À tort ou à raison, les Français sont connus pour être de beaux parleurs, à tous les sens du terme : ils affectionnent les belles idées et les concepts généraux, ils raffolent de grands débats, surtout s’ils donnent lieu à de belles joutes verbales à la rhétorique affûtée, agrémentées de quelques bons mots assenés à l’adversaire comme des banderilles. Ils glosent volontiers, à l’infini, sur l’idée en vogue du moment, si abstraite soit-elle, uniquement parce que la réflexion est passionnante, et le débat bien plus captivant que les questions bassement terre-à-terre dont la sphère politique devrait avant tout se préoccuper. Vient ensuite un moment où le public finit par se lasser de la discussion, et se passionne pour un nouveau débat, tout aussi philosophique que le précédent.
À tort ou à raison, les Allemands, eux, sont perçus comme un peuple qui goûte moins les grands mots et préfère l’action. Les grands idéaux, les dissertations enflammées et les débats stériles, ça va cinq minutes, pour cette nation industrieuse, plus portée sur le résultat que sur la longue palabre. Au bout d’un moment, il faut bien siffler la fin de la récré, s’efforcer à prendre une décision, la plus pragmatique possible bien entendu, puis mettre les mains dans le cambouis afin de résoudre le problème identifié. On reconnaît bien là la redoutable efficacité teutonne.
À tort ou à raison, les Allemands, eux, sont perçus comme un peuple qui goûte moins les grands mots et préfère l’action. Les grands idéaux, les dissertations enflammées et les débats stériles, ça va cinq minutes, pour cette nation industrieuse, plus portée sur le résultat que sur la longue palabre. Au bout d’un moment, il faut bien siffler la fin de la récré, s’efforcer à prendre une décision, la plus pragmatique possible bien entendu, puis mettre les mains dans le cambouis afin de résoudre le problème identifié. On reconnaît bien là la redoutable efficacité teutonne.
Comme tout stéréotype, ces images d’Épinal contiennent une bonne part d’inexactitudes et de grossières approximations, et je pourrais employer chaque article de mon blog à démonter ces clichés. Mais j’aime bien les clichés. En général, ils sont plutôt drôles, et ils ont souvent un fond de vérité. Et puis avouons que le stéréotype est un outil sacrément commode pour étayer le propos du blogueur intellectuellement paresseux que je suis. Je vais donc y recourir aujourd’hui sans vergogne.
Ainsi, à propos de cette différence culturelle perçue entre la France causeuse et l’Allemagne faiseuse, intéressons-nous au cas de la droite nationaliste et xénophobe dans ces deux nations voisines en 2012. La question est d’actualité cette année dans les deux pays.
L’extrême-droite hexagonale est politiquement puissante. Elle tient en otage le gouvernement français depuis une décennie, et l’a d’ailleurs complètement infiltré. Mais elle agit peu. Le peu de résultats tangibles qu’elle a à son actif, c’est déjà trop, bien entendu. Néanmoins, le poison qu’elle inocule dans toute la société française ne provient pas tant de ses actes que de ses mots. Et elle n’en est pas avare : elle met à l’index les «Auvergnats» ou déclare bruyamment, par le truchement de mon ministre préféré, que les civilisations ne se valent pas. Elle sème la confusion, la peur, et surtout le mensonge, sur l’invasion du «halal», sur l’immigration «de peuplement», etc. Elle manie à perfection le sophisme et le syllogisme, elle cite et réhabilite les écrits des écrivains les plus sulfureux, et s’approprie au passage, sans aucune vergogne, des propos d’auteurs pris hors de leur contexte. Elle combat avant tout par la plume et par les ondes, des armes bien françaises en somme.
Hommage à de Brahim Bouarram sur la Seine |
L’extrême-droite allemande, elle, parle beaucoup moins, et nettement moins élégamment. Mais elle tue. Et pas qu’un peu. Silence, on assassine. Ainsi, au cours des deux dernières décennies, la France a connu deux affaires criminelles particulièrement traumatisantes liées aux violences d’extrême-droite : l’assassinat de Brahim Bouarram, jeté dans la Seine par des skinheads en 1995, et la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par le militant néo-nazi Maxime Brunerie lors du défilé du 14 juillet 2002. On pourrait presque y ajouter l’affaire du Gang des Barbares : la haine antisémite des meurtriers étant avérée, seule manquait la dimension «politique» de leur acte. De l’autre côté du Rhin, en revanche, les statistiques compilées depuis 1990, année de la réunification, sont d’une toute autre échelle : selon les sources, et selon la définition même de la notion de crime d’extrême-droite, le nombre d’assassinats commis entre 1990 et 2011 varie de 58, dernier chiffre officiel de la police, à 181 ou 182 (il y a comme un désaccord), selon les fondations de vigilance contre les violences extrémistes telles que la Amadeu-Antonio-Stiftung, souvent citée par la presse sérieuse. Soit une moyenne située entre trois et neuf meurtres par an à l’actif de l’extrême-droite allemande. Chapeau les fachos.
La différence avec laquelle la société réagit à ces crimes, d’une rive à l’autre du Rhin, est également saisissante. En France, pays de bonne palabre, l’assassinat de Brahim Bouarram, un père de famille marocain de 29 ans, par des militants du FN échauffés par le défilé annuel du 1er mai, entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1995, avait choqué toute la nation. Des milliers de personnes ont défilé à la mémoire de la victime, et François Mitterrand s’est associé au recueillement national. À l’époque, j’étais un ado vivant sur une île bien éloignée de ces préoccupations, pourtant le choc était perceptible jusque chez nous. Je n’ai jamais oublié ce nom, pourtant si éloigné de ma culture insulaire et de mes horizons d’alors.
