque les yeux fermés :-=

      Supprimer
    3. Ah oui je viens juste d'écrire un billet sur Charlottenburg! Tu verras c'est le premier que tu verras. Dis donc tu ne crois pas que plus ca va, plus ils font compliqué? Avant c'était bien plus simple! En plus maintenant il faut utiliser google chrome sinon c'est méga la galère pour écrire

      Supprimer
    4. Oui j'ai vu ton billet, c'est sympa ! Je viens y commenter quand j'aurai une meilleure connexion.

      Je trouve aussi que c'est de plus en plus compliqué, et au bureau je peux pas utiliser Chrome... Je te raconte pas la galère que c'est pour pouvoir blogguer...

      Supprimer
  4. Wow. C'est beau tout ca.

    Plus de neige ici a Versailles.....

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'était beau ! Maintenant c'est déjà en train de fondre... et ce matin, les trottoirs étaient surtout recouverts de verglas, ce qui m'a vraiment empêché de prendre mon vélo :-(

      Supprimer
  5. Vous avez bientôt fini de râler contre les touristes! :-)
    Ces photos me donnent envie de sauter in den nächsten Easyjet Flieger! Ich liebe Berlin!
    Merci pour les quelques moments de de bonheur virtuel....ça fait du bien dans ce monde de brutes......

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ Sonja - ravi de vous avoir à nouveau sur ces pages ! :-)

      Je crois que c'est un réflexe universel, de se plaindre des touristes et de s'en moquer, surtout dans les régions à fort potentiel touristique où les vacanciers étrangers sont importants pour l'économie... en Martinique, on en sait quelque chose !

      En tout cas, n'attendez plus avant de monter dans l'avion, parce que ça a commencé à fondre ! C'est peut-être même déjà trop tard :-/

      Supprimer
    2. Je vis en Normandie, près des plages du Débarquement....alors les touristes...:-))
      Le "vous avez bientôt fini de râler" était pensé à la 2ème pers. du pluriel (an den Berlinikiner und andere Kritiker gerichtet), ich werde mir erlauben, weiterhin "Du" zu sagen :-)
      Avec le "vous" je prends 10 ans de plus, et ça n'est vraiment pas nécessaire!!

      Supprimer
    3. @ Sonja - OK va pour le "tu" :-)

      D'ailleurs il me semble bien que tu t'étais déjà présentée car quelque part dans ma vague mémoire de mes Lectrices et Lecteurs que je ne connais pas en vrai, je t'associais à la Normandie... désolé d'avoir oublié !

      :-)

      Je devrais tenir des fiches... euh non ça fait un peu trop Stasi.


      Allez, en fait moi j'adore voyager. Donc quand je voyage, fatalement, je suis un touriste... alors logiquement je suis obligé de ne pas mettre tous les touristes dans le même panier ! Mais il y a un côté fatigant avec ces touristes-types qui envahissent bruyamment Berlin... peut-être sont-ils plus agaçants que les visiteurs typiques des plages du débarquement ? (je dis ça mais la seule fois où je suis allé à Ouistreham, c'était avec un groupe de copains parisiens pour un enterrement de vie de garçon, et je ne suis pas sûr que les locaux aient eu une très haute idée de nous !)

      Supprimer
    4. Ouistreham...je me souviens...c'était donc toi!!
      Les touristes de chez nous sont, wie soll ich sagen, certainement différents de ceux à Berlin : ils sont principalement Anglais und schon in einem gewissen Alter! Ils ne causent donc pas les mêmes désagréments :-)

      Ton récit sur la médecine allemande m'a fait rire, mais c'est exactement ça. Tu aurait pû ajouter les conseils genre Halswickel mit Leinsamenbrei, Essigsocken zum Fieber senken und Sonnenblumenkerne kauen :-)

      Très bonne fin de semaine à toi à Berlin!

      Supprimer
    5. Ah, je n'ai pas encore reçu de tels conseils de la part d'un médecin, ça ressemble à des remèdes de grand-mère :-)

      Très bonne fin de semaine à toi aussi. Je me réjouis du weekend... Alaaf :-)

      Supprimer
  6. J'ai été visité Berlin (la semaine dernière) je suis jeune mais ni juvénile ni alcoolisée :D J'ai été frustrée par le peu de temps et le trop plein de choses à voir! Je reviendrais!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. @ coco - Bienvenue aux Chroniques ! quel courage d'avoir visité Berlin par les très basses températures de la semaine dernière ! Effectivement, il y en a des choses à voir ici ! On dirait que tu n'as pas été découragée, ça c'est cool !

      Supprimer
  7. J'ai envie de pleurer. Bref. bises

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Faut pas se mettre dans des états pareils enfin !! Ça reste jamais que de la glace... et pis il n'en reste déjà presque plus, et il PLEUT !

      Bon weekend !

      Supprimer

Un petit bonjour ?

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...