Jeanne Kooijmans et Peter van Bruggen, les deux animateurs radio hollandais à l'origine de la protestation de masse contre l'attitude du chancelier Kohl vis-à-vis des victimes d'attaques racistes Photo : fondation Anne Frank |
Cette réaction fit scandale, à juste titre, bien au-delà des frontières nationales, et le chancelier Kohl reçut alors plus d’un million de cartes postales envoyées par autant de citoyens néerlandais (pas loin de 10% de la population adulte aux Pays-Bas) scandalisés et solidaires, avec pour tout texte la mention Ik ben woedend! (En allemand, «Je suis furieux» se dit Ich bin wütend, il est donc fort à parier que Herr Kohl a reçu le message cinq sur cinq, malgré la barrière de la langue.) Prends ça, vieux crapaud ! Je crois qu’il y a là un trait significatif que l’on ne peut négliger : à cette époque pourtant très récente, des pans entiers de la société allemande, jusqu’au sommet, ne se sentaient pas le moins du monde concernés par ce genre de tragédies à répétition, dans un contexte de forte recrudescence des attaques sanglantes et des pogroms racistes, où plusieurs familles furent décimées.
Marwa et Elwy El-Sherbini, en des temps plus heureux. Photo : Süddeutsche Zeitung |
Plus récemment, je me rappelle très bien une affaire qui m’avait consterné, puisque je vivais déjà à Berlin. Nous sommes en juillet 2009. Au tribunal de grande instance de Dresde, une jeune mère de famille égyptienne témoigne contre l’homme qui l’avait insultée et agressée verbalement sur une aire de jeux pour enfants. Après son témoignage, alors qu’elle regagne son siège, l’accusé, Alex Wiens, se rue sur elle, brandit un couteau qu’il avait dissimulé, et poignarde sauvagement la malheureuse devant son enfant de trois ans. Le mari de la jeune pharmacienne bondit et tente de s’interposer, il se fait poignarder lui aussi. Les autres personnes présentes, magistrats, avocats, appellent la sécurité et restent à leur place. Quand un policier pénètre dans la salle d’audience, il voit un Égyptien et un Européen se battre avec un couteau, et vide son chargeur... sur l’Arabe, blessant grièvement Elwy Okaz El-Sherbini, doctorant en biologie cellulaire, qui tentait désespérément de sauver la vie de son épouse. Le forcené, qui avait agi par haine des étrangers, finit par être maîtrisé, mais Marwa El-Sherbini mourut des suites de ses blessures. Elle avait 31 ans et était enceinte de trois mois. La réaction initiale de la presse et de la classe politique allemandes fut très timide ; il a fallu là encore une vague d’indignation internationale pour que l’affaire reçoive la couverture médiatique qu’elle méritait en Allemagne, et que les politiciens se décident à réagir, comme l’évoquait Le Figaro deux semaines plus tard. Un an après, une œuvre d’art à la mémoire de la victime était vandalisée...
À cette même époque où une famille d’éminents scientifiques égyptiens se faisait massacrer en plein tribunal par un chômeur convaincu de sa supériorité raciale et par un flic à l’intuition hors pair, les médias allemands s’étaient illustrés par leur bien singulière couverture d’une mystérieuse série de crimes non élucidés qui ensanglantaient les villes moyennes du pays depuis quelques années. L’arme du crime était toujours la même, ce qui permettait d’établir un lien certain entre les différentes attaques. Autre point de convergence : les victimes étaient presque exclusivement des commerçants d’origine turque, assassinés en plein jour sur leur lieu de travail. Dès lors, l’affaire ne tarda pas à être connue du public sous le nom de Döner-Morde, les «meurtres aux kébabs» : quelle expression, après tout, serait mieux appropriée pour désigner une série d’assassinats visant la communauté turque ? Cela tombait sous le sens, évidemment. Et tant pis si sur les dix victimes, seules deux vendaient effectivement des kébabs. Tant pis si parmi les autres on comptait un fleuriste, un tailleur, un buraliste, ou un gérant de cybercafé, etc. Tant pis si l’une des victimes était un serrurier grec, d’ailleurs... qui se ressemble s’assemble n’est-ce pas. Des Turcs, donc des Döner-Kebap : l’association d’idées s’est imposée le plus naturellement du monde. Tout comme les supputations les plus explicites que les assassinats devaient «forcément» s’expliquer par une sorte de motif crapuleux, que des réseaux mafieux internationaux étaient «forcément» dans le coup, que la pègre turque devait «forcément» être liée à cette sombre affaire. Cet article du Spiegel de décembre 2009, intitulé «Mystérieuses fusillades : sur la trace de “l’assassin aux kébabs” dans la mafia des jeux» résume brillamment une décennie de préjugés en révélant alors la dernière heiße Spur (la «piste brûlante») que suivait la police après neuf ans d’enquête infructueuse, mais acharnée (sans doute). «Les neuf victimes [connues à l’époque] avaient-elles des dettes envers la mafia des paris sportifs ?», s’interrogent des journalistes hors d’haleine. Ma foi...
À cette même époque où une famille d’éminents scientifiques égyptiens se faisait massacrer en plein tribunal par un chômeur convaincu de sa supériorité raciale et par un flic à l’intuition hors pair, les médias allemands s’étaient illustrés par leur bien singulière couverture d’une mystérieuse série de crimes non élucidés qui ensanglantaient les villes moyennes du pays depuis quelques années. L’arme du crime était toujours la même, ce qui permettait d’établir un lien certain entre les différentes attaques. Autre point de convergence : les victimes étaient presque exclusivement des commerçants d’origine turque, assassinés en plein jour sur leur lieu de travail. Dès lors, l’affaire ne tarda pas à être connue du public sous le nom de Döner-Morde, les «meurtres aux kébabs» : quelle expression, après tout, serait mieux appropriée pour désigner une série d’assassinats visant la communauté turque ? Cela tombait sous le sens, évidemment. Et tant pis si sur les dix victimes, seules deux vendaient effectivement des kébabs. Tant pis si parmi les autres on comptait un fleuriste, un tailleur, un buraliste, ou un gérant de cybercafé, etc. Tant pis si l’une des victimes était un serrurier grec, d’ailleurs... qui se ressemble s’assemble n’est-ce pas. Des Turcs, donc des Döner-Kebap : l’association d’idées s’est imposée le plus naturellement du monde. Tout comme les supputations les plus explicites que les assassinats devaient «forcément» s’expliquer par une sorte de motif crapuleux, que des réseaux mafieux internationaux étaient «forcément» dans le coup, que la pègre turque devait «forcément» être liée à cette sombre affaire. Cet article du Spiegel de décembre 2009, intitulé «Mystérieuses fusillades : sur la trace de “l’assassin aux kébabs” dans la mafia des jeux» résume brillamment une décennie de préjugés en révélant alors la dernière heiße Spur (la «piste brûlante») que suivait la police après neuf ans d’enquête infructueuse, mais acharnée (sans doute). «Les neuf victimes [connues à l’époque] avaient-elles des dettes envers la mafia des paris sportifs ?», s’interrogent des journalistes hors d’haleine. Ma foi...
Couverture du Spiegel du 14 novembre 2011, avec les portraits des deux Uwe retrouvés morts et de Beate Zschäpe, qui s'est rendue à la police |
Il y a trois mois, le pays aux 181 (ou 182, ou peut-être 58 ?) assassinats commis par l’extrême-droite se réveillait brutalement d’un long coma. Ah bon, le racisme tue encore chez nous ? Alors comme ça, c’était une erreur de soupçonner immédiatement les victimes d’appartenir à des réseaux criminels étrangers ? Tiens, serait-ce peut-être un chouïa insensible de réduire dix vies brisées sous le vocable péjoratif de «meurtres aux kébabs» ? Ça par exemple, n’aurions-nous pas été aveuglés par nos préjugés ? Le retour de balancier ne s’est pas fait attendre. La presse a fait son mea culpa plutôt dix fois qu’une, la police et les services secrets ont été couverts d’opprobre, les victimes ont été réhabilitées, leurs familles endeuillées, entendues et honorées. Tout est loin d’être fini. L’enquête policière
Udo Voigt et Holger Apfel en campagne pour les élections régionales en Saxe en 2009... Der Spiegel Arbeit, Familie, Heimat: Sachsens Starke Rechte ("Travail, Famille, Patrie: La droite forte en Saxe") D'autres questions ? |
Quoi qu’il en soit, il y a deux réactions que j’ai trouvées très belles et sincères, et je compte les partager dans ce billet-fleuve.
Tout d’abord, en janvier, la presse allemande a unanimement désigné l’expression Döner-Morde comme «pire mot de l’année 2011». En fait, chaque année, depuis 1991, les médias allemands choisissent l’Unwort des Jahres, et sur les 21 «pires mots» que compte la liste à ce jour, six sont des innovations linguistiques aux forts relents de xénophobie, comme Ausländerfrei («débarrassé de tout étranger», l’Unwort de 1991 dans un contexte de pogroms à Hoyerswerda), Überfremdung («invasion étrangère», pire mot de 1993) ou Tätervolk («peuple coupable», l’Unwort de 2003, utilisé par un politicien contre les juifs). Les autres mots sont en général tirés de l’actualité économique ou des événements internationaux : le pire mot de 2008 était par exemple «banques en situation d’urgence». Mais reprenons.
Il y a eu aussi l’hommage officiel rendu cette semaine par l’État allemand aux victimes et à leurs familles au Konzerthaus de Berlin, et qui est la raison pour laquelle je vous gratifie de ces quelques lignes. La chancelière Angela Merkel, remplaçant à cette occasion le président démissionnaire, s’est exprimée personnellement une nouvelle fois et a demandé pardon aux familles, victimes d’une décennie d’enquête ratée et de suspicions déplacées. Semiya Simsek, fille de la première victime connue de la «cellule terroriste de Zwickau», un fleuriste tué en 2000 à Nuremberg, a prononcé un discours très médiatisé où elle a exprimé, dignement mais avec colère, les sentiments de l’adolescente orpheline qu’elle était face à une police qui n’a eu de cesse d’incriminer sa famille et de souiller la mémoire de son père assassiné. «Pendant toutes ces années, la police a cherché à tirer de nous quelque chose qui n’existait pas. On nous a soupçonnés de nous taire parce que nous sommes turcs ; on ne nous a pas crus, parce que nous sommes turcs [...] On ne nous a même pas permis d’être des victimes, d’avoir la conscience apaisée». Elle a aussi annoncé sa décision de quitter l’Allemagne, le pays qui l’a vu naître et grandir, son pays en fait, auquel elle ne peut plus du tout s’identifier : elle ira vivre à Isparta, près d’Antalya, dans la maison que son père avait fait construire grâce à des années de dur labeur.
Semiya Simsek (à gauche) et Gamze Kubasik rendent hommage à leurs pères assassinés pendant la cavale sanglante de la Zwickauer Terrorzelle, au Konzerthaus de Berlin, le 23 février 2012 (Der Spiegel) |
C’est dommage qu’il faille toujours qu’une tragédie se produise pour que les choses changent. Mais c’est un trait bien humain, semble-t-il. Au moins, après un tel fiasco national, «une honte pour toute l’Allemagne», a dit Frau Merkel, il est à parier que les politiciens populistes bavarois réfléchiront à deux fois avant de marteler qu’il faut «défendre le système social allemand contre l’immigration jusqu’à la dernière cartouche» (Horst Seehofer, CSU, Ministre-Président en exercice de l’État de Bavière, actuel Président du Bundesrat, actuel Bundespräsident par intérim en attendant l’élection du successeur de Christian Wulff, cité dans le texte en mars 2011), et on n’est pas près d’entendre un ministre allemand claironner que les civilisations ne sont pas égales, comme il est de bon aloi sur l’autre rive du Rhin...
Preuve, si besoin était, que beaucoup de chemin reste à parcourir avant que la société allemande ne réalise le souhait de Semiya Simsek, de Gamze Kubasik et de la chancelière Angela Merkel. Fin de l'ajout]
Sur ces propos pleins de joie de vivre et de légèreté, je vous souhaite un bon weekend !
XOXO
Votre dévoué chroniqueur.
PS : Au fait je me sens très bien en Allemagne ! Vous l’avez sûrement compris, depuis tout ce temps. Mais promis, je vous raconterai tout si je me fais embêter par une bande de néo-nazis underground...
[Modification du 3 mars : Pourtant, le soir même de l’hommage aux victimes, une chaîne publique du réseau ARD interviewait sur ce sujet le maire du district berlinois de Neukölln, Heinz Buschkowsky, un social-démocrate connu pour la fermeté de ses déclarations sur les questions d’intégration, et pour ses prises de position en faveur des propos très controversés de l’ancien sénateur Thilo Sarrazin (SPD) sur la question de l'immigration et de ses conséquences. Comme à son habitude, l’élu municipal a jugé nécessaire de souligner que de nombreuses familles immigrées ne sont pas suffisamment intégrées dans la société allemande, notamment dans son district de Berlin-Neukölln. Ses propos ont provoqué une certaine perplexité chez la plupart des observateurs, qui ont relevé que M. Buschkowsky avait fait un hors-sujet monumental sur la question posée.
Preuve, si besoin était, que beaucoup de chemin reste à parcourir avant que la société allemande ne réalise le souhait de Semiya Simsek, de Gamze Kubasik et de la chancelière Angela Merkel. Fin de l'ajout]
Sur ces propos pleins de joie de vivre et de légèreté, je vous souhaite un bon weekend !
XOXO
Votre dévoué chroniqueur.
PS : Au fait je me sens très bien en Allemagne ! Vous l’avez sûrement compris, depuis tout ce temps. Mais promis, je vous raconterai tout si je me fais embêter par une bande de néo-nazis underground...
La NPD de Mecklembourg-Poméranie vous souhaite un excellent weekend et une joyeuse Shoah ! Petite touche d'humour nazi sur un barbecue devant le QG de la NPD locale à Grevesmühlen, septembre 2011. Der Spiegel. LOL, les fachos ! LOL de ouf ! On se gondole encore. |
Hey ! merci pour cet article bien documenté qui plus est. J'ai découvert avec horreur hier, l'ouvrage d'un certain Sarrazin...mais bon je suppose que tu connais vu, que ça a l'air d'avoir fait tellement de bruits en Allemagne. En fait, si je bouge en Allemagne comme je le prévois, ce serait pour bosser sur ces sujets (croisés aux discriminations homophobes) et pour comparer tout cela à notre chère France, et à la belle Angleterre également. En tout cas, tu as bien raison de rappeler que les clichés véhiculent nombre d'inexactitudes, même si des orientations politiques, des modèles nationaux demeurent dans leurs spécificités. Enfin, tout ça, ce serait de longues discussions !
RépondreSupprimerDéjà tout lu ??? ah bah je suis rassuré, c'était pas si long que ça alors, j'avais peur que personne n'arrive jusqu'au bout :-)
SupprimerOh oui Sarrazin on ne le présente plus ici... j'en ai un peu parlé dans ces pages, de temps à autre. Mais je n'ai pas lu son bouquin. J'ai mieux à faire !
Les problématiques sur les discriminations, c'est un sujet bien plus vaste ! Là, en me cantonnant aux assassinats à motivations racistes, je parle de choses bien plus spectaculaires, mais aussi, heureusement, bien plus limitées ! Bon courage à toi dans tes recherches alors ! (et bon weekend quand même :-) )
Debleu t'écris bien toi, tu serais pas journaliste dans ta vraie vie? C'est très intéressant ce que tu racontes, et très triste aussi. Hélas, la France et l'Allemagne n'ont pas la médaille d'or du racisme (enfin, visiblement elles ont probablement la médaille d'argent quand même!). Tu entendrais ce que dis notre cher premier ministre, tu pâlirais! Quand à mon vieil ennemi américain, le Buisson Maudit, et ses acolytes, c'était pas mal non plus. Je me souviendrai toujours du t-shirt que portait mon voisin de palier, un jour, et qui disait "favorite hobby: shooting deer and muslims." ...
RépondreSupprimerMerci, c'est gentil :-) Mais en fait je joue seulement à être journaliste dans la "fausse" vie...
SupprimerJe ne comptais certainement pas distribuer des médailles ou des bonnets d'âne... je crois que le racisme est présent partout, certainement aux Antilles et dans les sociétés post-coloniales autant qu'ailleurs (sinon plus) et sous des formes encore plus multiples... c'est très complexe et je ne me risquerais pas à écrire sur ce vaste sujet sans avoir fait des études très poussées sur la question, pas juste avoir lu une trentaine d'articles de presse. Je préfère me concentrer sur quelques sujets bien précis dans cette vaste problématique, puisqu'ils ont pas mal fait l'actualité ici en Allemagne ces trois derniers mois.
En effet en Europe, les horreurs du fascisme brident la parole publique et certaines choses ne peuvent pas être dites en public, en Allemagne bien plus encore qu'en France... certains Nord-Américains tournent ces lois en dérision et accusent l'Europe de ne pas avoir de vraie liberté d'expression. Dans une certaine mesure c'est vrai qu'aux US et au Canada il y a plus de liberté de dire de la m*rde, indubitablement !!! Je ne les envie pas.
Avoir un voisin de palier comme le tien me pousserait à déménager au plus vite ! Argh.... non on est très bien en Europe pour ce genre de chose, même avec les supporters de certains clubs de foot qui imitent des cris de singe lorsque des joueurs noirs touchent le ballon !
Même si le titre laissait supposer que l'article n'allait pas donner dans l'hilarité, j'ai bien ri en lisant le début. Les clichés expliqués par toi c'est très drôle.....j'utilise volontiers ces mêmes clichés quand je parle de ma famille de coeur gauloise et de de mes cousins teutons....avec beaucoup moins de talent tout de même! :-)
RépondreSupprimerEnsuite la lecture est devenue ...comment dire...plus pesante.
Merci d'avoir rappelé que l'indifférence est très dangereuse.
Indignons-nous!.......là aussi!
Bon weekend à toi
Je pense que lorsqu'on vit dans une culture autre que la sienne, on devient assez vite sensible à ce genre de perceptions grossières que les "autres" ont de nous... mais d'une certaine manière je trouve qu'il y a beaucoup de stéréotypes qui se justifient tout de même un peu, de loin...
SupprimerTu l'as joliment dit : l'indifférence est dangereuse. Les Allemands ne sont pas plus hostiles aux étrangers que les Français pour moi. Je les trouve ouverts et curieux envers mon côté "exotique", et quelque part j'ai du mal à croire que ce soit vraiment vrai toutes ces histoires horribles... mais elles le sont et il faut en parler.
Mais moi aussi j'ai tout lu et j'ai trouvé ça très intéressant. Et sur le racisme ordinaire en Allemagne (pardon Bavière) j'aurais à dire...
RépondreSupprimerOuf je suis rassuré alors ! Au moment où je posais le point final, après huit heures d'écriture, je me disais "mince ils m'auront tous lâché bien avant" :-)
SupprimerTuer des gens n'est heureusement pas du racisme ordinaire ici... effectivement les journaux ont fait très fort avec dix ans d'articles sur les "Döner-Morde" mais je crois qu'ils ont bien compris et on ne les y reprendra plus. La déclaration assez affreuse de Herr Seehofer sur la "dernière cartouche" avait fait beaucoup de vagues à l'époque, mais je crois que le contexte était légèrement favorable à la parole xénophobe à l'époque (publication du pamphlet de Thilo Sarrazin quelques mois plus tôt, etc)... cependant cette atmosphère pourrie a fini par lasser le public et la presse, et les politiciens ont retrouvé la raison.
Je n'ai pas encore vécu le racisme dans la rue ici, j'espère que cela restera ainsi...
Merci pour ce superbe article qui décris malheureusement une triste réalité....
RépondreSupprimerAprès avoir vécu 1 an et demi à Berlin, j'habite depuis Octobre 2010 en Sachsen Anhalt où le parti d'extrême droite obtient de (trop) bon scores dans les petites villes du Land et où le "racisme ordinaire" est, sans vouloir généraliser bien entendu, assez courant. Les préjugés et autres stéréotypes envers les différentes communautés restent très ancrés dans les mentalités souvent de manière inconsciente (merci RTL, RTL II, Bild, &Co) ....
Et comme le rappelle le commentaire de Gab, la récente publication du livre de Thilo Sarrazin (et son succès en librairie) ne va pas contribuer à faire évoluer les choses.
Tout comme toi, je n'ai pas lu ce merveilleux livre, cependant c'est une chose que je souhaiterais faire ..... dès qu'il ne sera plus sur liste d'attente à la bibliothèque de ma fac (et ça fait plusieurs mois qu'il l'est).
Car il est selbstverständlich hors de question que je débourse ne serait ce que 0,1 centime pour ce livre. Ce précieux argent d'une pauvre étudiante comme moi pourrait atterrir dans les poches et le compte en banque sûrement déjà bien fourni de Monsieur Sarrazin. Et pas question de financer un potentiel "Deutschland schafft sich ab - Teil 2"
Bon, évidemment il ne faut pas généraliser en disant qu'en chaque Allemand sommeille un néo-nazi, on est heureusement très très très loin de ça et tes articles nous rappellent par ailleurs très bien la richesse de la culture teutonno-berlinoise :)
....Et puis en France avec tout l'attention médiatique qu'obtient en ce moment le Front National, les histoires de circulaires, et autres civilisations, je ne suis personnellement pas très fière non plus :s
Bon voilà j'ai fini d'exposé ma vie sur ce commentaire de ton blog (que je suis fidèlement et que j'apprécie beaucoup, je tenais à le préciser).
Sur ce, je te souhaite un joyeux week-end.
Merci d'avoir partagé tes réflexions dans ce commentaire ! Héhé, c'est l'arroseur arrosé, maintenant que vous vous êtes coltiné ce gros billet bien long, c'est à moi d'en faire de même avec vos réactions :-)
SupprimerJe dois sortir donc je te ferai une réponse quand j'aurai à nouveau un peu de temps, demain ou lundi...
Très bon weekend à toi aussi malgré ces réflexions pas super joyeuses !
Hello Phrangipane et merci pour cette réflexion très poussée. J'ai passé un bon weekend loin de toutes ces préoccupations :-) Ton point de vue d'habitante d'une région comme la Saxe-Anhalt donne un autre éclairage sur la question, parce que le racisme est quasiment inexistant dans mon quotidien... ou alors je suis un gros boulet dans ma bulle et je ne me rends compte de rien :-)
SupprimerJ'avais lu un article, il y a déjà assez longtemps, qui disait que Thilo Sarrazin était devenu millionnaire grâce à son bouquin ! C'est lucratif, la haine, n'est-ce pas ? Donc effectivement quand on n'est pas d'accord avec lui il vaut mieux ne pas le soutenir financièrement en achetant son bouquin... Pour ma part je suis encore trop mauvais en allemand pour lire tout un livre, et ce n'est pas avec un tel titre que je compte relever le défi de ma première lecture en allemand, quand bien même j'aurais moyen de l'obtenir gratuitement !! J'ai déjà quelques bouquins qui attendent le jour où je serai capable de les découvrir et de les apprécier...
Bon courage pour cette lecture ! Beurk... Je comprends ta saine curiosité, mais quand même, beurk et re-beurk ! :-)
Je n'ai pas non plus vécu beaucoup de racisme en France mais c'est clair que notre pays n'est pas bien placé pour donner des leçons à une nation comme l'Allemagne en la matière !
Bonjour Chroniqueur, je suis tout d'abord un peu étonné que tu te sentes "obligé" presque de t'excuser d'écrire un truc long et réellement sérieux. Et puis outre qu'en effet c'est très bien que tu parles de tout ça (la presse française n'en a RIEN dit !) il manque tout de même à ton article l'élément-clé du scandale médiatique, ce qui n'aurait rajouté que deux-trois lignes en plus ;-) : Ce ne sont pas vraiment les révélations sur les assassinats planifiés de personnes d'origine étrangère qui ont déclenché l'onde de choc dans l'opinion au début de l'année, mais plutôt celles sur les relations entre les groupes néo-nazis en général et les services secrets sensés les surveiller et payant grassement les indics, eux-mêmes néo-nazis, contribuant ainsi au financement de ces groupes criminels ! D'autant plus qu'un ou deux anciens indics de ces groupes néo-nazis ont clairement fait savoir dans la presse que ça n'avait jamais amené à rien, seul l'argent les intéressait afin financer leurs groupes et qu'ils n'avaient jamais rapporté d'informations pouvant nuire à ces derniers. Autre mini-scandale dans le scandale, qui devrait quand même interpeller beaucoup plus : La passivité, voire plus, des fonctionnaires de police à certains endroits face aux violences néo-nazies faites au jour le jour. À l'Est comme comme à l'Ouest.
RépondreSupprimerEt puis évidemment bien-sûr que si il y a une différence énorme avec la France : Sarrazin mais aussi le maire de Neukölln, lui aussi membre du Parti Social-Démocrate (!), qui réitère ses propos vaseux sur la fameuse "intégration" le soir même des commémorations la semaine dernière, c'est carrément diabolique !
(pariggi)
Hello Pariggi,
SupprimerWow, merci pour ce commentaire très informé, je suis bluffé. Comme tu peux voir j'ai suivi l'affaire avec grand intérêt, pourtant j'avais effectivement loupé le scandale relatif aux indics. J'avais bien perçu que le Verfassungsschutz était sous le feu de la critique, mais je croyais que c'était "tout simplement" (c'est déjà un énorme fiasco) pour avoir laissé courir un groupe de fous furieux meurtriers pendant 11 ans à travers le pays, qui ont même abattu un flic comme ça en pleine rue.... Effectivement c'est assez dingue comme scandale.
Bien sûr j'avais également compris que la police n'est pas sortie grandie de cette affaire, ni aux yeux de la presse, ni aux yeux de l'opinion publique "normale" (cf. plus bas dans les commentaires...) - héhé. Bref.
À la fin, c'est difficile de tirer des parallèles entre des pays différents de situations différentes... À l'Allemagne son Sarrazin et son Buschkowsky (j'ai lu ses déclarations, mais quelle daube en fait ce mec !!!), à la France ses Guéant, Hortefeux, Zemmour, Vanneste, Luca, Finkielkraut, Rioufol, Raoult & co... alors oui ce sont des gens de droite mais je ne crois pas que la droite ait le monopole des préjugés raciaux, même si en général les gens de gauche qui "s'oublient" un quart d'heure (Valls) le font avec plus d'élégance... du moins en France...
Il y a beaucoup à dire sur le racisme et sa perception. Moi je viens des Antilles : toutes ces sociétés post-coloniales de l'ensemble des Amériques ont cela en commun : des peuples de culture et de couleurs différentes qui ont cohabité pendant des siècles, parfois en paix, parfois pas du tout en paix, mais avec presque toujours une méfiance ouverte entre chaque groupes ou "races" différentes. Cela laisse des traces même au XXIème siècle (check ce lien, c'est ouf, mais des histoires comme ça en Martinique il y en avait encore dans les années 80 ou 90).
Partant de là je suis assez serein sur ces questions de racisme, c'est un phénomène universel, et j'ai compris qu'en dégainant un doigt accusateur (si légitime soit-il) on produit moins de résultats auprès de l'auditoire concerné qu'en rusant, en faisant preuve de patience et en laissant évoluer les mentalités de manière naturelle, quand bien même on doit bien sûr les y "aider" au maximum en déjouant les écueils populistes, qui inévitablement se présenteront de toute façon...
Je découvre avec retard ta réponse ...Ce n'est en fait que parce que je ne comprenais pas vraiment (linguistiquement/termes nouveaux ;-)) le contenu de ces articles de journaux allemands concernant cette histoire d'indics que je me suis intéressé à la question de plus près par l'intermédiaire de personnes impliquées dans la lutte antiraciste (ne serait-ce que parce qu'elles en sont victimes). Et ce sont ces gens-là qui se sont battus pour dénoncer la nauséabonde expression médiatique de "Döner-Mord" et le travail contre-productif, c'est le moins qu'on puisse dire, des services de police pour éluder ces meurtres plusieurs années durant, non pas tout d'abord pour avoir financé des groupes néo-nazis par l'intermédiaire de leurs indics mais tout d'abord pour avoir été fidèles dans leur travail d'enquête à un cadre raciste/réactionnaire structurel (...) et ceci dans cette enquête-là comme dans toutes celles qui ont été en rapport avec des actes criminels et meurtriers visant des victimes des activistes néo-nazis : des "minorités visibles" (petits et grands) aux SDF, des militants antifachistes aux homosexuels. À l'Est comme à l'Ouest.
SupprimerJe connais aussi ces histoires dans les Antilles, j'ai été briefé très tôt dans ma vie parisienne d'antan puisque tu n'es pas sans savoir que la région parisienne est aussi très antillaise ;-) J'ai même connu un peu "de l'intérieur" l'implacable racisme béké, c'est dire. Des siècles d'esclavage, de violence raciale et de "suprématisme blanc" ne peuvent que prendre du temps à être "digérés"...
(pariggi)
Tu as peut-être raison en partie sur une "sérénité" bienvenue en matière lutte contre le racisme. Il n'empêche que le problème du racisme est lié aussi aux problèmes entre classes sociales, et certaines personnes "éduquées" issues des classes sociales les plus défavorisées de la société et en même temps des dernières vagues d'immigration n'ont pas toujours la patience de subir et d'observer 'sereinement' toujours et encore cette arlésienne des sociétés occidentales théoriquement les plus "avancées" d'un monde qu'elles dominent par ailleurs de toute leur puissance politique, culturelle et économique... Ils subissent eux aussi une double 'accusation' et critiquent à leur tour.
Supprimer...Je donnerai brièvement pour illustrer ceci le petit peuple algérien rural déplacé violemment par les forces coloniales pendant la guerre d'Indépendance (qui avaient détruit leurs villages et toutes les infrastructures rurales) qui, déracinés après plusieurs années de vie dans les camps de concentration de l'armée française, débarque en masse après l'indépendance dans les grandes villes algériennes et se voit traité par le mépris le plus "xénophobe" qui soit par des citadins qui voyaient leur monde chamboulé et qui n'ont jamais voulu l'"intégration" de leurs nouveaux coreligionnaires. D'aucuns y voient là le prélude à la vague islamiste des années 80 qui a abouti à la cruelle guerre civile des années 90...
Même chose en Turquie pour les citadins des grandes villes prospères de l'ouest du pays, voyant arriver à partir des années 70 des vagues de migrants issues des campagnes déshéritées lors d'un exode rural brutal et massif. On sait que ça a donné lieu depuis dans ce pays à un combat politique, social et culturel acharné qui n'est pas terminé.
...On y voit donc un parallèle évident avec ce que nous connaissons, nous, du racisme dans nos pays ! Voir aussi par exemple l'attitude parfois extrêmement méprisante d'Algériens en France ou de Turcs en Allemagne issus des classes moyennes/supérieures de leur pays d'origine vis-à-vis des populations d'origine immigrées originaires de leur pays : Dans le meilleurs des cas, puisqu'ils subissent moins la double discrimination sociale et raciste, ils peuvent se permettre d'être plus 'sereins' et de donner leur touche personnelle (et légitime) à la question des discriminations. Mais dans le pire des cas, ils ont intégré les concept de domination racistes/xénophobes et leur mépris/ignorance n'a parfois rien à envier à celui de la 'société majoritaire'.
Tout ça pour dire que les mentalités n'évoluent pas forcément de façon 'naturellement' stable, progressive et positive, il faut allier "ruse" et forte détermination pour ne pas laisser des générations et des générations subir éternellement les mêmes tracas...
(pariggi)
Buon giorno Pariggi et encore merci pour ce double-commentaire très argumenté et cette réflexion poussée de ta part. Tes interventions sur ce blog sont rares, mais quelle qualité dis donc :-)
SupprimerCe qu'il en ressort, c'est que malheureusement les attitudes qui consistent à mépriser les gens qui sont différents de nous (étrangers, pauvres paysans arriérés, banlieusards, les plus mal lotis que nous) sont finalement profondément ancrées dans les habitudes des gens dans tous les pays du monde, et prennent de nombreuses formes. Par conséquent, c'est un combat complexe, qui selon moi, ne se gagne pas quand on simplifie trop les discours ou présente la réalité sous une forme binaire des "gentils", toujours nécessairement "victimes" face à leurs "bourreaux" qui sont toujours les mêmes. Souvent, les victimes des uns se transforment en bourreaux des autres, etc. Je suis tout à fait d'accord avec toi sur ce point. C'est pourquoi je préfère être le plus prudent possible dans ce domaine. Bon l'histoire des "Döner Morde" était tellement énorme qu'il n'y avait aucune raison de faire dans la demi-mesure. Mais après, j'ai préféré rester dans le sujet et éviter le plus possible de généraliser et de taper sur la société allemande en général, qui ne mérite pas cela plus qu'une autre société. Le fait que beaucoup de Turcs souffrent à divers degrés de racisme en Allemagne ne les rend pas plus "gentils" d'office, il n'y a qu'à voir comment sont traités les minorités kurdes ou arméniennes en Turquie pour s'en convaincre.
Bref, tout ceci est une vaste question. Et je suis d'accord avec toi que parfois il faille forcer les choses quand les mentalités sont trop sclérosées pour que les choses évoluent. Cela s'est produit dans les états américains du Sud pendant la lutte pour les droits civiques et la fin de la ségrégation. Si le gouvernement fédéral n'était pas intervenu et n'avait pas imposé ses vues, il est fort à parier que la ségrégation existerait encore aujourd'hui chez les Sudistes... Ou bien rappelle-toi, en 1998, les manifs contre le PACS en France, etc, même Jacques Chirac s'était prononcé ouvertement contre. Qui y trouverait à redire aujourd'hui? :-)
Bonne semaine et encore merci pour ta fidélité!
Cet article, c'est de la merde. Un concentré de clichés marxistes nauséabonds écrit par les "gentils" autoproclamés. Quelle stupide et révoltante intolérance.
RépondreSupprimerLe marxisme décidément, ça schlingue!
Tirons vite la chasse!
Vous n'avez rien d'autre à faire que d'insulter les gens?
Supprimer1. rien ne vous oblige à lire ce blog. Contentez vous du figaro avec ses avatars "rioufolesque" et "fdesouchesque" dont j'imagine que vous êtes un lecteur et un commentateur assidu
2. quand vous serez capable d'avoir une réflexion un tout petit peu structurée et de l'exprimer dans une prose compréhensible, peut être pourrez vous vous permettre de répondre à cet excellent article.
Cordialement,
@ L'Anonyme de 6:54am / 15h54
SupprimerNooooon !!! Sérieux ? Vous en êtes vraiment un ??? Quel honneur pour moi de recevoir sur ces pages la contribution d'un égaré de Fdesouche !!! J'en reviens pas... en fait quelque part je suis pas convaincu que vous en êtes vraiment un, parce que je ne vois aucune faute d'orthographe ou de grammaire... peut-être c'est un de mes potes qui me fait une blague, mais bon. Non, après tout, tous les fachos ne sont pas illettrés, je le sais bien, ce serait trop simple. Alors, wouahou, j'adore ce que vous dites ! Sérieux, vous pourriez revenir "commenter" plus souvent ? Ça fait de l'action : sinon on est trop entre gens bien ici, c'est sympa mais c'est plus marrant avec des gens comme vous...
Sinon, malgré l'absence éclatante de tout début d'argumentaire dans votre propos, je vais prendre la peine de vous répondre, patiemment (pas pour vous, je sais que c'est peine perdue, mais pour les autres lecteurs) :
1. Notez que je valide les commentaires avant publication, pourtant j'ai volontairement autorisé le vôtre, bien qu'il contienne 90% d'insultes et 10% de doctrine politique comprise de travers... cela dit quelque chose sur moi et sur ma capacité à accepter les avis contraires au mien, contrairement à vous...
2. Je ne vois pas ce qui est qualifiable de "marxiste" dans ce billet, mais alors vraiment pas... vous savez ce que c'est le marxisme ? En l'occurrence, vu que cette doctrine politique s'est développée environ 80 ans avant les débuts du nazisme, il est fort possible de s'opposer au nazisme sans faire dans le "cliché marxiste". Le monde est-il donc si binaire pour vous ? Eh bah c'est pas gagné mon vieux. De plus, en l'occurrence, si vous cherchiez bien dans ces pages, vous n'auriez aucun mal à trouver mes deux billets où je prononce des propos durs (mais vrais) contre le parti Die Linke, ici au sujet de la commémoration du Mur de Berlin et surtout là pour dénoncer le révisionnisme latent à propos de l'histoire de la RDA dans l'extrême-gauche allemande...
3. De "l'intolérance" dans mes propos ? Excusez-moi, je ne suis pas sûr d'avoir bien compris : on parle d'assassins là, vous savez, de terroristes. Des gens qui jettent des pères de famille dans la Seine, des gens qui tirent sur Jacques Chirac, des gens qui incendient des maisons pendant la nuit et brûlent vives des petites filles turques de 4 ans, des gens qui abattent froidement des pères de famille sur leur lieu de travail, qui descendent des flics comme des chiens... je ne fais qu'exposer ces histoires tragiques... qu'est-ce qu'il y a à "tolérer" ici je vous prie ?
4. Sur les "clichés"... où est votre problème ici ? Le "Travail, Famille, Patrie" ? Mais cela ne vient pas de moi, la photo de Spiegel (et toutes les autres) parle d'elle-même. Si pour vous la réalité factuelle, ce sont des "clichés", alors vous avez un gros problème d'appréciation du réel.
5. Je ne crois pas que vous reviendrez lire ma réponse, mais je vous invite quand même à me répondre... mais sachez que je ne validerai pas votre réponse si vous persistez à m'insulter. L'insulte n'est pas un argument. Et puis c'est mon blog à la fin... Je crois que je vous ai consacré suffisamment de mon temps précieux pour cette fois. Adieu et bonne continuation !
@ L'Anonyme de "7:36am" / 16h36 - Merci pour ce message de soutien :-)
SupprimerSalut Chroniqueur
RépondreSupprimer(ou devrais-je dire espèce de sale marxiste! Gauchiste! Avoue, c'était toi les TGV piégés, ces coups d’État fomentés depuis Tarnac?)
Merci pour cette analyse de la situation allemande. Ça permet toujours de relativiser. Les Allemands m'ont toujours bluffée par la violence qu'ils peuvent exprimer vis-à-vis de leurs concitoyens "issus de la diversité", il y a déjà bien longtemps c'était le cas (quand j'avais 15 ans, donc il y a 15 ans, et que j'allais en Allemagne en échange... Nous on était encore en plein "Touche pas à mon pote" et eux déjà en plein "les Turcs raus").
Cependant, je dois dire que je trouve que la situation évolue bien vite chez nous, et pas dans le bon sens. J'entends chez mes collègues des opinions exprimées très librement que je n'aurais pas entendues il y a encore 5 ans... Pourvu qu'on ne tourne pas aussi mal que les Allemands...
Hello Claire,
SupprimerRavi de te lire à nouveau... chuuuuuuttttttt, steuplé n'en dis pas plus, je vais me faire démasquer si tu continues !! :-)
En fait je suis surpris par ces événements parce que je n'ai aucune expérience négative au quotidien. Peut-être qu'en ma présence les gens font attention et préfèrent éviter les propos anti-turcs...
En France, mes amis nord-africains me confirment que les choses ne vont pas dans la bonne direction depuis quelques années... je crois que le phénomène est réversible mais ça peut laisser des traces. En tout cas je doute qu'on revienne aux attitudes du XIXème siècle, où Alexandre Dumas devait subir des conversations de ce genre :
«Au fait, cher Maître, vous devez bien vous y connaître en nègres ?
- Mais très certainement. Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père était un singe. Vous voyez, Monsieur : ma famille commence où la vôtre finit.»
Heureusement, il avait une sacrée repartie. Je crois que l'idée c'est que face à la connerie, il faut se montrer intelligent. L'intelligence triomphe à la fin. Suis-je trop optimiste ?
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RépondreSupprimerDites donc, pauvre type,
SupprimerVous persistez dans la vulgarité, et malgré mes avertissements, vous insultez continuellement les lecteurs de ce blog et moi-même. Vous n'avez avancé absolument aucun argument valable sur le sujet ; en fait vous êtes complètement à côté de la plaque.
J'ai choisi de publier votre première salve d'éructations incohérentes et de vous donner une deuxième chance de vous exprimer avec un minimum de correction. Mais avec ces grossièretés que vous répétez sans cesse, vous confirmez qu'il est impossible d'avoir un semblant de débat avec vous. La première fois c'était presque drôle, maintenant : stop.
Sur mon site, nous nous passerons désormais de vos "interventions", pour le bien de tous. Ça vaut pour tous vos amis, si par hasard vous êtes plusieurs à jouer à ce petit jeu.
Allez épandre votre lisier ailleurs.